Nom de la loi

Loi Cocceia (?) sur les prohibitions matrimoniales (SPVRIA)

Date

96 ap. J.-C.

Rogator

Nerva

Thèmes

Sources

Dio, 68, 2, 4 (= Xiphilin, 227 St.)
ἐνομοθέτησε δὲ ἄλλα τε καὶ περὶ τοῦ μὴ εὐνουχίζεσθαί τινα μηδὲ ἀδελφιδῆν γαμεῖν.
 - Zon., 11, 20, 64, 11-12 Dind.
οὗτος ἐνομοθέτησε καὶ τὸ μή τινα τὰ παιδογόνα μόρια παρὰ Ῥωμαίοις ἐκτέμνεσθαι μήτε μὴν ἄγεσθαι πρὸς γάμον ἀδελφιδῆν
 - Tac., Ann., 12, 7, 2
senatumque ingressus decretum postulat quo iustae inter patruos fratrumque filias nuptiae etiam in posterum statuerentur.
 - Gaius, Inst., 1, 62
Fratris filiam uxorem ducere licet : idque primum in usum uenit, cum diuus Claudius Agrippinam, fratris sui filiam, uxorem duxisset : sororis uero filiam uxorem ducere non licet. Et haec ita principalibus constitutionibus significantur.
 - Zon., 11, 10, 32 Dind
καὶ ψήφισμα ἐποιήσατο ἐξεῖναι Ῥωμαίοις ἀδελφιδᾶς ἄγεσθαι.

Bibliographie

  • Bauman, R. A., Lawyers and Politics in the Early Roman Empire. A Study of Relations between the Roman Jurists and the Emperors from Augustus ta Hadrian, Munich, 1989, 128
  • Mommsen, Strafr., 685 n. 7
  • Moreau, Ph., Incestus et prohibitae nuptiae, Paris, 2002, 201.
  • Piganiol, A., « Observations sur une loi de l'empereur Claude », Mélanges Cagnat, Paris, 1912, 153-167 (155).
  • Puliatti, S., Incesti crimina. Regime giuridieo da Augusto a Giustiniano, Milan, 2001,165 n. 36
  • Rossbach, A., Untersuchungen über die römische Ehe, Stuttgart, 1853, 427-428
  • Rotondi, LPR, 470-471

Commentaire

Selon Dio, une mesure de Nerva (ἐνομοθέτησε) prohiba le mariage d'un homme avec son ἀδελφιδῆ, terme désignant aussi bien la fille du frère que la fille de la soeur. Or, depuis un s.c. pris sous Claude en 49, il était permis d'épouser la fille de son frère mais non celle de sa soeur (Tac., Ann., 12, 7, 2senatumque ingressus decretum postulat quo iustae inter patruos fratrumque filias nuptiae etiam in posterum statuerentur. ; Gaius, Inst., 1, 62Fratris filiam uxorem ducere licet : idque primum in usum uenit, cum diuus Claudius Agrippinam, fratris sui filiam, uxorem duxisset : sororis uero filiam uxorem ducere non licet. Et haec ita principalibus constitutionibus significantur.). Si on donne à ἀδελφιδῆ le sens de « fille du frère », la mesure de Nerva annulait le s.c. de Claude et prohibait à nouveau toutes les nièces, mais il faut dans ce cas supposer que la règle instaurée par Nerva fut elle-même abolie par une mesure non attestée (Mommsen, Puliatti), puisqu'au IIe s., l'union avec la fille du frère était légale (Gaius, Inst., 1, 62Fratris filiam uxorem ducere licet) ; il est donc préférable de supposer qu'ἀδελφιδῆ signifie ici « fille de la sœur » (dans ce sens, Bauman), ou plus probablement que Dio ou ses épitomateurs n'ont pas bien saisi la différence entre les deux types de parenté, que le grec ne distingue pas (Zon., 11, 10, 32 Dind.)καὶ ψήφισμα ἐποιήσατο ἐξεῖναι Ῥωμαίοις ἀδελφιδᾶς ἄγεσθαι. emploie d'ailleurs ἀδελφιδᾶς à propos du s.c. de 49). Nerva ne fit ainsi que confirmer la mesure de Claude, comme le firent, selon Gaius, diverses constitutiones principales (Rossbach, 428 ; Piganiol, 155). Ce dernier terme exclurait que la mesure de Nerva ait été une lex rogata (Moreau, 201). Bauman considère que la mesure de Nerva était un rescrit refusant à un solliciteur un mariage avec une fille de sa sœur.

Comment citer cette notice

Philippe Moreau. "Loi Cocceia (?) sur les prohibitions matrimoniales (SPVRIA)", dans Lepor. Leges Populi Romani, sous la dir. de Jean-Louis Ferrary et de Philippe Moreau. [En ligne]. Paris:IRHT-TELMA, 2007. URL : http://www.cn-telma.fr/lepor/notice115/. Date de mise à jour :28/11/14 .