Description
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Yves, évêque de Chartres
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Sancion, évêque d’Orléans
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après 1096/01 - avant 1096/10/26
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[avant le 26 octobre 1096]
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Lettre
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Hugoni, primae sedis episcopo, Romanae Ecclesiae legato, Ivo, humilis Carnotensis Ecclesiae minister, salutem et obsequium.
Secundum mandatum vestrum gratanter et devote vobis quacumque occasione, ubicumque opportune fieri posset, occurreremus, sed de terra nostra exire vel in eamdem redire sine magno periculo non possumus, propter quosdam sceleratos viarum nostrarum observatores quos pro pace violata et caeteris enormitatibus suis Satanae tradidimus(1). Praeter hoc, secundum consuetudinem Ecclesiae nostrae(2), synodum VII kal. novemb.(3) celebrare debemus, in qua de negotiis ecclesiasticis et pace totius patriae multa nobis tractanda sunt, quae sine praesentia nostra vel non tractarentur, vel tractata non terminarentur.
Verum de eo quod consecrationem Nivernensis electi, ad nostram dioecesim pertinentem(4), Augustuduni(a) facere disposuistis, simpliciter dico paternitati vestrae quia nec dispositionem vestram reprehendimus, quoniam reverentiae vestrae deferimus, nec tamen approbamus, quia nec ex auctoritate, nec ex consuetudine ordinem hujus consecrationis habemus, nec in consuetudinem ducere sine multa deliberatione audemus, timentes rei fieri sponsionis quam metropolitanae sedi fecimus(5). Cujus praesides si non recte incedunt, videtur nobis secundum Dominicum praeceptum enormitas eorum devitanda, pervicacia arguenda, non autem potestas cathedrae, quae non sacris locis propter personas hujus temporis, sed propter sacra loca personis conceditur, est evertenda(b).
Cum ergo metropolitana sedes ad praesens ab hoc officio suspensa sit(6), possemus nos pro sede metropolitana cum confratribus(c) nostris, secundum consuetudines nostras(7), intra diocesim hoc sacramentum consecrationis implere, confirmata per ministerium vestrae legationis praetexatae personae electione, quam aliter facientes quam cum ea vel pro ea, vel non confirmantes, videremur praelatam nobis cathedram quodammodo subvertere. Quod si aliquando contigit, penuria catholicorum episcoporum vel aliqua alia necessitate cogente, aliquem episcopum a comprovincialibus non fuisse consecratum, non debent haec exempla praejudicium facere legi communi vel generali consuetudini. Licet enim vestra prudentia velit et debeat ministerium suum honorificare, reminisci tamen debet quia cum Petrus Paulo esset praelatus, dederunt tamen sibi invicem dexteras societatis ut alter in gentibus, alter in circumcisione praedicaret Evangelium(8).
Attendat ergo discretio vestra utrum hoc ita fieri liceat et, si liceat, utrum expediat, ne forte odisse et detrectare incipiant jugum vestrum, quos vultis habere subjectos dum hoc exemplo suo se intellexerint jure esse privandos. Quanta autem(d) firmitate singulis Ecclesiis sua sint jura servanda demonstrat Stephanus quintus papa ita scribens Walberto patriarchae(9) : « Miramur prudentiam tuam Cumensi Ecclesiae denegare consecrare pastorem, cum te jam ad hoc provocatum noveris apostolica exhortatione. Nunc vero iterato tibi scribimus, nolentes alicujus Ecclesiae privilegium infringere, licet apostolica praerogativa possimus de qualibet Ecclesia clericum ordinare. »
Cum ergo praecipua virtus sit viri illustris « parcere subjectis et debellare superbos(10) », cavendum est vestrae sollertiae ne glorientur adversum(e) nos, recalcitrantes(f) adversum(g) vos, tanquam plus profuerit eis sua repugnantia quam nobis obedientibus nostra obedientia. Sed non est opus ut nos multum in dicendo laboremus, quia nihil ultra terminos Patrum(11) vestram moderationem usurpare arbitramur. Valete.
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Augustiduni A, Augusti duni M
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I Tim. 1, 20.
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Ce n'est pas une règle propre à Chartres, les évêques devaient célébrer deux synodes par an, dont un à l'automne. Concile d'Antioche, c. 20,
Fausses décrétales, éd. Hinschius, p. 272. Yves,Décret5, 154 ;Panormie4, 15 (Gratien, D. 18, 4).
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26 octobre.
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C'est-à-dire à la province de Sens, tandis qu'Autun dépend de la province de Lyon.
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Sur la profession de l'évêque à son métropolitain, J. Gaudemet,
Le gouvernement de l'Église à l'époque classique, 2epartie, Paris, 1979, p. 27. Ces professions d'évêques ou d'abbés sont imitées des serments carolingiens. Exemple de serment, celui de Lambert d'Arras le 21 septembre 1094,Registre, G. 34.
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Entre la mort de Richer et la consécration de Daimbert.
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Nombreux sont les textes canoniques concernant les consécrations d'évêques, Yves,
Décret5, 74,100-101, 117, 135-139. Il faut au moins trois évêques de la province, avec l'accord du métropolitain. Un métropolitain ne doit pas intervenir dans les affaires d'une autre province. Les consécrations doivent se faire rapidement.
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Gal. 2, 1-10. Voir aussi lettre 234.
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Étienne V, lettre 16, de 891,
PL129, col. 805. Yves,Décret5, 13.
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Virgile,
Énéide, 6, 853.
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Prov. 22, 28.
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a. Avranches, BM 243, 39v-40
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M. Montpellier, Ecole de médecine H 231, 25v
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T. Troyes, BM 1924, 88v-89v
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Au. Auxerre, BM 69, 26v-27
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À Hugues, évêque du siège primatial, légat de l'Église romaine, Yves, humble ministre de l'Église de Chartres, salut et empressement.
Selon votre instruction nous nous rendrons avec gratitude et dévouement auprès de vous en toute occasion et en tout lieu où cela puisse se faire opportunément, mais nous ne pouvons sortir de notre terre ou y revenir sans courir un grand péril, à cause de certains scélérats qui surveillent nos déplacements, eux que nous avons livrés à Satan pour avoir violé la paix et commis bien d'autres irrégularités. En outre, selon la coutume de notre Église, nous devons célébrer un synode le 7 des kalendes de novembre, où il nous faut traiter de nombreux points concernant les affaires ecclésiastiques et la paix de toute la patrie, qui sans notre présence ou bien ne seraient pas traitées, ou bien, traitées, ne seraient pas conclues.
Mais quant au fait que vous vous êtes disposé à faire à Autun la consécration de l'élu de Nevers qui appartient à notre diocèse, je dis simplement à votre paternité que nous ne critiquons pas votre disposition, puisque nous déférons à votre révérence, mais que nous ne l'approuvons toutefois pas, parce que nous ne trouvons l'ordre de cette consécration ni conforme à l'autorité ni conforme à la coutume et nous n'osons pas tenir cela pour une coutume sans une importante délibération, craignant de nous rendre coupable envers l'engagement que nous avons fait au siège métropolitain. Si ceux qui y président ne marchent pas droit, il nous semble, selon le précepte du Seigneur, que leur irrégularité doit être évitée, leur opiniâtreté dénoncée, mais que le pouvoir de la chaire, qui est concédé non à des lieux saints à cause des personnes de notre temps, mais à des personnes à cause des lieux saints, ne doit pas être bouleversé.
Donc puisque pour le moment le siège métropolitain est suspendu de cet office, nous pourrions avec nos confrères, selon nos coutumes, administrer à la place du siège métropolitain ce sacrement de consécration à l'intérieur du diocèse, une fois l'élection de la personne susdite confirmée par le ministère de votre légation ; en agissant autrement qu'avec elle ou pour elle ou en ne la confirmant pas, nous semblerions d'une certaine façon renverser la chaire qui a été placée au-dessus de nous. S'il est arrivé parfois, par manque d'évêques catholiques ou sous la contrainte de quelque autre nécessité, qu'un évêque n'ait pas été consacré par les évêques de sa province, ces exemples ne doivent pas porter préjudice à la loi commune ou à la coutume générale. En effet bien que votre prudence veuille et doive honorer son ministère, elle doit cependant se rappeler que, bien que Pierre fût le supérieur de Paul, ils se donnèrent pourtant mutuellement la main droite de l'alliance pour que l'un prêche l'Évangile chez les gentils, l'autre chez les circoncis.
Que votre discrétion examine donc s'il est permis que cela se fasse ainsi et, dans le cas où c'est permis, si c'est profitable, de peur que ne se mettent à haïr et à repousser votre joug ceux que vous voulez avoir comme sujets, quand ils comprendront par cet exemple qu'ils doivent être privés de leur droit. Et avec quelle fermeté leurs droits doivent être préservés pour toutes les Églises, le pape Étienne V le prouve en écrivant ainsi au patriarche Walbert : « Nous nous étonnons que ta prudence refuse de consacrer un pasteur à l'église de Cumes, alors que tu sais y avoir été engagé par l'exhortation apostolique. Mais maintenant nous t'écrivons à nouveau, ne voulant pas attenter au privilège de quelque Église, même si nous pouvons, par prérogative apostolique, ordonner un clerc de n'importe quelle église. »
Donc comme la principale vertu d'un homme illustre est « d'épargner ses sujets et d'abattre les superbes », votre habileté doit veiller à ce que ne se glorifient pas contre nous ceux qui regimbent contre vous, comme si leur désaccord leur était plus avantageux que notre obéissance ne l'est à nous qui obéissons. Mais il n'est pas besoin que nous nous fatiguions à en dire davantage parce que nous pensons que votre modération ne s'arroge rien au-delà des limites posées par les Pères. Adieu.