Description
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Yves, évêque de Chartres
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Hugues, doyen d’Orléans
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Vulgrin, archidiacre d’Orléans
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après 1090 - avant 1116
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n.c.
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Lettre
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Dei gratia, Ivo, Carnotensis Ecclesiae minister, Hugoni, Aurelianensis Ecclesiae decano(1), et Vulgrino, ejusdem Ecclesiae archidiacono(2), et communi capitulo praedictae Ecclesiae, salutem.
Mandastis mihi per litteras vestras quod Reginaldus Canardus(3)(a) meum se negat esse parrochianum ; quod injuste eum negare si colloquium inter nos haberetur et lege probaremus et consuetudine. Verum, quia hoc ad praesens commode fieri non potest, interim eum a nobis excommunicatum monemus et rogamus ut pro excommunicato in Ecclesiis vestris teneri faciatis(4). In quo si mihi acquiescere non vultis, auctoritati saltem Patrum obtemperetis, quae parrochianos alterius Ecclesiae ab alia Ecclesia excommunicatos, dum in sua parrochia morarentur, a propria Ecclesia recipi non debere testatur. Legitur enim in concilio Meldensi, capitulo secundo(5) : « De illis autem qui infra parrochiam beneficium aut haereditatem habent, et alterius episcopi parrochiani sunt, et de loco ad locum iter faciunt, rapinas et depraedationes peragunt, placuit ut excommunicentur nec ante ex parrochia exeant quam quae perpetrarunt digne emendent. Quorum excommunicatio seniori eorum et proprio episcopo significanda est, ne eos recipiant antequam illuc redeant ubi rapinam fecerunt et omnia pleniter emendent. » Adversus hanc sententiam tam perspicuam, tam firmam, si quis stare tentaverit et malitiam impoenitentis hominis adhuc velare voluerit, metropolitanae sedis audientiam appello. Valete.
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Raginaldus Carnadus M, Raginaldus Canardus AAu, Saginandus Carnardus T.
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Doyen vers 1104. Futur évêque de Laon (4 août 1112-début 1113) ; son court règne est évoqué par Guibert de Nogent,
Autobiographie, éd. E.-R. Labande, p. ;394-395.
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Vulgrin,
GC8, 1501 ne le cite qu'en renvoyant à la lettre d'Yves. Pourquoi Yves ne s'adresse-t-il pas à l'évêque Jean ?
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Seigneur de Louville-la-Chénard et Levesville-la-Chénard, cant. Janville, arr. Chartres, Eure-et-Loir). Il apparaît comme témoin dans un acte de Saint-Martin-des-Champs : Yves, juge désigné par le légat du pape, Hugues de Lyon, procède à une enquête sur la plainte de Saint-Martin-des-Champs contre Marmoutier, en vue de maintenir les droits de la cure de Janville sur le château du Puiset.
Recueil de chartes et documents de Saint-Martin-des-Champs, monastère parisien, éd. J. Depoin, t. 1, Ligugé-Paris, 1912, n° 93, 1090-1102. Le frère de Renaud, Eudes, fut abbé de Saint-Père de Chartres de 1130 à 1150. La seigneurie est située près du diocèse d'Orléans, raison pour laquelle sans doute Renaud dit ne pas dépendre du diocèse de Chartres.
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Solidarité des évêques dans l'excommunication, voir lettre 76.
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Yves,
Décret14, 109, comme Burchard, 11, 45 (Gratien, 6, 3, 5), donne comme référence concile Meaux, c. 2, alors qu'il s'agit du concile de Ver de 884, c. 6, (cité correctement par Réginon de Prüm, 2, 291 ;MGH Concilia, t. 3, 1984, p. 132).
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a. Avranches, BM 243, 106
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M. Montpellier, Ecole de médecine H 231, 73v
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T. Troyes, BM 1924, 41v-42
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Au. Auxerre, BM 69, 82rv
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Yves, par la grâce de Dieu ministre de l'Église de Chartres, à Hugues, doyen de l'Église d'Orléans, et à Vulgrin, archidiacre de la même Église, et à tout le chapitre de ladite Église, salut.
Vous m'avez informé par votre lettre que Renaud Chénard nie être mon paroissien ; si nous avions une entrevue entre nous, nous prouverions et par la loi et par la coutume qu'il le nie à tort. Mais, comme en ce moment cela ne peut se faire facilement, nous vous avertissons qu'entre temps nous l'avons excommunié et nous vous demandons de le faire tenir pour excommunié dans vos églises. Si vous ne voulez pas m'approuver en cela, obtempérez au moins à l'autorité des Pères, qui témoigne qu'il ne faut pas recevoir dans leur propre Église les paroissiens d'une autre Église excommuniés par une autre Église, tandis qu'ils demeuraient dans sa paroisse. Car on lit dans le concile de Meaux, au chapitre second : « Au sujet de ceux qui ont un bénéfice ou un héritage dans une paroisse, qui sont paroissiens d'un autre évêque, qui voyagent d'un lieu à un autre et commettent des rapines et des déprédations, on a décidé qu'ils soient excommuniés et qu'ils ne sortent pas de leur paroisse avant qu'ils ne se soient amendés dignement de ce qu'ils ont perpétré. Leur excommunication doit être signifiée à leur seigneur et à leur propre évêque, pour que ceux-ci ne les reçoivent pas avant qu'ils ne reviennent là où ils ont fait des rapines et ne se soient amendés de tout pleinement. » Si quelqu'un tente de se dresser contre cette sentence si évidente, si catégorique, et veut encore voiler la malice de cet homme impénitent, j'en appelle à l'audience du siège métropolitain. Adieu.