Description
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Yves, évêque de Chartres
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Guillaume, évêque de Paris
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Gauthier, évêque de Meaux
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Jean, évêque d’Orléans
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Humbaud, évêque d’Auxerre
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Philippe de Pons, évêque de Troyes
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circa 1099
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[1099]
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Lettre
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Ivo, Dei gratia Carnotensis episcopus, Guillelmus Parisiensis, Johannes Aurelianensis, Gualterius Meldensis, Humbaldus Autissiodorensis(a), Philippo Trecassino episcopo(1), salutem.
Congregatis in Stampensi concilio(2) multa super fraternitate tua licet ingratis auditoribus nobis relata sunt, de quibus valde mirati sumus, quoniam(b) et auribus piorum sunt onerosa et ordini tuo si vera sunt periculosa ; de quibus quia eadem legati tui retulerunt, vel referre poterunt, interim silere decrevimus. Sed, quia ad concilium vocatus non venisti, nec legatum, nec legitimam excusationem scripto vel dicto pro te misisti(3), potuissemus in te canonicam dedisse sententiam. Non enim metum mortis aut cruciatus suspicionem inferendi(4), sed praesentem tantum secundum leges pro legitima excusatione accipimus, ubi iter anticipare vel circuire nullae angustiae prohibuerint. Praeterea quidam contemptus in litteris tuis notari potuit, quod nec nomen metropolitani, sicut in litteris excusatoriis fieri solet, interposuisti, nec ad eum aliqua excusatoria verba direxisti. Nos autem misericordiae magis intenti quam judicio, inducias tibi a domno metropolitano(5) impetravimus usque ad dominicam proximam ante Natalem Domini, quando futura est consecratio Nivernensis episcopi(6). Monendo itaque mandamus et(c) mandando monemus ut tunc praesentiam tuam, remota omni excusatione(7), domno metropolitano exhibeas, satisfacturus de objectis. Quod si adesse neglexeris, amodo non erit culpa nostra, si pro misericordia judicium susceperis. Nec enim tibi timendum erit de vicecomite(8), qui de se et de filio suo, et omnibus suis omnem tibi securitatem in praesentia totius concilii promisit. Valete.
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Hubaldo Altisiodorensis A
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quia A
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atque A.
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Guillaume, évêque de Paris, 1095/6-1101, voir l. 43 ; Jean, évêque d'Orléans, 1097-1135, voir lettre 75 ; Gautier de Chambly, évêque de Meaux, 1085-1102 ; Humbaud, évêque d'Auxerre, élu en 1092, consacré le 4 mai 1095, mort le 20 octobre 1114 ou 1115 en revenant de Terre Sainte. Philippe de Pont, fils de Ponce seigneur de Pont-sur-Seine, évêque de Troyes, 1083-1121. Son frère Garnier avait arrêté et emprisonné Lambert d'Arras en route pour le concile de Clermont en 1095, épisode narré dans
Registre, éd. citée, G. 53-54. Philippe avait assisté à l'union de Philippe Ieravec Bertrade de Montfort et se trouvait déjà suspect pour cette raison.
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O. Pontal,
Les conciles, p. 242. Cette lettre est la seule source concernant ce concile, avec la lettre synodale adressée par ces évêques à Philippe, Mansi, 20, 1101. Hefele Leclercq VI, 466. Fliche,Le règne dePhilippe Ier, p. 354.
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Sur les règles de présence obligatoire aux conciles et les excuses en cas d'absence, les sources canoniques sont nombreuses, concile d'Antioche, c. 20, 4
econcile de Carthage, c. 21, 5econcile de Carthage, c. 10, concile de Tarragone, c. 13,Capit. Martini Brac., c. 18 etc...Fausses décrétales, éd. Hinschius, p. 272, 304, 307, 344, 429. Yves,Décret5, 157-162. La sentence canonique est l'excommunication.
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Digeste, 4, 2, 9 :Metum autem praesentem accipere debemus non suspicionem inferendi ejus.Digeste, 4, 6, 3 :Metus autem causa abesse videtur qui justo timore morte vel cruciatus corporis conterritus abest. Yves,Décret16, 168 pour les deux citations.
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Daimbert, archevêque de Sens.
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Hervé, sacré le 18 décembre 1099, voir lettre 76.
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Tournure canonique, Yves,
Décret5, 292, 373 ; 8, 186 etc.
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Hugues II, seigneur du Puiset, vicomte de Chartres, voir lettres 75, 76.
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a. Avranches, BM 243, 51v
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M. Montpellier, Ecole de médecine H 231, 34
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T. Troyes, BM 1924, 11rv
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Yves, par la grâce de Dieu évêque de Chartres, Guillaume de Paris, Jean d'Orléans, Gautier de Meaux, Humbaud d'Auxerre, à Philippe, évêque de Troyes, salut.
Tandis que nous étions réunis en concile à Étampes, il nous a été relaté, et nous l'avons entendu bien à regret, beaucoup de choses sur ta fraternité, dont nous nous étonnons vivement, puisque, si elles sont vraies, elles sont pesantes pour les oreilles des gens pieux et dangereuses pour ton ordre ; comme tes envoyés t'ont rapporté ou pourront te rapporter ces mêmes faits, nous avons préféré entre temps garder le silence à ce sujet. Mais, parce que convoqué au concile tu n'es pas venu et que tu n'as envoyé ni représentant ni excuse légitime par un écrit ou par un porte-parole, nous aurions pu porter contre toi une sentence canonique. Car selon les lois nous ne recevons pas comme excuse légitime la peur de la mort ou le risque de supporter des tourments, mais seulement leur réalité, quand avancer ton voyage ou prendre des chemins détournés auraient évité tout tracas. En outre on a pu remarquer dans ta lettre un certain mépris, puisque tu n'as pas introduit le nom du métropolitain, comme il est d'usage dans les lettres d'excuses, et que tu ne lui as adressé en propre aucun mot d'excuse. Quant à nous, poussés davantage par la miséricorde que par la rigueur, nous avons obtenu pour toi du seigneur métropolitain un délai jusqu'au prochain dimanche avant Noël, où aura lieu la consécration de l'évêque de Nevers. C'est pourquoi en te conseillant nous t'ordonnons et en t'ordonnant nous te conseillons de manifester alors ta présence au seigneur métropolitain, ayant repoussé toute excuse, prêt à apporter satisfaction sur ce qui t'est reproché. Et si tu négliges de te présenter, ce ne sera désormais plus notre faute si tu reçois un jugement au lieu de la miséricorde. Et en effet tu n'auras pas à craindre le vicomte qui a promis en présence de tout le concile, en son nom, en celui de son fils et de tous les siens, entière sécurité pour toi. Adieu.