Description
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Yves, évêque de Chartres
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Geoffroy, abbé de La Trinité de Vendôme
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après 1090 - avant 1116
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n.c.
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Lettre
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Ivo, Dei gratia humilis Carnotensis episcopus, Gaufrido, Vindocinensis monasterii abbati(1), mundum spernere cum suo flore(2).
De fratre illo qui, ter a vobis fugiens, secundum constitutionem monasticae regulae(3) ter susceptus fuerat et nunc quarta vice aversus fugerat et, item conversus et reversus, sepulturam cum fratribus per misericordiam obtinuerat, mihi satis placet quia superexaltat misericordia judicium(4) et Dominus principi apostolorum consuluit converso peccatori non tantum dimittendum septies, sed usque septuagies septies(5). Sed quia sacrilegium quod commiserat abscondit, nec condigna satisfactione monasterio rem sublatam restituit, monendo consulimus et consulendo monemus ut sepulturam quam cum fratribus misericorditer acceperat amittat, quatenus caeteri timorem habeant(6) et a simili sacrilegio manus contineant, quia non potest sequi plena remissio ubi non fuit vera conversio. Vale.
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Voir lettre 41. Cette lettre ne répond pas à une lettre de la correspondance conservée de Geoffroy.
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Grégoire le Grand,
Dialogue II,Vie et miracles de saint Benoît, prologue, éd.citée,Sources chrétiennes, t. 260, Paris, 1979, p. 126-127.
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Regula sancti Benedicti, ch. 29, 3,quod si denuo exierit, usque ad tertiam ita recipiatur, jam postea sciens omnem sibi reversionis aditum denegari. Le jeu de motsaversus,conversus,reversusse trouve aussi dans la lettre 7.
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D'après Jac. 2, 13. Geoffroy reçoit plus souvent des reproches pour son excès de sévérité !
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Matth. 18, 22.
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I Tim. 5, 20. Même argument dans
Regula sancti Benedicti, ch. 70, 3.
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a. Avranches, BM 243, 36rv
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M. Montpellier, Ecole de médecine H 231, 23
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T. Troyes, BM 1924, 87
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Yves, par la grâce de Dieu humble évêque de Chartres, à Geoffroy, abbé du monastère de Vendôme, mépriser le monde avec sa fleur.
Au sujet de ce frère qui, après s'être enfui trois fois de chez vous, avait été reçu trois fois selon l'institution de la règle monastique et s'était encore enfui en se détournant pour la quatrième fois et, à nouveau converti et retourné, avait obtenu par miséricorde une sépulture parmi les frères, cela me plaît assez, parce que la miséricorde s'élève au-dessus du jugement et que le Seigneur a conseillé au prince des apôtres de remettre sa faute au pécheur converti non seulement sept fois mais jusqu'à soixante-dix fois sept fois. Mais parce qu'il a caché le sacrilège qu'il avait commis et n'a pas rendu au monastère par une digne satisfaction le bien qu'il avait dérobé, nous conseillons en avertissant et avertissons en conseillant de le priver de la sépulture qu'il avait reçue miséricordieusement avec ses frères, pour que tous les autres ressentent de la crainte et écartent leurs mains de semblable sacrilège, parce qu'une pleine rémission ne peut pas suivre là où il n'y a pas eu de vraie conversion. Adieu.