Description
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Yves, évêque de Chartres
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Jean 2, évêque d’Orléans
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après 1097 - avant 1116
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n.c.
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Lettre
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Johanni, Dei gratia Aurelianensi episcopo, Ivo, eadem gratia Carnotensis Ecclesiae minister, salutem.
De libero viro qui nesciens ancillam duxit uxorem, postea vero veritate cognita eam dimisit, et nunc aliam ducere, accepta a vobis licentia, disponit, quod sentio dilectioni vestrae respondeo. Si decreta Patrum et leges saeculi super hoc consulere volumus(1), reperiemus quia inter ingenuos et aequales tantum legitima constat esse conjugia et, ubi aliter per ignorantiam evenerit, licita fore divortia. Si vero divinum institutum et legem naturae consulimus, ubi neque servus est neque liber(2), non mihi potest facile persuaderi ut, propter conditionem quam natura non habuit nec divina lex a lege conjugali excepit, lex humana posterius lata cassare possit conjugii sacramentum quod veteri et evangelica lege constat esse firmatum(3)(a). Quod si vir propter conjugii charitatem noluerit subire servitutem nec mulieri valuerit acquirere libertatem, ita rem modificandam puto ut, si per aliquam dispensationem permittimus cessare opera nuptiarum, non tamen ideo concedamus cassari conjugii sacramentum. Ita nec prorsus Evangelii erimus violatores, nec legum humanarum contemptores. De proposita quaestione ita sentio, nec tamen a dicentibus meliora et firmiora, si cum Evangelio et Apostolo sentiant, dissentio. Valete.
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confirmatum éd.
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Pour les décrets des Pères, Léon le Grand,
ep. ad Rusticum, c. 4-6. Yves,Décret8, 139 ;Panormie6, 35 (Gratien, 32, 2, 12). Concile de Verberie, c. 6. Yves,Décret8, 164 ;Panormie6, 41 (Gratien, 29, 2, 4). Pour les lois séculièresEpitome Juliani, 36, 133, 3. Yves,Décret8, 56 ;Panormie6, 110. Dans chaque texte il y a erreur sur la personne.
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Gal. 3, 28.
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Le
Décretet laPanormiecontiennent de nombreux canons qui considèrent le mariage comme valide dans la mesure où les contractants connaissaient leur situation,Décret8, 53-54, 156-157 ;Panormie6, 36-42.
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a. Avranches, BM 243, 115v
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M. Montpellier, Ecole de médecine H 231, 81v
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Au. Auxerre, BM 69, 92rv
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À Jean, par la grâce de Dieu évêque d'Orléans, Yves, par la même grâce ministre de l'Église de Chartres, salut.
À propos de l'homme libre qui sans le savoir a épousé une serve, qui ensuite, une fois la vérité connue, l'a renvoyée et qui se dispose maintenant à prendre une autre épouse, quand il en aura reçu de vous la permission, je réponds ce que je pense à votre dilection. Si nous voulons consulter là-dessus les décrets des Pères et les lois séculières, nous trouverons qu'il est certain qu'il n'y a de mariage légitime qu'entre gens libres et égaux et qu'un divorce sera licite quand cela se sera passé autrement par ignorance. Mais si nous consultons l'institution divine et la loi de la nature, où il n'y a ni esclave ni homme libre, on ne peut facilement me persuader qu'à cause d'un état que la nature n'a pas connu et que la loi divine n'a pas excepté de la loi conjugale une loi humaine promulguée postérieurement puisse casser le sacrement du mariage qui est d'évidence confirmé par la loi ancienne et évangélique. Et si un homme ne veut pas subir la servitude par amour conjugal et ne peut pas acquérir la liberté pour sa femme, je pense que la situation doit être modifiée de sorte que, si nous permettons par quelque dispense que cesse l'œuvre du mariage, nous ne concédions pas cependant que soit cassé le sacrement du mariage. Ainsi nous ne serons plus ni les violateurs de l'Évangile ni les contempteurs des lois humaines. Voici ce que je pense de la question posée, et cependant je ne suis pas en désaccord avec ceux qui pourraient dire des choses meilleures et plus assurées, s'ils sont en accord avec l'Évangile et l'Apôtre. Adieu.