Nom de la loi

Lois (pl.sc.) Vatiniae ratifiant des traités avec des rois, tétrarques et cités

Date

59 av. J.-C.

Rogator

P. Vatinius (RE*2)

Thèmes

Sources

Cic., Vat., 29
uolo uti mihi respondeas, fecerisne foedera tribunus plebis cum ciuitatibus, cum regibus, cum tetrarchis ?
 - Cic., Fam., 1, 9, 7
tota uero interrogatio mea nihil habuit nisi reprehensionem illius tribunatus; in quo omnia dicta sunt libertate animoque maximo de ui, de auspiciis, de donatione regnorum,

Bibliographie

  • Pocock, L.G., « Lex de actis Cn. Pompeii confirmandis, Lex Iulia or Lex Vatinia », CQ 1925, 16-22
  • Pocock, L.G. (éd.) de Cic., In Vatinium, Londres, 1926, 161-179
  • Gelzer, Caesar, 68
  • Taylor, L.R., « On the Chronology of Caesar's First Consulship », AJPh 1951, 254-68, notamment 263-264
  • Meier, Chr., « Zur Chronologie und Politik in Caesars erstem Konsulat », Historia 10, 1961, 68-98, part. 70
  • Taylor, L.R., « The Dating of Major Legislation and Elections in Caesar's First Consulship », Historia 17, 1968, 173-193, part. 182
  • Seager, Pompey, 87.

Commentaire

Le Sénat avait refusé de ratifier les actes conclus par Pompée en Orient, notamment « en faveur de rois, de dynastes et de cités », comme l’indique Appien, et ce fut l'une des raisons pour lesquelles il conclut avec César et Crassus l'entente privée qu'on appelle improprement le premier triumvirat (Vell., 2, 44, 1-2 1. Hoc igitur consule inter eum et Cn. Pompeium et M. Crassum inita potentiae societas, quae urbi orbique terrarum nec minus diuerso cuique tempore ipsis exitiabilis fuit. Hoc consilium sequendi Pompeius causam habuerat, 2. ut tandem acta in transmarinis prouinciis, quibus, ut praediximus, multi obtrectabant, per Caesarem confirmarentur consulem. ; App., BC, 2, 9, 31-3331. ἐν δὲ τούτῳ Πομπήιος, ἐκ τῶν Μιθριδατείων ἔργων ἐπὶ μέγα δόξης καὶ δυνάμεως ἐλθών, ἠξίου πολλά, ὅσα βασιλεῦσι καὶ δυνάσταις καὶ πόλεσιν ἐδεδώκει, τὴν βουλὴν βεβαιῶσαι. 32. φθόνῳ δ᾽ αὐτῶν οἱ πολλοὶ καὶ μάλιστα Λεύκολλος, ὁ πρὸ τοῦ Πομπηίου στρατεύσας ἐπὶ τὸν Μιθριδάτην, ὡς ἀσθενέστατον αὐτὸν ἀπολιπὼν τῷ Πομπηίῳ, διεκώλυεν, ἴδιον ἔργον ἀποφαίνων τὸ Μιθριδάτειον. καὶ Λευκόλλῳ συνελάμβανε Κράσσος. 33. ἀγανακτῶν οὖν ὁ Πομπήιος προσεταιρίζεται Καίσαρα, συμπράξειν ἐς τὴν ὑπατείαν ἐπομόσας.). Selon Appien (App., BC, 2, 13, 46νόμους δ᾽ ἐσέφερεν, ἐκθεραπεύων τὸ πλῆθος, ἑτέρους καὶ τὰ Πομπηίῳ πεπραγμένα ἅπαντα ἐκύρου, καθάπερ ὑπέσχητο αὐτῷ.) et Dion Cassius (Dio, 38, 7, 5πρῶτον μὲν τὰ πραχθέντα ὑπὸ τοῦ Πομπηίου πάντα, μήτε τοῦ Λουκούλλου μήτ᾽ ἄλλου τινὸς ἀντιστάντος, ἐβεβαίωσεν, ἔπειτα δὲ καὶ ἄλλα πολλὰ διενομοθέτησε), qui en parlent comme de l'une des lois Iuliae de 59, la ratification eut lieu en 59, par voie législative, et grâce à César alors consul (voir notice n° 431). D'autres sources (Ps. Caes., Alex., 68,1 Contra quem Caesar, cum plurima sua commemorasset officia quae consul ei decretis publicis tribuisset ; Vell., 2, 44, 2 Hoc consilium sequendi Pompeius causam habuerat, 2 ut tandem acta in transmarinis prouinciis, quibus, ut praediximus, multi obtrectabant, per Caesarem confirmarentur consulem. ; Plut., Pomp., 48, 2-3 2. οὕτω δὲ τῶν ἐνισταμένων τὴν ἀγορὰν ἐρημώσαντες ἐπεκύρωσαν τὸν περὶ τῆς διανομῆς τῶν χωρίων νόμον δελεασθεὶς ὁ δῆμος εἰς πᾶσαν ἤδη τιθασὸς αὐτοῖς ἐγεγόνει καὶ κατάντης πρᾶξιν, οὐδὲν πολυπραγμονῶν, ἀλλ᾽ ἐπιφέρων σιωπῇ τοῖς γραφομένοις τὴν ψῆφον. 3. ἐκυρώθησαν οὖν Πομπηΐῳ μὲν αἱ διατάξεις ὑπὲρ ὧν Λεύκολλος ἤριζε, ; Plut., Luc., 42, 6ὥστε Πομπήϊον εἰς τὴν Κράσσου καὶ Καίσαρος φιλίαν, μᾶλλον δὲ συνωμοσίαν, καταφυγεῖν καὶ πληρώσαντα τὴν πόλιν ὅπλων καὶ στρατιωτῶν βίᾳ κυρῶσαι τὰ δόγματα, τοὺς περὶ τὸν Κάτωνα καὶ Λούκουλλον ἐκβαλόντα τῆς ἀγορᾶς.) sont moins explicites. Mais Cicéron, dans son invective contre le tribun Vatinius (Cic., Vat., 29Et quoniam pecunias aliorum despicis, de tuis diuitiis intolerantissime gloriaris, uolo uti mihi respondeas, fecerisne foedera tribunus plebis cum ciuitatibus, cum regibus, cum tetrarchis; erogarisne pecunias ex aerario tuis legibus; eripuerisne partis illo tempore carissimas partim a Caesare, partim a publicanis?), l'accuse de s'être enrichi en faisant voter « des traités en faveur de cités, de rois et de tétrarques », et il y revient dans sa longue lettre à Lentulus de 54 (Cic., Fam., 1, 9, 7tota uero interrogatio mea nihil habuit nisi reprehensionem illius tribunatus; in quo omnia dicta sunt libertate animoque maximo de ui, de auspiciis, de donatione regnorum,), quoique dans une lettre de 59 à Atticus il adresse cette accusation, de façon plus large, aux triumvirs et à leurs partisans (Cic., Att., 2, 9, 1orbis hic in re publica est conuersus citius omnino quam potuit; +id culpa Catonis, sed rursus improbitate istorum qui auspicia, qui Aeliam legem, qui Iuniam et Liciniam, qui Caeciliam et Didiam neglexerunt, qui omnia remedia rei publicae effuderunt, qui regna qui praedia tetrarchis, qui immanis pecunias paucis dederunt.).

Pocock en a déduit que la ratification des actes de Pompée aurait en réalité été proposée par Vatinius. Tous ses arguments ou les parallèles qu'il propose ne sont pas convaincants, mais il est vrai que pouvait être attribuée à César une mesure qu'il aurait fait passer, même s'il n'en était pas techniquement l'auteur : des problèmes semblables se posent pour la loi de 55 prorogeant le gouvernement de César en Gaule (notice n° 615) et la loi de 44 sur les provinces consulaires (notice n° 36) ; dans tous ces cas, nos sources laissent planer une certaine incertitude, et l'hésitation reste permise entre plusieurs hypothèses. Si l'on ne va pas jusqu'à accepter l'interprétation de Pocock, on admettra du moins avec Gelzer que César laissa à Vatinius le soin de faire voter les traités en application des actes de Pompée que lui-même venait de faire ratifier. L'hypothèse de Taylor, selon laquelle les lois Vatiniae (février - mars) auraient précédé la loi Iulia (mai), est en tout cas difficilement recevable, et la ratification des actes, qu'il s'agisse d'une loi Iulia ou Vatinia, dut appartenir à la première série de lois du consulat de César, celles qui avaient été votées avant le début du mois d'avril. Seager envisage la possibilité que la mesure en faveur des publicains (notice n° 459) n'ait été qu'un article de la loi Iulia ratifiant les actes de Pompée, mais cette hypothèse ne paraît pas devoir être retenue.

[Le détail des dispositions prises par Pompée à l’égard des dynastes d’Asie et de Syrie, des tétrarques galates, et des cités, est partiellement connu grâce au bilan de la guerre mithridatique dressé par Appien (App., Mithr., 114, 558-560τῶν δὲ εἰλημμένων ἐθνῶν τὰ μὲν αὐτόνομα ἠφίει συμμμαχίας οὕνεκα, τὰ δὲ ὑπὸ Ῥωμαίοις εὐθὺς ἐγίγνετο, τὰ δ᾽ ἐς βασίλεια διεδίδου, Τιγράνει μὲν Ἀρμενίαν καὶ Φαρνάκῃ Βόσπορον καὶ Ἀριοβαρζάνῃ Καππαδοκίαν, καὶ ὅσα προεῖπον ἕτερα. Ἀντιόχῳ δὲ τῷ Κομμαγηνῷ Σελεύκειαν ἐπέτρεψε, καὶ ὅσα τῆς Μεσοποταμίας ἄλλα κατέδραμεν. ἐποίει δὲ καὶ τετράρχας, Γαλλογραικῶν μέν, οἳ νῦν εἰσὶ Γαλάται Καππαδόκαις ὅμοροι, Δηιόταρον καὶ ἑτέρους, Παφλαγονίας δὲ Ἄτταλον καὶ Κόλχων Ἀρίσταρχον δυνάστην. ἀπέφηνε δὲ καὶ τῆς ἐν Κομάνοις θεᾶς Ἀρχέλαον ἱερέα, ὅπερ ἐστὶ δυναστεία βασιλική, καὶ τὸν Φαναγορέα Κάστορα Ῥωμαίων φίλον. πολλὴν δὲ καὶ ἑτέροις χώραν τε καὶ χρήματα ἔδωκεν.) et à des indications éparses dans la Géographie de Strabon. (Voir, pour l’Asie, Magie, RRAM I, 379-404 ; pour la Syrie, M. Sartre, D’Alexandre à Zénobie. Histoire du Levant antique, IVe siècle av. J.-C. – IIIe siècle ap. J.-C., Paris, 2001, p. 447-451).]

Comment citer cette notice

Jean-Louis Ferrary. "Lois (pl.sc.) Vatiniae ratifiant des traités avec des rois, tétrarques et cités", dans Lepor. Leges Populi Romani, sous la dir. de Jean-Louis Ferrary et de Philippe Moreau. [En ligne]. Paris:IRHT-TELMA, 2007. URL : http://www.cn-telma.fr/lepor/notice745/. Date de mise à jour :03/04/23 .