Nom de la loi

Loi Titia

Date

Thèmes

Sources

Auson., Epigr., 99
DE IVRIS CONSVLTO QUI VXOREM HABEBAT ADVLTERAM. / Iuris consulto, cui uiuit adultera coniunx, / Papia lex placuit, Iulia displicuit. / Quaeritis, unde haec sit distantia ? Semiuir ipse / Scantiniam metuens, non metuit Titiam. /

Note(s) : ‖ Scantiniam CKM : scatin- ET ‖.

Bibliographie

  • Voigt, M., « Ueber die lex Cornelia sumtuaria », BSG , 42, 1890, 244-279 (276-277)
  • Rotondi, LPR, 474
  • Niccolini, FTP, 423
  • Green, R.P.H., The Works of Ausonius, Oxford, 1971, 415
  • Honoré, T., « Ausonius and the Vulgar Law », Iura , 35, 1984, 75-85
  • Dalla, D., Vbi Venus mutatur. Omosessualità e diritto nel mondo romano, Milan, 1987, 85, n. 39
  • Rizzelli, Lex Iulia, 213, n. 91
  • Kay, N. M., Ausonius Epigrams. Text with introduction and commentary, Londres, 2001

Commentaire

L’existence d’une lex Titia réprimant certaines relations sexuelles entre hommes, et à ce titre pourvue de l’index : de nefanda Venere (en fait sans attestation dans les sources) a été supposée sur l’unique base de l’interprétation d’une épigramme d’Ausone : Auson., Epig., 99DE IVRIS CONSVLTO QUI VXOREM HABEBAT ADVLTERAM. / Iuris consulto, cui uiuit adultera coniunx, / Papia lex placuit, Iulia displicuit. / Quaeritis, unde haec sit distantia ? Semiuir ipse / Scantiniam metuens, non metuit Titiam.

Note : ‖ Scantiniam CKM : scatin- ET
, prenant pour cible un juriste qualifié de semiuir. La lex Titia étant associée dans ce texte à la lex Scantinia (voir notice n° 648), dont on sait qu’elle réprimait certaines formes d’homosexualité masculine, Voigt, suivi par Rotondi, Niccolini et encore Rizzelli, lui a attribué le même objet. Voigt l’identifiait en outre, de manière peu convaincante, à la lex lenonia réprimant le proxénétisme mentionnée par Plaut., inc. frg. XIVMuneralis lex uocata est, qua Cincius cauit ne cui liceret munus accipere. Plautus (inc. 30) : « Neque muneralem legem neque lenoniam, rogata fuerit necne, flocci aestimo »., ap. P. Fest., p. 127Muneralis lex uocata est, qua Cincius cauit ne cui liceret munus accipere. Plautus (inc. 30) : « Neque muneralem legem neque lenoniam, rogata fuerit necne, flocci aestimo »..

L’allusion vise peut-être la loi Titia sur la tutelle des femmes et des mineurs (voir notice n° 714), selon l’interprétation la plus vraisemblable de ce texte très allusif dans lequel Ausone joue de manière absconse avec une pesante érudition juridique (sur ses connaissances en droit, voir Honoré, 79-80) : le juriste semiuir, c’est-à-dire mollis, craignait la loi Scantinia en raison de ses pratiques sexuelles, mais ne craignait pas (c’est-à-dire, par une forme d’antiphrase dans laquelle on dit le moins pour suggérer le plus, conformément au genre épigrammatique, qu’il s’en réjouissait) la loi Titia, qui lui facilitait l’accès à des garçons impubères (Green, apparemment dans ce sens ; Dalla). Kay a objecté qu’en tant que semiuir, le juriste ne se souciait pas d’une loi rendant plus aisée la pédérastie, et que l’allusion doit plutôt viser soit une clause inconnue de la loi Titia sur la tutelle, soit une autre loi, mais voir l’imputation dirigée contre le personnage d’Hispo, dans Iuu., 2, 43-50« Quod si uexantur leges ac iura, citari / ante omnis debet Scantinia. Respice primum / et scrutare uiros, faciunt nam plura ; sed illos / defendit numerus iunctaeque umbone phalanges. / Magna inter molles concordia. Non erit ullum / exemplum in nostro tam detestabile sexu. / Tedia non lambit Cluuiam nec Flora Catullam : / Hispo subit iuuenes et morbo pallet utroque. », avec le commentaire de S. Morton Braund, Juvenal. Satires. Book I, Cambridge, 1996, 133-134. On ne peut éliminer l’hypothèse d’une loi Titia inconnue par ailleurs, mais l’efficacité de l’épigramme suppose qu’Ausone faisait mention d’une loi dont l’existence et le contenu étaient connus de ses lecteurs.

Comment citer cette notice

Philippe Moreau. "Loi Titia", dans Lepor. Leges Populi Romani, sous la dir. de Jean-Louis Ferrary et de Philippe Moreau. [En ligne]. Paris:IRHT-TELMA, 2007. URL : http://www.cn-telma.fr/lepor/notice711/. Date de mise à jour :19/01/17 .