Nom de la loi
Loi (pl. sc.) accordant l’imperium à M. Claudius Marcellus (RE 220) pour le jour de son ouatio.
Date
211 av. J.-C.
Thèmes
Sources
Liv., 26, 21, 5Bibliographie
- Rotondi, LPR, 257
- Richardson, J. S., « The triumph, the praetors and the Senate in the early second century B.C. », JRS 65, 1975, 50-63, part.59
- Petrucci, A., Il trionfo nella storia costituzionale romana dagli inizi della Repubblica ad Augusto, Milan, 1996, 90-92
- Rich, J., « The Triumph in the Roman Republic: Frequency, Fluctuation and Policy », dans C. H. Lange, F. J. Vervaet (éd.), The Roman Republican Triumph Beyond the Spectacle, Rome, 2014, 197-258, part. 221-222
- Lange, C. H., « The Triumph Outside the City: Voices of Protest in the Middle Republic », dans C. H. Lange, F. J. Vervaet (éd.), The Roman Republican Triumph Beyond the Spectacle, Rome, 2014, 67-81, part. 70-72
Commentaire
La demande de triomphe présentée par Marcellus au Sénat à son retour de Sicile après la prise de Syracuse se heurta à un refus, motivé par le fait que son armée était restée en Sicile, mais le débat sénatorial aboutit à un compromis : Marcellus se vit accorder l’ouatio, et un pl. sc. porté par les tribuns ex auctoritate senatus lui conféra l’imperium pour le jour de la célébration (Liv., 26, 21, 5Tribuni plebis ex auctoritate senatus ad populum tulerunt ut M. Marcello quo die urbem ouans iniret imperium esset.). La veille de ce jour, il triompha en outre de son propre chef sur le Mont Albain (Liv., 26, 21, 6Pridie quam urbem iniret in monte Albano triumphauit ; inde ouans urbem multam prae se praedam in urbem intulit.; Vir. ill., 45, 6Et cum per calumniam triumphus a senatu negaretur, de sua sententia in Albano monte triumphauit.).
Cette renaissance au profit de Marcellus de l’ouatio, qui n’était plus en usage depuis le milieu du IVe siècle (Rich doute même de l’authenticité de ces notices anciennes), et qui devient alors pour une quarantaine d’années (Richardson, 54-54 ; Rich 226) une forme de compromis entre les attentes des généraux et les exigences du Sénat, jointe à la célébration sur le Mont Albain, une pratique rare qui permet à Marcellus de triompher deux fois (Lange invite à juste titre à ne pas confondre ces deux formes de triomphe, toutes deux différentes du triomphe véritable), placent Marcellus à part dans la série des triomphateurs, d’autant que depuis le début de la deuxième guerre punique aucun triomphe n’avait été célébré.
C’est peut-être pour cette raison que Tite-Live évoque le pl. sc. qui permit de lever, pour la journée de célébration de l’ouatio, l’interdit concernant la perte de l’imperium pour le promagistrat qui franchissait le pomerium. Ce type de pl. sc. est voté également pour le triomphe ordinaire, comme c’est attesté pour celui de 167, à la fin de la troisième guerre de Macédoine (notice n°679), mais la rareté de ces indications pose problème. On considère en général qu’elle s’explique par le fait que ce vote n’était qu’une formalité, dépourvue d’enjeu contrairement à la décision du Sénat d’accorder ou non l’autorisation de triompher aux postulants (voir notice n°294). En tout cas le pl. sc. concernant Marcellus est le seul qui soit attesté dans le cas d’une ouatio.
Comment citer cette notice
Marianne Coudry et . "Loi (pl. sc.) accordant l’imperium à M. Claudius Marcellus (RE 220) pour le jour de son ouatio.", dans Lepor. Leges Populi Romani, sous la dir. de Jean-Louis Ferrary et de Philippe Moreau. [En ligne]. Paris:IRHT-TELMA, 2007. URL : http://www.cn-telma.fr/lepor/notice295/. Date de mise à jour :23/04/24 .