Sources

Liv., 27, 20, 11-12  - Liv., 27, 21, 1-4  - Plut., Marc., 27,3-5

Commentaire

M. Marcellus, alors proconsul, ayant essuyé un revers face à Hannibal à Canusium (le récit de Liv., 27,12,7-15,1, qui se termine avec une nette victoire de Marcellus, est vraisemblablement une déformation de la réalité : voir Münzer, RE, III, col. 2752 ; N. Rosenstein, Imperatores uicti, 138 et 184 n° 18), le tribun C. Publicius Bibulus proposa une loi le dépossédant de son imperium. Les amis de Marcellus obtinrent qu’il eût l’autorisation de confier son armée à un légat le temps de venir se justifier des accusations portées contre lui. En rappelant ses actions passées, Marcellus obtint non seulement le rejet du projet de pl. sc., mais encore sa réélection au consulat pour 208. Il est probable que Publicius avait l’intention de poursuivre Marcellus devant le peuple (mais Plutarque, 27,5 parle trop vite d’une action judiciaire intentée par le tribun), et Bauman a raison de noter qu’un pl. sc. d’abrogatio imperii avait généralement pour objet de permettre ensuite la mise en accusation de celui qui redevenait ainsi un priuatus. Mais, quoi qu’en dise Bauman, la distinction établie par Mommsen entre magistrats et promagistrats reste pertinente : il fallut un long délai, le précédent de la déposition par Ti. Gracchus de son collègue, le tr. pl. M. Octavius, et le contexte des guerres civiles pour que fût abrogé l’imperium d’un magistrat en cours d’exercice (pour la première fois, Cinna, cos. 87). Le propos attribué par Liv. à M. Metilius (tr. pl. 217), selon lequel seule la faiblesse de la plèbe l’aurait empêché de faire voter l’abrogation du dictateur Q. Fabius Maximus, n’est qu’un anachronisme évident (voir notice n° 268).