Description
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Yves, évêque de Chartres
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Galon, évêque de Paris
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après 1104 - avant 1116
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n.c.
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Lettre
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Ivo, Dei gratia Carnotensis Ecclesiae minister, Gualoni(a), eadem gratia Parisiensi episcopo, salutem et dilectionem.
Nuper cum essemus apud Castrum Militonense(1), narravit mihi dominus Stephanus cancellarius(2) quasdam nuptias fuisse celebratas in episcopatu vestro, contra placitum vestrum, inter quemdam puerulum et quamdam puellulam, cum adhuc pene in cunis essent. Quae nuptiae cum sint sine fide, sine prole, sine consensu, sine omni bono conjugali(3), sollicite quaesivit utrum possint legitime dissolvi. Cui secundum tramitem legum(4) breviter respondi quia quod contra leges praesumitur per leges dissolvi meretur(5). Unde et(b) scribit papa Nicolaus(6) : « Conjugium facit consensus, non coitus. Qui consensus si forte solus in nuptiis defuerit, caetera omnia cum ipso coitu celebrata frustrantur. » Quibus auditis, rogavit me ut scriberem vobis quatenus tales nuptias aut fieri non permitteretis, aut factas dissolvi praeciperetis. Non enim ignota vobis sunt quae scribimus et ideo de hac re, tam pro legum observatione quam pro ejus amore, quod ad officium vestrum pertinet facere vos monemus, quatenus hoc exemplo caeteri doceantur ne imaginariis, immo falsis, nuptiis de caetero copulentur. Quae sint personae de quibus agitur, a praetaxato cancellario vobis notificabitur. Valete.
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Galoni A
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etiam A.
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Châteaumeillant, chef-lieu de canton, arr. Saint-Amand-Montrond, Cher.
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Étienne de Garlande, voir lettre 89. Il était chancelier depuis 1106.
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Augustin,
De bono conjugali, c. 24, 32,CSEL41, p. 227, etDe nuptiis et concupiscentia, l. 1, c. 11, 13,Bibliothèque augustinienne, 23, p. 84. Yves,Décret8, 15 :Omne itaque nuptiarum bonum impletum est in illis parentibus Christi, proles, fides, sacramentum. Prolem cognoscimus ipsum dominum, fidem, quia nullum adulterium, sacramentum, quia nullum divortium(Gratien, 27, 2, 10).
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Sur cette expression, voir lettre 169.
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Yves,
Décret4, 230 et 6, 115, voir lettres 161, 167, 185, 242.
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Nicolas
ad consulta Bulgarorum(866, Mansi XV, 403), c. 3, citant Jean Chrysostome, homélie 33. Yves,Décret8, 17 ;Panormie6, 107 (Gratien, 27, 2, 2). Voir lettres 99, 134, 148 et 242.
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a. Avranches, BM 243, 127
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M. Montpellier, Ecole de médecine H 231, 90v-91
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Yves, par la grâce de Dieu ministre de l'Église de Chartres, à Galon, par la même grâce évêque de Paris, salut et affection.
Comme nous étions récemment à Châteaumeillant, le seigneur Étienne chancelier m'a raconté que des noces avaient été célébrées dans votre évêché, contre votre ordonnance, entre un jeune garçon et une jeune fille qui étaient encore presque au berceau. Comme ces noces ont été faites sans promesse, sans descendance, sans consentement, sans rien de ce qui fait le bien conjugal, il m'a demandé avec insistance si elles pouvaient légitimement être dissoutes. Je lui ai brièvement répondu selon le chemin des lois que ce qui a été osé contre les lois mérite d'être dissous par les lois. Aussi le pape Nicolas écrit-il : « C'est le consentement qui fait le mariage, non la copulation. Si ce seul consentement se trouve manquer dans les noces, tout le reste, même avec la copulation, a été célébré en vain. » Ayant appris ceci, il m'a prié de vous écrire pour vous demander soit de ne pas permettre que de telles noces s'accomplissent, soit d'ordonner de les dissoudre si elles sont accomplies. Car ce que nous écrivons ne vous est pas inconnu, et c'est pourquoi nous vous conseillons de faire à ce sujet, tant par observation des lois que par amour pour lui, ce qui dépend de votre office, pour que par cet exemple tous les autres apprennent à ne pas se lier à l'avenir par des mariages imaginaires, ou même faux. Qui sont les personnes dont il s'agit, ce vous sera notifié par ledit chancelier. Adieu.