Nom de la loi

Loi conférant à Auguste le titre de pater patriae [SPVRIA]

Date

2 av. J.-C.

Thèmes

Sources

August., RGDA, 35, 1
Tertium dec[i]mum consulatu[m cum gereba]m, sena[tus et e]quester order populusq[ue] Romanus uniuersus [appell]aui[it me p]atr[em p]atriae idque in uestibu[lo a]edium mearum inscribendum et in c[u]ria [Iulia e]t in foro Aug(usto) sub quadrig[is], quae mihi ex s.c. pos[it]ae [sunt, censuit]
 - Fast. Praen. ad Non. Febr.Inscr.It, XIII, 2, n° 17
Feriae ex s(enatus) c(onsulto), | quod eo die Imperator Caesar Augustus, pontifex | maximus, trib(unicia) potest(ate) XXI, co(n)s(ul) XIII, | a senatu populusque Romano pater patriae | appellatus
 - Ou., Fast., 2, 127-128
Sancte pater patriae, tibi plebs, tibi curia nomen hoc dedit, hoc dedimus nos tibi nomen, eques
 - Suet., Aug., 58, 1-2
1. Patris patriae cognomen uniuersi repentino maximoque consensu detulerunt ei : prima plebs legatione Antium missa ; dein, quia non recipiebat, ineunti Romae spectacula frequens et laureata ; mox in curia senatus, neque decreto neque adclamatione, sed per Valerium Messalam is mandantibus cunctis. 2 : « quod bonum », inquit, « faustumque sit tibi domuique tuae, Caesar Auguste ! sic enim nos perpetuam felicitatem rei p. et laeta huic precari existimamus : senatus te consentiens cum populo R. consalutat patriae patrem ». Cui lacrimans respondit Augustus his uerbis – ipsa enim, sicut Messalae, posui : « compos factus uotorum meorum, p. c., quid habeo aliud deos immortales precari, quam ut hunc consensum uestrum ad ultimum finem uitae mihi perferre liceat ? »
 - Dio, 55, 10, 10 (Xiphil.)
ἐψηφίσθη, καὶ ἡ ἐπωνυμία ἡ τοῦ πατρὸς ἀκριβῶς ἐδόθη· πρότερον γὰρ ἄλλως ἄνευ ψηφίσματος ἐπεφημίζετο

Bibliographie

  • Alföldi, A., Vater des Vaterlands, Darmstadt, 1971, 92-95
  • Weinstock, S., Divus Iulius, Oxford, 1971, 200-205
  • Pabst, A., Comitia imperii. Ideelle Grundlagen des römischen Kaisertums, Darmstadt, 1997, 101-105
  • Kienast, D., Augustus : Princeps und Monarch3 , Darmstadt, 1999, 174
  • Strothmann, M., Augustus – Vater der respublica. Zur Funktion der drei Begriffe restitutio -/ saeculum -/ pater patriae im augusteischen Prinzipat, Stuttgart, 2000, 19-20

Commentaire

Plus certainement que pour l’octroi du cognomen Augusti (voir notice n° 560) et du clupeus virtutis (voir notice n° 832), il ne fait pas de doute que celui du titre de pater patriae résulte d’un décret du Sénat, et qu’il faut exclure un vote populaire (Alföldi, Pabst). Les expressions employées dans les August., RGDA, 35, 1Tertium dec[i]mum consulatu[m cum gereba]m, sena[tus et e]quester order populusq[ue] Romanus uniuersus [appell]aui[it me p]atr[em p]atriae idque in uestibu[lo a]edium mearum inscribendum et in c[u]ria [Iulia e]t in foro Aug(usto) sub quadrig[is], quae mihi ex s.c. pos[it]ae [sunt, censuit] et dans les Fastes de Préneste (a senatu populoque Romano pater patriae appellatus, à la date du 5 février), sont choisies pour évoquer le consensus suscité afin de donner une solennité particulière à l’octroi officiel de ce titre, longtemps différé (Dio). Il était suggéré dès 27 par l’octroi de la couronne de chêne (cf. Weinstock), et il figure, soit sous la forme parens patriae qui avait été employée pour Cicéron et César, soit sous la forme nouvelle pater patriae, sur des émissions monétaires et dans des inscriptions municipales et provinciales antérieures à 2 av. J.-C. (cf. Alföldi ; Strothmann).

Le texte de Suétone permet de reconstituer le processus (Pabst) : il montre comment l’initiative du peuple (la délégation envoyée à Antium, et qu’Auguste refuse de recevoir, puis la manifestation de la foule lorsqu’il apparaît au spectacle à Rome) aboutit à une mesure dont l’auteur souligne la singularité (« ni un décret, ni une acclamation ») : une salutation formulée au Sénat par Valerius Messalla au nom de tous (senatus consentiens cum populo). Alföldi écrit avec justesse qu’elle est présentée comme un mandat collectif confié à un sénateur de haut rang, mais a formellement l’aspect d’un s.c. Il est clair que l’intention d’Auguste était de montrer que c’était le Sénat qui l’avait fait pater patriae (Kienast). En outre, la concession à César du titre équivalent de parens patriae avait manifestement été l’objet d’un simple s.c., sans ratification populaire (voir notice n° 910, 6 b).

Comment citer cette notice

Marianne Coudry. "Loi conférant à Auguste le titre de pater patriae [SPVRIA]", dans Lepor. Leges Populi Romani, sous la dir. de Jean-Louis Ferrary et de Philippe Moreau. [En ligne]. Paris:IRHT-TELMA, 2007. URL : http://www.cn-telma.fr/lepor/notice858/. Date de mise à jour :05/03/19 .