Description
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Yves, évêque de Chartres
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Église de Dol
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Étienne 1er de Penthièvre, comte de Bretagne
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circa 1107
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[1107]
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Lettre
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Ivo, Dei gratia Carnotensis Ecclesiae humilis minister, clero Dolensis Ecclesiae et Stephano comiti(1), salutem.
Bonae intentionis vestrae laudamus affectum quod Vulgrinum filium nostrum, vita honestum, scientia clarum, elegistis vobis in archiepiscopum(2). Sed, quantum nobis videtur, frustra laborat studium vestrum, quia nec praetaxati filii nostri voluntas est electioni vestrae acquiescere, nec nostrae potestatis ad hoc eum invitum cogere. Habent enim leges imperiales quia, filiofamilias dissentiente, nequaquam possunt sponsalia sub nomine ejus contrahi(3). Multo itaque minus spiritualis sponsi animus ad spiritualis sponsae copulam in angaria est pertrahendus(4). Praedictus enim frater jam super hoc per litteras nostras et suas allegationes domno papae transmisit et onus episcopi, prout potuit, refutavit. Si ergo studia vestra mutare non vultis, si in aliam personam deliberatione vestra(a) declinare non vultis, non a nobis, sed a summo pontifice est quaerendus, cui concessum est invitos ad haec officia cogere et de volentibus et de nolentibus Ecclesiae Dei pontifices ordinare(5). Quantum ergo domnus papa super hoc me coegerit, tantum ego praedictum fratrem cogam. Valete.
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deliberationem vestram AM, deliberationem TAu.
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Étienne I
erde Penthièvre, comte de Bretagne, 1093-1125.
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Yves a écrit au pape sur ce sujet, lettre 176.
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Digeste, 23, 1, 13. Yves,Décret8, 21 et 16, 183 ;Panormie6, 12.Voir lettre 176.
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Yves,
Décret3, 53, voir références lettre 176.
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Cette règle n'a pas été trouvée. Elle est en contradiction avec ce qu'a affirmé Yves dans la lettre 176 sur la liberté de refuser une charge. C'est Baudri de Bourgueil qui devint achevêque de Dol. Le vocabulaire est inspiré de la lettre de Gélase à l'évêque Victor, Yves,
Décret6, 106,Quapropter quia invitos fieri ecclesiastica moderatio gravitasque non patitur, ut ex nolentibus sint volentes...mais il ne s'agit pas de la même situation.
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a. Avranches, BM 243, 95
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M. Montpellier, Ecole de médecine H 231, 66v
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T. Troyes, BM 1924, 125v-126
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Au. Auxerre, BM 69, 70v
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Yves, par la grâce de Dieu humble ministre de l'Église de Chartres, au clergé de l'Église de Dol et au comte Étienne, salut.
Nous louons les mouvement de bonne intention qui vous a fait élire pour votre archevêque notre fils Vulgrin, honnête quant à sa vie, brillant quant à sa science. Mais, à ce qu'il nous paraît, votre zèle travaille en vain, parce que ce n'est pas la volonté de notre fils susdit d'acquiescer à cette élection et qu'il n'est pas en notre pouvoir de l'y forcer malgré lui. En effet les lois impériales contiennent que, si le fils de famille est en désaccord, les noces ne peuvent en aucun cas être contractées en son nom. C'est pourquoi l'âme d'un époux spirituel doit être encore bien moins contrainte à une union avec une épouse spirituelle dans un service obligatoire. En effet ledit frère a déjà transmis à ce sujet, avec une lettre de nous, ses arguments au seigneur pape et a refusé la charge d'évêque comme il a pu. Si donc vous ne voulez pas changer vos désirs, si vous ne voulez pas tourner votre choix vers une autre personne, il faut le demander non à nous mais au souverain pontife, à qui a été accordé de forcer les gens malgré eux à ces offices et d'ordonner comme pontifes de l'Église de Dieu et ceux qui le veulent et ceux qui ne le veulent pas. Donc autant le seigneur pape me contraindra à ce sujet, autant moi je contraindrai ledit frère. Adieu.