Nom de la loi

Loi (pl. sc. ?) autorisant L. Aemilius Paullus (RE 114) à revêtir le costume triomphal aux Ludi circenses.

Date

167 av. J.-C.

Rogator

inconnu

Thèmes

Sources

Vir. ill., 56, 5.
Ei a populo et a senatu concessum est ut ludis circensibus triumphali ueste uteretur.

Bibliographie

  • Rotondi, LPR, 285
  • Petrucci, A., Il trionfo nella storia costituzionale romana dagli inizi della Repubblica ad Augusto, Milan, 1996, 128-130
  • Beard, M., The Roman triumph, Cambridge (Mass.)-Londres, 2007, 273

Commentaire

L’auteur du De uiris illustribus (Vir. ill., 56, 3-53. Iterum consul Persen Philippi filium regem Macedonum apud Samothracas deos cepit ; quem uictum fleuit et assidere sibi iussit, tamen in triumphum duxit. 4. In haec laetitia duos filios amisit et progressus ad populum gratias fortunae egit, quod, si quid aduersi reipublicae imminebat, sua esse calamitate decisum. 5. Ob haec omnia ei a populo et a senatu concessum est ut Ludis circensibus triumphali ueste uteretur.) est le seul à mentionner la concession de cet honneur à Paul Émile, a populo et a senatu, à l’issue de son triomphe sur Persée, marqué par la mort de ses deux jeunes fils, et du discours qu’il prononça devant le peuple, en présentant assez vaguement cette mesure comme une réponse à ces événements ( ob haec omnia). La contio est évoquée aussi par Tite-Live (Liv., 45, 40, 9 – 42, 140, 9. Paucis post diebus data a M. Antonio tribuno plebis contione, cum de suis rebus gestis more ceterorum imperatorum edissereret, memorabilis eius oratio et digna Romano principe fuit. 41, 1 « Quamquam, et qua felicitate rem publicam administrauerim, et <quae> duo fulmina domum meam per hos dies perculerint, non ignorare uos, Quirites, arbitror, cum spectaculo uobis nunc triumphus meus, nunc funera liberorum meorum fuerint, tamen paucis, quaeso, sinatis me cum publica felicitate conparare eo, quo debeo, animo priuatam meam fortunam. ») et par Plutarque (Plut., Aem., 36, 2 – 37, 136, 2. συναγαγὼν εἰς ἐκκλησίαν τὸν Ῥωμαίων δῆμον ἐχρήσατο λόγοις ἀνδρὸς οὐ δεομένου παραμυθίας, ἀλλὰ παραμυθουμένου τοὺς πολίτας δυσπαθοῦντας ἐφ᾽ οἷς ἐκεῖνος ἐδυστύχησεν. (...) 37, 1. οὕτω μὲν εὐγενεῖς καὶ μεγάλους λόγους τὸν Αἰμίλιον ἐξ ἀπλάστου καὶ ἀληθινοῦ φρονήματος ἐν τῷ δήμῳ διαλεχθῆναι λέγουσι.), qui y placent le fameux discours de Paul Émile sur les retournements de la fortune, mais ne mentionnent aucune mesure honorifique votée dans ce contexte.

En admettant, comme on le fait en général, que l’information soit authentique, on pourrait supposer que le Sénat ait fait porter par les tribuns une seconde loi, sans doute après la célébration du triomphe, pour reformer un consensus derrière Paul Émile en lui attribuant un honneur inédit, après le vote très difficile du pl. sc. qui lui avait accordé l'imperium pour le jour de la cérémonie (notice 679). Mais l’hypothèse de Rotondi, pour qui il s'agirait peut-être d'une clause de ce précédent pl. sc., ne paraît pas recevable, car rien, dans les récits détaillés des affrontements auxquelles son vote donna lieu ne permet de penser que la rogatio ait porté sur autre chose que la concession de l'imperium.

L’honneur dont fut gratifié le vainqueur de Persée, revêtir le costume de triomphateur lors de la procession qui ouvrait la plupart des jeux publics au Circus Maximus, comme le faisaient les magistrats qui les présidaient, était une nouveauté, qui, à notre connaissance, ne fut reproduite qu’un siècle plus tard pour Pompée, par l’effet là aussi d’un pl. sc., porté après l’annonce de ses victoires en Orient et avant son triomphe (notice 27), puis pour César, par un SC, après son triomphe de 45 (Dio, , 43, 43, 1 αὐτὸς δὲ τήν τε στολὴν τὴν ἐπινίκιον ἐν πάσαις ταῖς πανηγύρεσι κατὰ δόγμα ἐνεδύετο, καὶ τῶι στεφάνῳ τῳ δαφνίνῳ ἀεὶ καὶ πανταχοῦ ὁμοίως ἐκοσμεῖτο. ; Dio, , 44, 4, 2φέρεσθαί τε αὐτὸν ἀεὶ καὶ ἐν αὐτῃ τῃ πόλει τὴν στολὴν τὴν ἐπινίκιον ἐνδεδυκότα (…) ἐψηφίσαντο.), citer l’article et les deux notices de jean-Louis, cf. n° 152 et enfin pour Octave après la pacification de l’Hispanie en 25 (Dio, , 53, 26, 5καὶ ἐξουσία ἐδόθη τοῦ τῃ πρώτῃ τοῦ ἔτους ἡμέρᾳ καὶ τῳ στεφάνῳκαὶ τῃ ἐσθῆτι τῃ νικητηρίᾳ ἀεὶ χρῆσθαι.). Il anticipait une évolution qui détacha peu à peu les ornamenta triumphalia, dont le port du costume triomphal est un élément parmi d’autres, du triomphe proprement dit, et aboutit à la situation de l’époque impériale où celui-ci fut réservé aux membres de la famille impériale tandis que seuls les ornamenta étaient attribués aux généraux victorieux (cf. Beard, 273-277).

Comment citer cette notice

Jean-Louis Ferrary. "Loi (pl. sc. ?) autorisant L. Aemilius Paullus (RE 114) à revêtir le costume triomphal aux Ludi circenses.", dans Lepor. Leges Populi Romani, sous la dir. de Jean-Louis Ferrary et de Philippe Moreau. [En ligne]. Paris:IRHT-TELMA, 2007. URL : http://www.cn-telma.fr/lepor/notice293/. Date de mise à jour :17/03/23 .