Nom de la loi
Loi Gabinia Calpurnia sur l’île de Délos
Date
58 av. J.-C.
Rogator
L. Calpurnius Piso (RE 90)
Thèmes
Sources
CIL, I2, 2500Bibliographie
- Cuq, E., « L'Inscription bilingue de Délos de l'an 58 av. J.-C. », BCH, 46, 1922, 198-215
- Nicolet, C., « La loi Gabinia-Calpurnia de Délos et L. Iulius Caesar, censeur en 61 av. J.-C. », REL, 51, 1973, 150-158
- Nicolet, C., « La lex Gabinia Calpurnia de insula Delo et la loi annonaire de Clodius (58 av. J.-C.) », CRAI, 124, 1980, 260-292
- Dumont, J. C., Ferrary, J.-L., Moreau, Ph., Nicolet, C., Insula sacra. La loi Gabinia Calpurnia de Délos (58 av. J.-C.), Rome, 1980
- Crawford, M., Ferrary, J.-L., Moreau, Ph., Nicolet, C., « Lex Gabinia Calpurnia de insula Delo », RS, 345-351
- Ferrary, J.-L., « Princeps legis et adscriptores: la collégialité des magistrats romains dans la procédure de proposition des lois », RPh, 70, 1996, 217-246, part. 231-2
Commentaire
Cette loi consulaire de 58, peut-être votée en février (Dumont 1980, 25-33) est ignorée par une tradition littéraire pourtant particulièrement riche pour cette période, et ne nous est connue que par une inscription bilingue découverte à Délos en 1907 et publiée pour la première fois en 1922. Elle possède des considérants comme on en trouve d'habitude dans des s. c., et qui permettaient à Gabinius de célébrer la répression de la piraterie grâce à la loi dont il avait été l'auteur en 67 (notice n° 404). Délos (que les Romains n'avaient pas retirée à Athènes malgré le ralliement de cette dernière à Mithridate) avait beaucoup souffert de l'occupation de Mithridate puis de l'attaque en 69 du pirate Athénodore (Phlégon de Tralles, FrGrHist, 257, F 12Καὶ Ἀθηνόδωρος πειρατὴς ἐξανδραποδισάμενος Δηλίους τὰ τῶν λεγομένων θεῶν ξόανα διελυμήνατο, Γάιος δὲ Τριάριος τὰ λελωβημένα τῆς πόλεως ἐπισκευάσας ἐτείχισε τὴν Δῆλον.), dont elle ne se releva d'ailleurs jamais vraiment [voir E. Le Quéré, Les Cyclades sous l’Empire romain. Histoire d’une renaissance, Rennes, 2015, 33-48].
La loi de 58 lui accorde essentiellement l'immunité fiscale (les uectigalia abolis avaient probablement été imposés par Sylla ; ils n'impliquaient pas nécessairement que Délos cessât d'être un port-franc, mais les autres revenus fiscaux de l'île avaient dû être retirés aux Athéniens au profit du peuple romain ; pour une opinion différente, voir R. Étienne, Ténos II. Ténos et les Cyclades du milieu du IVe siècle avant J.-C. au milieu du IIIe siècle après J.-C., Athènes, 1990, 134). L'interprétation des dernières lignes du texte, très lacunaires, reste difficile : on a d'abord pensé qu'il s'agissait de procédures offertes aux habitants de Délos pour recouvrer les biens perdus du fait des pirates (Cuq ; Moreau 1980, 127-143), mais il est plus probablement question d'une procédure en amende sanctionnant quiconque assujettirait l'île à un impôt ou mettrait en adjudication la ferme de cet impôt (RS).
Comment citer cette notice
Jean-Louis Ferrary. "Loi Gabinia Calpurnia sur l’île de Délos", dans Lepor. Leges Populi Romani, sous la dir. de Jean-Louis Ferrary et de Philippe Moreau. [En ligne]. Paris:IRHT-TELMA, 2007. URL : http://www.cn-telma.fr/lepor/notice783/. Date de mise à jour :23/04/24 .