Sources

Liv., 27, 22, 6

Commentaire

Mentionnant la prorogation de plusieurs magistrats pour l'année 208, Liv. précise pour le cas d'un seul d'entre eux, et sans en donner la raison, qu'il y eut pl. sc. ex s.c. (quod in L. Veturio, idem in C. Aurunculeio decretum est ab senatu, latumque de prorogando imperio ad populum est, qui praetor Sardiniam prouinciam cum duabus legionibus obtinuerat ). Willems suppose sans raison que, comme Marcellus en 215 (notice n° 264), Aurunculeius aurait reçu un consulare imperium en même temps qu'il aurait été prorogé. Develin pense que la consultation du peuple restait nécessaire pour toute prorogatio, mais que les sources annalistiques omettaient généralement de le préciser : cela pourrait expliquer la mention d'une loi en 208 seulement, non le fait qu'elle soit alors signalée dans le cas du seul Aurunculeius. C’est Mommsen qui a fourni de ce "merkwürdige Bericht" la seule explication possible : le Sénat aurait eu besoin d'un vote populaire pour attribuer à un promagistrat la Sicile ou la Sardaigne, parce que, en vertu de la loi de 228 augmentant le nombre des préteurs, elles étaient normalement destinées à être les provinces de deux des préteurs de l'année. Cela implique qu’en 208 (mais nous ne savons depuis quand) la prorogation en tant que telle n’exigeait plus une intervention du peuple, mais on doit inversement supposer un certain nombre de ratifications comitiales non signalées par Tite-Live (le préteur de Sicile ayant été prorogé déjà en 213, 212 et 209, celui de Sardaigne en 216, 214, 213 et 212).