Nom de la loi
Loi conférant à Auguste le titre de pater patriae [SPVRIA]
Date
2 av. J.-C.
Thèmes
Sources
August., RGDA, 35, 1Bibliographie
- Alföldi, A., Vater des Vaterlands, Darmstadt, 1971, 92-95
- Weinstock, S., Divus Iulius, Oxford, 1971, 200-205
- Pabst, A., Comitia imperii. Ideelle Grundlagen des römischen Kaisertums, Darmstadt, 1997, 101-105
- Kienast, D., Augustus : Princeps und Monarch3 , Darmstadt, 1999, 174
- Strothmann, M., Augustus – Vater der respublica. Zur Funktion der drei Begriffe restitutio -/ saeculum -/ pater patriae im augusteischen Prinzipat, Stuttgart, 2000, 19-20
Commentaire
Plus certainement que pour l’octroi du cognomen Augusti (voir notice n° 560) et du clupeus virtutis (voir notice n° 832), il ne fait pas de doute que celui du titre de pater patriae résulte d’un décret du Sénat, et qu’il faut exclure un vote populaire (Alföldi, Pabst). Les expressions employées dans les August., RGDA, 35, 1Tertium dec[i]mum consulatu[m cum gereba]m, sena[tus et e]quester order populusq[ue] Romanus uniuersus [appell]aui[it me p]atr[em p]atriae idque in uestibu[lo a]edium mearum inscribendum et in c[u]ria [Iulia e]t in foro Aug(usto) sub quadrig[is], quae mihi ex s.c. pos[it]ae [sunt, censuit] et dans les Fastes de Préneste (a senatu populoque Romano pater patriae appellatus, à la date du 5 février), sont choisies pour évoquer le consensus suscité afin de donner une solennité particulière à l’octroi officiel de ce titre, longtemps différé (Dio). Il était suggéré dès 27 par l’octroi de la couronne de chêne (cf. Weinstock), et il figure, soit sous la forme parens patriae qui avait été employée pour Cicéron et César, soit sous la forme nouvelle pater patriae, sur des émissions monétaires et dans des inscriptions municipales et provinciales antérieures à 2 av. J.-C. (cf. Alföldi ; Strothmann).
Le texte de Suétone permet de reconstituer le processus (Pabst) : il montre comment l’initiative du peuple (la délégation envoyée à Antium, et qu’Auguste refuse de recevoir, puis la manifestation de la foule lorsqu’il apparaît au spectacle à Rome) aboutit à une mesure dont l’auteur souligne la singularité (« ni un décret, ni une acclamation ») : une salutation formulée au Sénat par Valerius Messalla au nom de tous (senatus consentiens cum populo). Alföldi écrit avec justesse qu’elle est présentée comme un mandat collectif confié à un sénateur de haut rang, mais a formellement l’aspect d’un s.c. Il est clair que l’intention d’Auguste était de montrer que c’était le Sénat qui l’avait fait pater patriae (Kienast). En outre, la concession à César du titre équivalent de parens patriae avait manifestement été l’objet d’un simple s.c., sans ratification populaire (voir notice n° 910, 6 b).
Comment citer cette notice
Marianne Coudry. "Loi conférant à Auguste le titre de pater patriae [SPVRIA]", dans Lepor. Leges Populi Romani, sous la dir. de Jean-Louis Ferrary et de Philippe Moreau. [En ligne]. Paris:IRHT-TELMA, 2007. URL : http://www.cn-telma.fr/lepor/notice858/. Date de mise à jour :05/03/19 .