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Breviarium Alaricanum[3.7.2]

Auteur

Theodosius I

Arcadius

Valentinianus II

Theodosius II

Alaric

Titre en français

Bréviaire d'Alaric

Titre descriptif

Incrimination des mariages entre juifs et chrétiens

Type de texte

constitution et interprétation

Texte

Imppp. Valent[inianus], Theod[osius] et Arcad[ius] AAA. Cynegio p[raefecto] p[raetori]o. Ne quis Christianam mulierem in matrimonium Iudæus accipiat, neque Iudææ Christianus coniugium sortiatur. Nam si quis aliquid huiusmodi admiserit, adulterii vicem commissi huius crimen obtinebit, libertate in accusandum publicis quoque vocibus relaxata. Dat. prid. id. mart. Thessal[onica] Theod(osio) A. II et Cynegio v. c. conss.

Interpretatio. Legis huius severitate prohibetur, ut nec Iudaeus Christianae matrimonio utatur, nec Christianus homo Iudaeam uxorem accipiat. Quod si aliqui contra vetitum se tali coniunctioni miscuerint, noverint se ea poena, qua adulteri damnantur, persequendos, et accusationem huius criminis non solum propinquis, sed etiam ad persequendum omnibus esse permissam.

Langue

Latin

Source du texte original

G.Haenel, Lex Romana Visigothorum (Leipzig, 1849), 82.

Datation

  • Date fixe : 14/03/388
  • Précisions : 14.III.388 (promulgation de la loi) ; Ve-506 (période estimée de rédaction de l'interprétation) ; 03.II.506 (promulgation du Bréviaire d'Alaric).

Aire géographique

Traduction française

Les trois empereurs Augustes Valentinien, Théodose et Arcadius à Cynegius, préfet du prétoire. Qu’un juif ne prenne pas de femme chrétienne en mariage et qu’un chrétien ne choisisse pas de femme juive pour épouse. Car si quelqu’un commettait un acte de ce genre, son crime serait tenu pour un adultère susceptible d’une accusation publique. Donné la veille des ides de mars à Thessalonique, sous les consulats de Théodose Auguste pour la seconde fois et du clarissime Cynegius.

Interprétation. Cette loi interdit sévèrement qu'un juif ne prenne une chrétienne en mariage ou qu'un homme chrétien n'accepte une épouse juive. Ceux qui, contre cette interdiction, se mêleront à de telles unions doivent savoir qu'ils risquent la même peine que celle qu'encourent les adultères, et que les poursuites pour ce crime sont ouvertes non pas seulement aux accusations venues de proches mais à celles de tous.

Source traduction française

C.Nemo-Pekelman

Résumé et contexte

Ce texte, qui est une constitution de l'empereur Théodose Ier du 14 mars 388, provient du Code Théodosien (438) où on le trouve en deux endroits : CTh 3.7.2 et CTh. 9.7.5, dans des titres consacrés respectivement au mariage et au crime d'adultère (phénomène des constitutions géminées). Les prudents qui ont réalisé le Bréviaire d'Alaric (506), l'ont eux aussi reproduite deux fois, aux livres 3 et 9. L'interprétation sous la loi 3.7.2 (qui diffère de celle de la loi 9.7.5) est rédigée sous la forme d'une explication de texte. Elle émet même un jugement sur la loi, qu'elle qualifie de "sévère". Peut-être provient-elle d'un manuel de droit (rédigé en Gaule dans le courant du Ve siècle). Selon Siro Solazzi, le commentateur s'éloignerait de la lettre de la loi romaine en ne procédant plus à une assimilation entre le mariage interconfessionnel et l'adultère, mais à une simple comparaison, les peines encourues et les modes de poursuite étant identiques.

Signification historique

Les juristes aquitains ayant choisi de retenir dans leur code l'interdiction romaine des mariages entre juifs et chrétiens, ont, par là même, pérennisé la prohibition en Occident. Ce type d'union n'emportait non seulement aucun effet civil (et notamment patrimoniaux), mais était puni pénalement, et théoriquement, de la peine capitale (comme pour les adultères). Il ne semble pas que les juges aient poursuivi ce crime en Gaule franque car on voit les évêques, aux conciles d'Orléans II (c. 19), de Clermont (c. 6), et Orléans III (c. 14), réduits à ordonner l'excommunication contre les chrétiens ayant bravé l'interdiction.

Textes apparentés inclus dans le corpus

Editions

  • G.Haenel, Lex Romana Visigothorum (Leipzig, 1849), 82.

Traductions

  • A.Linder, The Jews in the Legal Sources of the Early Middle Ages (Detroit-Jerusalem, 1997), 222.

Etudes

  • S.Solazzi, "Le unioni di cristiani ed ebrei nelle leggi del basso impero", Scritti di diritto romano IV (Napoli, 1963) 49-54.

Mots-clés

accusation ; adultère ; Juifs/Judaïsme ; mariage ; relations sexuelles

Auteur de la notice

Capucine   Nemo-Pekelman

Collaborateurs de la notice

Adam   Bishop  :  traduction

Comment citer cette notice

Notice n°136988, projet RELMIN, «Le statut légal des minorités religieuses dans l'espace euro-méditerranéen (Ve- XVesiècle)»

Edition électronique Telma, IRHT, Institut de Recherche et d'Histoire des Textes - Orléans http://www.cn-telma.fr/relmin/extrait136988/.

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