« yves-de-chartres-216 »


Description

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    Yves, évêque de Chartres

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    Richard, évêque d'Albano

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    circa 1110


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    [1110 ?]

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    Lettre

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    Richardo, Dei gratia Albanensium episcopo(1), sanctae sedis apostolicae vicario, Ivo, humilis Ecclesiae Carnotensis minister, obedientiam et salutem.

    Frequenter pulsat aures vestrae sollicitudinis Bonaevallensis abbas(2), negotiorum suorum rationibus quae obsunt vitans, quae prosunt oratoria declamatione exaggerans, tanquam ego aliquid de concessione sibi a me facta minuam et abbati Blesensi(3) concedam. Ego vero illibatum unicuique defendere volo quod concessi, cum abbati Bonaevallensi nihil aliud concesserim, nisi quod a possessoribus, immo detentoribus cujusdam parrochiae nostrae(4) posset acquirere. Ipse vero etiam ea quae ab eis habere non potest vult nostra concessione extorquere. Blesensis vero abbas reliquas partes ejusdem Ecclesiae, quas Bonaevallensi abbati nemo concesserat, a detentoribus obtinuit ; quas si abbati Bonaevallensi communicare voluisset, jam pax inter eos reformata fuisset. Qua in re, quia dictante justitia Blesensi abbati violentiam inferre non valui, ita litem istam terminare volui(a) ut quisque portione sibi concessa contentus esset et alterius metas alter non occuparet ; sed infinita monachorum cupiditas infinitam facit manere discordiam. Propterea non succenseat mihi vestra discretio, si in hoc negotio quod volo implere(b) non valeo.

    Praeterea satis injuste(c) conquestus est Bonaevallensis abbas circa monasterium suum judicium non esse servatum, quod in Floriacensi concilio(5) promulgatum fuit de coemeterio, unde controversia erat inter abbatem monasterii Carnotensis(6) et abbatem monasterii Bonaevallensis. Novit enim veritas quia sacramenta in praetaxato concilio adjudicata cum omni diligentia facta sunt. Sed abbas Bonaevallensis ea audire contempsit, quia sibi ea obesse perspexit, cui praecipue sua voluntas ratio est et auctoritas. Valete.


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    valui M 

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    explere M 

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    non satis juste A.


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    Voir lettres 109, 127. Richard est à nouveau légat en France en 1107-1111, Th. Schieffer, Die päpstlichen Legaten in Frankreich, p. 178-184.

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    Bernier, voir lettre 78. La dissension entre Bernier et Yves s'apaisa avec la médiation de Robert d'Arbrissel et Bernard de Tiron, voir référence lettre 78, note. Sur cette affaire, voir lettre suivante.

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    Maurice, abbé de Saint-Lomer de Blois, voir lettre 164.

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    D'après L. Merlet il s'agirait de la paroisse de Verdes, cant. Ouzouer-le-Marché, arr. Blois, Loir-et-Cher.

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    Saint-Benoît-sur-Loire, Loiret ; il peut s'agir du concile du 11 octobre 1110, O. Pontal, Les conciles, p. 255, tenu par Richard d'Albano.

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    Guillaume Ier, abbé de Saint-Père de Chartres, mort le 22 décembre 1129/1130. Rien dans le cartulaire de cette abbaye ne concerne cette affaire.


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    a. Avranches, BM 243, 114rv


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    M. Montpellier, Ecole de médecine H 231, 80v


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    T. Troyes, BM 1924, 15rv



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    À Richard, par la grâce de Dieu évêque d'Albano, vicaire du saint siège apostolique, Yves, humble ministre de l'Église de Chartres, obéissance et salut.

    L'abbé de Bonneval frappe souvent les oreilles de votre sollicitude, évitant ce qui dessert ses causes, exagérant ce qui les sert dans une déclamation oratoire, comme si moi j'enlevais quelque chose de la concession que je lui ai faite et que je le concédais à l'abbé de Blois. Pour moi, je veux défendre en le maintenant intact ce que j'ai concédé à chacun, puisque je n'ai concédé rien d'autre à l'abbé de Bonneval que ce qu'il peut acquérir de la part des possesseurs, ou plutôt des détenteurs d'une de nos paroisses. Mais lui veut extorquer de notre concession même ce qu'il ne peut pas avoir d'eux. Or l'abbé de Blois a obtenu des détenteurs les autres parts de cette église, que personne n'avait concédées à l'abbé de Bonneval ; et s'il avait voulu les céder à l'abbé de Bonneval, la paix aurait été rétablie entre eux. Comme dans cette affaire, selon la prescription de la justice, je n'ai pas pu faire violence à l'abbé de Blois, j'ai voulu terminer ce litige de sorte que chacun se contentât de la part qui lui était concédée et que l'un n'empiètât pas sur les bornes de l'autre ; mais la cupidité infinie des moines fait persister une discorde infinie. C'est pourquoi, que votre discrétion ne s'enflamme pas contre moi si dans cette affaire je ne peux accomplir ce que je veux.

    En outre, assez injustement, l'abbé de Bonneval s'est plaint que je n'avais pas respecté le jugement concernant son monastère, qui a été promulgué au concile de Fleury à propos du cimetière, d'où était née une controverse entre l'abbé du monastère de Chartres et l'abbé du monastère de Bonneval. Car la vérité sait que les serments prêtés dans ledit concile ont été accomplis en toute diligence. Mais l'abbé de Bonneval a refusé de les entendre, parce qu'il s'est aperçu qu'ils lui nuisaient, lui dont la propre volonté tient spécialement lieu de raison et d'autorité. Adieu.

Informations

Document

admin ydc (IRHT), dans  Yves de Chartres

Lettres d'Yves de Chartres, éd. G. Giordanengo (agrégée de l'Université), éd. électronique TELMA (IRHT), Orléans, 2017 [en ligne], acte n. 21154 (yves-de-chartres-216), http://telma.irht.cnrs.fr/chartes/en/yves-de-chartres/notice/21154 (mise à jour : 21/09/2017).