Description
-
Yves, évêque de Chartres
-
Manassès 2, archevêque de Reims
-
après 1090 - avant 1106
-
n.c.
-
Lettre
-
Domno Manassae, Remorum archiepiscopo(1), Ivo, humilis Ecclesiae Carnotensis minister, salutem et servitium.
Quoniam ego, Belvacensis Ecclesiae filiae vestrae genuinus filius, paternitatem vestram quasi innata dilectione amplector, ut omnia vestra in charitate fiant(2) ex evangelica et apostolica institutione qua valeo sinceritate exhortor. Unde consulendo suggerimus et suggerendo consulimus ut rigorem justitiae, quem nunc tandem, cum res ad portum jam pene pervenit, erga Belvacensem Ecclesiam, nescio quo impellente, intendistis, consultiori moderatione remittatis, donec pax quae(3) inter dominum regem et domnum Galonem Belvacensi Ecclesiae consecratum(4) aut integre solidetur, aut penitus disrumpatur. Alioquin proretae officium prohibere videbitur, ne navis procellis circumacta vel ad optatum portum applicare valeat(5) vel ad alium. Valete.
-
Voir lettre 83.
-
I Cor. 16, 14.
-
Aucun des manuscrits consultés ne comporte le verbe de cette proposition relative.
-
Voir lettre 144.
-
D'après Clément,
ep. 1 ad Jacobum, c. 14,Fausses décrétales, éd. Hinschius, p. 34. Yves,Décret3, 1,proretae officium episcopus impleatetpossit portum desideratae urbis intrare.
-
a. Avranches, BM 243, 82
-
M. Montpellier, Ecole de médecine H 231, 56
-
T. Troyes, BM 1924, 119rv
-
Au. Auxerre, BM 69, 56v-57
-
Au seigneur Manassès, archevêque des Rémois, Yves, humble ministre de l'Église de Chartres, salut et service.
Puisque moi, fils par la naissance de votre fille l'Église de Beauvais, j'embrasse votre paternité dans une affection quasi innée, je l'invite, avec la sincérité dont je suis capable, à agir dans la charité en tout ce qui vous concerne, selon la disposition évangélique et apostolique. Aussi en conseillant suggérons-nous et en suggérant conseillons-nous que vous relâchiez, avec une modération plus réfléchie, la rigueur de la justice que, poussé par je ne sais qui, vous avez à la fin déployée maintenant contre l'Église de Beauvais, au moment où l'affaire est déjà presque arrivée au port, jusqu'à ce que la paix entre le roi et le seigneur Galon, consacré de l'Église de Beauvais, soit ou bien entièrement affermie ou bien tout à fait rompue. Sinon il semblera qu'on fasse obstacle au rôle du pilote en empêchant que le navire assiégé par les tempêtes puisse aborder vers le port souhaité ou vers un autre. Adieu.