Description
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Yves, évêque de Chartres
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Louis (6), roi de France
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après 1103 - avant 1104
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[1103, fin-1104, début](1)
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Lettre
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Ludovico, Dei gratia Francorum regi designato(2), Ivo, humilis Ecclesiae Carnotensis minister, salutem et servitium.
Quando venerunt ad nos litterae vestrae, omnino imparatus eram ut in tam brevi secure et honeste venire possem ad colloquium vestrum. Praeterea respectus est inter me et comitissam(3) usque ad adventum Albanensis episcopi(4), per cujus consilium vel judicium promittit se satisfacturam Deo et Ecclesiae nostrae. Infra ergo hunc respectum non est legitimum vel honestum ut ei quaeram aliquod malum vel nocumentum, vel etiam reddam me in hoc suspectum. Transacto vero hoc respectu, potero vestrae celsitudini, ubicumque placuerit, cum vestro conductu, occurrere et libere et aperte, secundum quod ratio postulaverit et rerum exitus, ea quae erunt tractanda tractare et prout ratio dictaverit diffinire. Non ergo indignetur adversum me vestra sublimitas, si suspicionem doli et perfidiae incurrere mea veretur humilitas ; quibus remotis vestrum desidero habere colloquium et meum pro viribus offerre servitium. Valete.
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Cette lettre est éditée par J. Dufour, Recueil des actes de Louis VI, t. 2, p. 446-447 ; la datation fin 1104-début 1105 lui est empruntée.
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Voir lettre 114. Louis VI a été roi désigné avant la fin de 1100, A.W. Lewis,
Le sang royal, Harvard, 1981, trad. Paris, 1986, p. 82.
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Le conflit avec la comtesse éclata au cours de l'année 1103 ; une trêve fut obtenue grâce sans doute à l'intervention de saint Anselme, de passage à Chartres en mai 1103 ; la venue du légat se situe au printemps 1104, J. Dufour,
op. cit., n. 1, p. 446. La médiation du prince Louis entre Yves et Adèle est attestée par la lettre 132 d'Yves à Daimbert,ibid., n. 3. Le termerespectumavec le sens de « répit, délai, ajournement » n'est pas canonique. On le rencontre dans la correspondance de Fulbert de Chartres, lettre 8.
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Richard, évêque d'Albano de 1096 à 1113, légat en France en 1102-1104, puis en 1107-1111. Voir lettres 84, 109, 133, 134, 216.
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a. Avranches, BM 243, 76
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M. Montpellier, Ecole de médecine H 231, 51v
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T. Troyes, BM 1924, 106
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Au. Auxerre, BM 69, 49
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À Louis, par la grâce de Dieu roi désigné des Francs, Yves, humble ministre de l'Église de Chartres, salut et service.
Quand votre lettre nous est parvenue, je n'étais absolument pas préparé pour pouvoir venir en si peu de temps à votre entrevue en toute sécurité et honneur. En outre entre la comtesse et moi il y a un répit jusqu'à l'arrivée de l'évêque d'Albano, par le conseil et le jugement de qui elle a promis de faire satisfaction à Dieu et à notre Église. Donc pendant ce répit il n'est pas légitime ou honorable que je cherche à lui causer quelque mal ou préjudice ou même que je m'en rende suspect. Mais une fois ce répit passé, je pourrai me porter à la rencontre de votre altesse où il lui plaira, avec votre sauf-conduit, et traiter librement et ouvertement de ce qui doit être traité, selon ce qu'auront réclamé la raison et les événements, et d'en décider en fonction de ce que la raison aura prescrit. Que votre hauteur ne s'indigne donc pas contre moi si mon humilité craint d'encourir le soupçon de ruse et de perfidie ; ceux-ci repoussés, je désire avoir une entrevue avec vous et vous offrir mon service selon mes forces. Adieu.