« yves-de-chartres-93 »


Description

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    Yves, évêque de Chartres

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    Daimbert de Pise, patriarche de Jérusalem

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    après 1100 - avant 1102/09


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    [entre 1100 et septembre 1102]

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    Lettre

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    Daimberto, Dei gratia Hierosolymitano patriarchae(1), Ivo, humilis Carnotensis Ecclesiae servus(a), fidelium orationum munus.

    Quia divina miseratio sollicitudinem vestram illi Ecclesiae praeesse voluit de qua Verbum Dei processit(2), gaudemus tum propter familiarem qua vos amplectimur charitatem, tum propter utilitatem quam populo Dei collaturam speramus vestram sollicitudinem. Quos igitur corporalis non jungit aspectus jungat indissolubilis charitatis affectus et ante oculos mentis nos invicem quotidiana representet oratio, quorum praesentiam corporalem spatiosa terrarum excludit interpositio(b). Oramus itaque ut, extensis in coelum manibus et fusis in monte precibus, vincatur Amalech(3), quatenus post multa flagella filiorum Israel in tempore sacerdotii vestri arca Dei liberata revertatur in Sylo(4), ubi populus pacificas hostias(5)(c) possit immolare et pro offensionibus suis sacrificio contriti cordis(6) Deum placare. Mittat etiam Salvator et propugnator noster(7) David fidelem in auxilium vestrum, qui numerosa Philistinorum praeputia circumcidat(8) et in sortem Israeliticae plebis adducat, quatenus haec terrena Hierusalem non serviat ut ancilla cum filiis suis, sed supernam quae libera est(9) imitetur, cujus cives sunt non tantum qui in hac peregrinantur, sed omnes qui ad supernae visionis pacem(10) pertinere merentur.

    De caetero commendamus sollicitudini vestrae parrochianos nostros portitores praesentium litterarum et caeteros quos Hierosolymam venisse cognoveritis, ut eos paternis consolationibus foveatis et, si a via justitiae deviaverint, obsecrando, arguendo, increpando(11), ad supernae intentionis tramitem redire moneatis. Nihil transitorium, nihil quod ad praesentem vitam pertineat a vobis expetimus ; sed si aliquid pium, aliquid sanctum, quod memoriam vestri menti nostrae arctius imprimeret et majorem in nobis gratiam devotionis excitaret, nobis mittere possetis, hoc optaremus, hoc humiliter peteremus(12). Si quid autem de statu vestro et matris nostrae orientalis Ecclesiae parvitati nostrae scribere volueritis, per istos secure poteritis. Augeat Dominus per officium linguae vestrae populum fidelem merito sibi et numero servientem. Valete.


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    minister T 

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    spatiosa terrarum volumina excludunt éd. Ju

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    hostias om. TAu, pacifica Au


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    Daimbert, archevêque de Pise depuis 1092, résigna cette charge en 1104 ; il fut nommé patriarche latin de Jérusalem le 26/31 décembre 1099 ; déposé en septembre 1102, il fut ensuite rétabli par Pascal II et mourut à Messine le 15 juin 1105. DHGE 27, 1129 et 1141-42.

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    I Cor. 14, 36.

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    Ex. 17, 8-13.

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    I Sam. 4, 3.

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    Expression biblique, passim.

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    Cordis contriti sacrificium, Ps. 50, 19 et Is. 57, 15.

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    D'après Is. 19, 20.

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    I Sam. ch. 17 pour la victoire de David et 18, 25 pour l'expression praeputia Philistinorum.

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    Ces expressions empruntées à Gal. 4, 25-26 sont chères aux auteurs grégoriens, l'Église devant être libre et chaste et nullement servante, c. 1 du concile de Clermont, voir Geoffroy de Vendôme, lettres 1, 19, 28, 112, etc.

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    Signification du nom de Jérusalem, d'après Jérôme, Liber interpretationis Hebraicorum nominum, éd. P. de Lagarde, CCSL, t. 72, p. 136. Peregrinor, chez les Pères, a le sens d'être en exil.

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    II Tim. 4, 2.

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    Autre exemple de cadeau : en 1105 le patriarche de Jérusalem Ébremar écrit à Lambert d'Arras : de benedictione Sancti Sepulchri mittimus vobis annulum unum aureum et ampullulas cristallinas duas balsamo plenas et l'évêque le remercie pour ces dona religiosa et honesta, Registre, E. 76 et 77, éd. citée, p. 434.


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    a. Avranches, BM 243, 57v-58


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    M. Montpellier, Ecole de médecine H 231, 38v


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    T. Troyes, BM 1924, 97rv


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    Au. Auxerre, BM 69, 44rv



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    À Daimbert, par la grâce de Dieu patriarche de Jérusalem, Yves, humble serviteur de l'Église de Chartres, le don de fidèles prières.

    Comme la bienveillance divine a voulu que votre sollicitude commande à cette Église d'où a procédé le Verbe de Dieu, nous nous réjouissons d'une part à cause de l'affection familière dont nous vous entourons, d'autre part à cause de l'utilité que nous espérons que votre sollicitude apportera au peuple de Dieu. Que le sentiment d'une affection indissoluble réunisse donc ceux que n'unit pas la vue corporelle et que la prière quotidienne nous rende présents l'un à l'autre avec les yeux de l'esprit, nous à qui l'immense éloignement des terres interdit la présence corporelle. C'est pourquoi nous prions que, grâce aux mains tendues vers le ciel et aux prières répandues sur la montagne, Amalech soit vaincu, pour qu'après les multiples souffrances des fils d'Israël l'arche de Dieu libérée revienne au temps de votre sacerdoce à Silo, où le peuple puisse immoler des offrandes pacifiques et apaiser Dieu pour ses offenses par le sacrifice d'un cœur contrit. Que notre Sauveur et défenseur envoie même un fidèle David à votre secours pour couper les nombreux prépuces des Philistins et les amener en la possession du peuple d'Israël, afin que cette Jérusalem terrestre ne soit plus soumise comme une servante avec ses fils mais imite la Jérusalem d'en haut qui est libre, dont les citoyens sont non seulement ceux qui y séjournent en exil mais tous ceux qui méritent de tendre vers la paix de la vision d'en haut.

    En outre nous recommandons à votre sollicitude nos paroissiens porteurs de la présente lettre et tous les autres dont vous apprendrez la venue à Jérusalem, pour que vous les réchauffiez de vos consolations paternelles et, s'ils se détournent de la voie de la justice, en les exhortant, en les réprimandant, en les châtiant, que vous leur conseilliez de revenir sur le chemin de leur dessein d'en haut. Nous ne vous demandons rien d'éphémère, rien qui touche à la vie présente ; mais si vous pouviez nous envoyer quelque chose de pieux, quelque chose de saint, qui imprimerait plus fortement dans notre esprit le souvenir de vous et susciterait en nous la grâce d'une plus grande dévotion, nous le souhaiterions, nous le demanderions humblement. Et si vous voulez écrire à notre petitesse quelque chose sur votre état et sur celui de notre mère l'Église d'Orient, vous pourrez le faire en toute sécurité par l'intermédiaire de ceux-ci. Que le Seigneur par l'office de votre langue fasse croître un peuple fidèle qui lui soit soumis en mérite et en nombre. Adieu.

Informations

Document

admin ydc (IRHT), dans  Yves de Chartres

Lettres d'Yves de Chartres, éd. G. Giordanengo (agrégée de l'Université), éd. électronique TELMA (IRHT), Orléans, 2017 [en ligne], acte n. 21030 (yves-de-chartres-93), http://telma.irht.cnrs.fr/chartes/en/yves-de-chartres/notice/21030 (mise à jour : 21/09/2017).