Description
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Yves, évêque de Chartres
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Lisiard de Crépy, évêque de Soissons
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après 1108 - avant 1115
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[1108-1115]
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Lettre
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Lisiardo, Dei gratia Suessionensi episcopo(1), Ivo, eadem gratia humilis Ecclesiae Carnotensis minister, discretionis et misericordiae visceribus abundare.
Praesentium portitor litterarum ad nos veniens vulnus suum tanquam medico detexit, sed medicinae remedium tanquam per nos minime curandus non accepit. Dedimus tamen ei consilium, qualis ei utilis esset medicina et a quo salubriter expetenda. Objecit itaque verbis meis se hoc totum fecisse et a paternitate vestra, secundum regularem disciplinam, se modum poenitentiae expetisse, sed impediente quorumdam simultate se non invenisse remedium curationis, sed severitatem sectionis. Unde supplico dilectioni vestrae quatenus aut eum in Ecclesia cum regularis disciplinae satisfactione recipi jubeatis, aut ei in alia regulari ecclesia Deo militandi licentiam impetretis. Non enim conveniens est ut ovis ab ovili suo expulsa luporum faucibus exponatur(2) et, nimia severitate afflicta, abundantiori tristitia absorbeatur. Recogitandus est nobis ille bonus pastor qui, cum malediceretur(a), non maledicebat, cum percuteretur, non comminabatur, sed patientiam suam proponebat nobis in exemplum, cujus vita nobis proposita est ad eruditionem morum(3). Ad cujus ovile minime pertinebit qui formae vitae ejus imprimi contempserit. Quod si tanquam ovem morbidam eum abjiciendum judicatis quae totum gregem contaminet, diligenter examinanda est vobis vita ejus et conversatio, ne viventem mortificetis aut mortuum vivere aestimetis(4). Sed quia non est meum aut Minervae sapientiam instruere aut Mercurii facundiam exornare(5), summa est petitionis meae quatenus sic ex misericordia judicium temperetis ut nec judicium conterat, nec misericordia insolentiam pariat.
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maledicetur M.
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Lisiard, voir lettre 203. Les allusions de cette lettre sont trop vagues pour permettre une datation autre que celle des dates limites des épiscopats de Lisiard et d'Yves.
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Même métaphore lettre 272.
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Rapprocher de
vitadisciplina morumlettre 272.
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D'après Ez. 13, 19.
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Expressions quasi proverbiales : docere Minervam, d'après Cicéron, Acad. post., I, 5, 18. Boèce, In topica Ciceronis commentaria, PL 64, col. 1041. Yves, lettre 40. Geoffroy de Vendôme, lettre 149. Mercurii facundia, d'après Horace, Odes, I, 10.
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M. Montpellier, Ecole de médecine H 231, 85v
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L. Lettres de saint Ives évêque de Chartres traduites et annotées par L. Merlet, Chartres, 1885, . Merlet: lettre 231
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À Lisiard, par la grâce de Dieu évêque de Soissons, Yves, par la même grâce humble ministre de l'Église de Chartres, abonder en sentiments de discernement et de miséricorde.
Le porteur de la présente lettre, en venant auprès de nous, a découvert sa blessurecomme devant un médecin, mais n'a nullement reçu le remède d'une médecine, dans la mesure où il ne doit pas être soigné de notre main. Nous lui avons cependant conseillé quelle médecine lui serait utile et auprès de qui il devrait la rechercher pour son salut. C'est pourquoi il a objecté à mes paroles qu'il avait fait tout ceci et qu'il avait requis de votre paternité, selon la discipline régulière, un mode de pénitence, mais qu'empêché par la rivalité de certains il n'avait obtenu aucun remède de salut, mais la sévérité d'une rupture. Aussi supplié-je votre dilection ou bien d'ordonner qu'il soit reçu dans l'Église avec la satisfaction de la discipline régulière ou bien de lui accorder l'autorisation de militer pour Dieu dans une autre église régulière. Car il ne convient pas qu'une brebis chassée de sa bergerie soit exposée à la gueule des loups et que, frappée par un excès de sévérité, elle soit engloutie par un trop plein de tristesse,. Il nous faut nous rapppeler ce bon pasteur qui, alors qu'il était maudit, ne maudissait pas, alors qu'il était frappé, ne menaçait pas, mais nous proposait sa patience en exemple, lui dont la vie nous a été proposée pour former nos mœurs. Il n'appartiendra en aucun cas à sa bergerie celui qui aura dédaigné de recevoir l'empreinte de sa manière de vivre. Et si vous jugez qu'il faut le rejeter comme une brebis malade qui risque de contaminer tout le troupeau, il vous faut examiner avec soin sa vie et sa conduite, de peur que vous ne causiez la mort du vivant ou que vous ne considériez comme vivant celui qui est mort. Mais parce qu'il ne m'appartient pas d'instruire la sagesse de Minerve ou d'orner l'éloquence de Mercure, le résumé de ma demande est que vous tempériez votre jugement par la miséricorde, de sorte que le jugement n'écrase pas et que la miséricorde n'engendre pas l'insolence.