Nom de la loi
Loi Iunia [de pecuniis repetundis]
Date
entre 149 et 123/122 av. J.-C.
Rogator
M. Iunius
Thèmes
Sources
CIL, I2, 583, l. 23Bibliographie
- Crawford, M. H., « Origini e sviluppi del sistema provinciale romano », Storia di Roma, II,1, Turin, 1990, 91-121, part. 100-102
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- Elster, GMRR, 2003, 418-422
- Ferguson, W. S., The Lex Calpurnia of 149 B.C., JRS , 1921, 86-100
- Ferrary, J.-L., « Patroni et accusateurs dans la procédure de repetundis », RHD 76, 1998, 17-46, part. 30-33
- Forsythe, G., « The Political Background of the Lex Calpurnia of 149 B.C. », AncW 1988, 109-119
- Gruen, RPCC, 8-15 ; 293-294
- Jones, A. H. M., The Criminal Courts of the Roman Republic and Principate, Oxford, 1972, 49-50
- Kunkel, Untersuchungen, 14, 61, 95-96, 98-102
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- Lintott, A. W., « The leges de repetundis and Associated Measures Under the Republic », ZRG , 1981, 162-212, part. 164-176
- Mantovani, Accusa popolare, 1989, 182-187
- Mommsen, Strafr., 190-191 et 708
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- Rankov, B., "M. Iunius Congus The Gracchan", Homo Viator. Essays for John Bramble , Bristol, 1987, 89-94
- Richardson, J. S., « The Purpose of the Lex Calpurnia de repetundis », JRS , 1987, 1-12
- Rotondi, LPR, 292
- Serrao, F., « Appunti sui « patroni » e sulla legittimazione attiva all’accusa nei processi « repetundarum », Studi in onore di de Francisci, Milan, 1954, II, 471-515, part. 478-479 (= Classi, partiti e legge nella repubblica romana, Pise, 1974, 231-275, part. 239-240)
- Venturini, C., « La repressione degli abusi dei magistrati romani ai danni delle popolazioni soggette fino alla lex Calpurnia del 149 a. C. », BIDR , 1969, 19-87, part. 79-87
- Zumpt, Criminalrecht , II,1, 6-54
Commentaire
Cette loi fut postérieure à la loi Calpurnia de 149 et antérieure à la loi gracchienne de 123/2. Son auteur, M. Iunius D. f., était tr. pl., mais ne peut être identifié de façon sûre. Depuis Borghesi (Ann. Inst. corr. arch. 1849, 9-10 = Œuvres complètes, V, Paris, 1869, 169), on a le plus souvent pensé à M. Iunius Silanus, futur cos. 109 (notamment Mommsen, GS, I, p. 17 ; Münzer, RE, , 10, col. 1094 ; Broughton, MRR, , II, p. 577 ; Sumner, Orators, , p. 78) : sa filiation est en fait incertaine, ne nous ayant pas été conservée par les Fastes Capitolins, mais son père pourrait être D. Iunius Silanus praet. 141, qui se suicida alors que les Macédoniens l’accusaient de repetundae (voir la notice n° 75). En ce cas, on devrait supposer un tribunat de très peu antérieur à la loi gracchienne de 123/2, ou un intervalle anormalement long entre le tribunat de Silanus et son consulat (cf. Sumner, Orators, , p. 78 cf. 53). Il y a toutefois d’autres possibilités, par exemple un M. Iunius (Silanus) monet. 145 et grand-oncle du consul de 109 (Crawford, RRC, , p. 259, n° 220, avec un nouveau stemma [on pourrait aussi faire de cet homme le frère cadet du praet. 141, l’oncle du cos. 109]). Lintott (ZRG, 1981, 172 n. 46) et Crawford (RS, , 102) suggèrent également le juriste M. Iunius Brutus, qui atteignit la préture, mais on admet généralement qu’il s’agit d’un frère de D. Iunius M. f. Brutus Callaicus, cos. 138 (Sumner, Orators, , 77). Il est vrai que la datation traditionnelle vers 140 de la préture du juriste est tout sauf certaine, et que le M. Iunius D. f. auteur de la loi pourrait aussi être un fils du cos. 138 : son seul fils connu est D. Iunius D. f. M. n. Brutus, cos. 77, né alors que Callaicus était déja âgé d’au moins une cinquantaine d’années (Sumner, Orators, , p. 59 et 103) ; il aurait pu avoir d’un premier mariage un premier Decimus, mort jeune, et un Marcus, inconnu de nos sources même s’il parvint à la préture : les fastes prétoriens de cette période sont extrêmement lacunaires. La plus grande prudence s’impose donc quant à la datation de la loi. Peu vraisemblable est en tout cas l’hypothèse de Jones reprise par Rankov (et Brennan, Praetorship, 237 et 351 n. 110), qu’il se soit agi d’une première loi d’inspiration gracchienne, proposée en 123 (par le futur cos. 109 -Jones- ou par M. Iunius Congus Gracchanus -Rankov-), et constituant un album mixte de juges sénateurs et chevaliers (300 chevaliers et 150 -Jones- ou 300 -Rankov- sénateurs) avant qu’une seconde loi, en 122, n’exclue totalement les sénateurs. La seule certitude que nous possédions quant à la loi Junia concerne la procédure d’accusation par sacramentum, et sur ce point important elle reste fidèle à la loi Calpurnia, sans annoncer la procédure toute nouvelle de nominis delatio qu’introduira la loi épigraphique d’inspiration gracchienne.
Comment citer cette notice
Jean-Louis Ferrary. "Loi Iunia [de pecuniis repetundis]", dans Lepor. Leges Populi Romani, sous la dir. de Jean-Louis Ferrary et de Philippe Moreau. [En ligne]. Paris:IRHT-TELMA, 2007. URL : http://www.cn-telma.fr/lepor/notice486/. Date de mise à jour :28/11/14 .