« yves-de-chartres-118 »


Description

  •  
    Yves, évêque de Chartres

  •  
    Henri 1er, roi d’Angleterre

  •  
    après 1100 - avant 1116


  •  
    n.c.

  •  
    Lettre

  •  

    Henrico, excellenti Anglorum regi(1), Ivo, humilis Carnotensis Ecclesiae minister, regi regum(2) feliciter(a) militare.

    Quoniam instantia precum(3) saepe flectitur excellentia regum, licet importuni videri erubescamus, tamen nunc tertio per portitorem praesentium, domnum videlicet Guillelmum(4), Ecclesiae nostrae canonicum, sublimitatis vestrae aures pulsamus ut saltem nunc benevolentiae vestrae ostium apertum(5) sentiamus, quatenus exsuscitetis dilectionem quam erga praedictam Ecclesiam parentes vestri et affectu habuerunt et effectu probaverunt(6). Cum enim in regibus praecipue vigere debeat pietas, mansuetudo, justitia(7) ; ad pietatem pertinere credimus quod ad divinum cultum etiam usque ad nos aliquos facultatum vestrarum ramusculos extendi flagitamus ; ad mansuetudinem vero pertinet, ut petentium importunitatem aequanimiter supportetis ; ad justitiam vero, ut promissi vestri debitorem vos esse cognoscatis. Non enim ad proprios vel humanos usus aliquid ab excellentia vestra requirimus, sed, in quo non sufficimus ad decorandam vel conservandam domum Dei, adminiculum vestrum misericorditer postulamus. Nec infructuosam credimus futuram largitionem vestram, quia quod nostris viribus non valemus meritis beatae et perpetuae Virginis, cui Deo auctore famulamur, indubitanter obtineri posse confidimus(8). Valete.


  •  
    fideliter MT.


  •  
    Voir lettre 106.

  •  
    Expression biblique, Esdras 7, 12 ; Ezech. 26, 7 ; Dan. 2, 37 ; I Tim. 6, 15 ; Apoc. 17, 14 et 19, 16.

  •  
    D'après Ephes. 6, 18.

  •  
    L. Merlet l'assimile à l'archidiacre Guillaume qui apparaît entre 1099 et 1106 dans le Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, ch. 23, 24, 30, t. 1, p. 103, 107, 115, n. 1.

  •  
    Ostium apertum, I Cor. 16, 9 ; II Cor. 2, 12 ; Apoc. 3, 8 et 4, 1.

  •  
    Même demande lettre 106.

  •  
    Si pie, juste, misericorditer regit merito rex appellatur ; si his caruerit, nomen amittit, Jonas d'Orléans, Le métier de roi, ch. 3, éd. A. Dubreucq, p. 184. Même idée, ch. 6, p. 215.

  •  
    A-t-il obtenu ce qu'il demandait ? Dans le Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, t. 3, p. 218, le nécrologe rappelle les dons de la reine, Adeliza, filia regis Anglorum, pro cujus anima pater ejus rex inter alia clara et regia beneficia que fecit huic ecclesie jussit fieri campanarium quod est super ecclesiam preciosum et bonum. Voir aussi lettre 142.


  •  
    a. Avranches, BM 243, 73rv


  •  
    M. Montpellier, Ecole de médecine H 231, 49v


  •  
    T. Troyes, BM 1924, 101rv



  •  

    À Henri, excellent roi des Anglais, Yves, humble ministre de l'Église de Chartres, combattre avec joie pour le roi des rois.

    Puisque l'excellence des rois est souvent fléchie par l'insistance des prières, bien que nous rougissions d'être tenu pour importun, toutefois, pour la troisième fois maintenant, par le porteur de la présente, à savoir le seigneur Guillaume, chanoine de notre Église, nous frappons aux oreilles de votre sublimité pour trouver ouverte au moins maintenant la porte de votre bienveillance, afin que vous réveilliez l'amour qu'envers ladite Église vos parents ont eu affectueusement et qu'ils ont prouvé effectivement. Comme chez les rois en effet doivent tout spécialement prospérer la piété, la mansuétude, la justice, nous croyons que c'est piété de réclamer que s'étendent aussi jusqu'à nous pour le culte divin quelques petits rameaux de vos richesses ; que c'est mansuétude que vous supportiez avec égalité d'âme l'importunité des demandeurs ; et que c'est justice que vous vous reconnaissiez débiteur de votre promesse. Car nous ne sollicitons pas de votre excellence quelque chose pour des usages personnels ou humains, mais, dans la mesure où nous n'avons pas les moyens de décorer ou de maintenir la maison de Dieu, nous réclamons miséricordieusement votre assistance. Et nous ne croyons pas que votre largesse sera sans fruit, car ce que nous ne pouvons avoir par nos propres forces nous avons une confiance assurée de pouvoir l'obtenir par les mérites de la bienheureuse et immortelle Vierge que nous servons grâce à Dieu. Adieu.

Informations

Document

admin ydc (IRHT), dans  Yves de Chartres

Lettres d'Yves de Chartres, éd. G. Giordanengo (agrégée de l'Université), éd. électronique TELMA (IRHT), Orléans, 2017 [en ligne], acte n. 21055 (yves-de-chartres-118), http://telma.irht.cnrs.fr/chartes/en/yves-de-chartres/notice/21055 (mise à jour : 21/09/2017).