> Une enquête sur les maîtres des forêts de l’Orléanais
Le Corpus Philippicum est un fonds constitué à l’initiative de Robert Fawtier, professeur à la Sorbonne, dans le but de rassembler l’ensemble de la documentation relative au règne de Philippe le Bel (1285-1314). Placé sous la responsabilité d’Élisabeth Lalou, professeur à l’université de Rouen et chercheur associé à l’IRHT, il est conservé à la section de diplomatique (Centre Augustin-Thierry de l’IRHT). Le fonds comprend la quasi-totalité des actes passés au nom du roi et de ses officiers et agents, de très nombreux dossiers prosopographiques (Gallia Philippica) ainsi que la transcription d’un grand nombre d’enquêtes réalisées, à la fin du xiiie s., sous le règne de Philippe le Bel et sous celui de son prédécesseur Philippe III (1270-1285). C’est le cas de l’enquête dont on trouvera le texte ici, repris de la transcription effectuée pour le Corpus Philippicum. A moyen terme, d’autres enquêtes devraient être publiées de cette façon, à commencer par celles qu’il faut mettre en rapport avec celle qui se trouve publiée ici, et qui sont relatives elles aussi aux forêts d’Orléans : Arch. nat., J 733, no147 et 1481 , J 742, no5, J 1024, no762 , J 1028, no253 , J 1032, no7 et 84. Les relations exactes entre ces différentes enquêtes mériteraient une étude approfondie qu’il n’a pas été possible de mener jusqu’ici.
Réalisée aux alentours de la Toussaint 1278 (et sans doute complétée ensuite), cette enquête porte sur les maîtres et les sergents de plusieurs « gardes » de la forêt royale du Loge4 . Elle est constituée de six peaux cousues ensemble. La première peau porte l’interrogatoire des sergents en poste dans la forêt de Goumez (Jean de Compiègne, Étienne de Trappes, Thierry le Messager), qui sont invités à donner leur avis sur le maître de cette forêt, nommé Taupin ; un certain Brullart, qui avait peut-être une mission spécifique (il est dit « vendeur des usages »), le prieur de Saint-Ladre d’Orléans et les chanoines de l’abbaye Saint-Euverte concluent l’enquête en exposant leurs griefs à l’encontre de Taupin. De la deuxième à la quatrième peau, ce sont les sergents de la forêt du Loge, placée sous la responsabilité de Robert de Hupecourt, qui sont concernés : Philippe de Comeni, Perret de Longchamp, Guillaume le Gobe, Colin Trino, Aallot de la Ferté-Milon (deuxième peau), Gilles du Pont (troisième peau), Guillaume Huve (quatrième peau) ; la suite de la quatrième peau porte les plaintes du prieur de Saint-Ladre d’Orléans, du maître de l’Aumône d’Orléans (c'est-à-dire l’Hôtel-Dieu) et des chanoines de Saint-Euverte. Les cinquième et sixième peaux concernent la forêt de Courcy, dont les maîtres sont Bertaut de Villiers et Chapellet. Sont interrogés Bertaut de Villiers, Odin Quoipin, Adenot Gautier, Étienne Flaci, Guillot du Pont et Guillot Lendri ; la transcription des interrogatoires d’Adenot Gautier et de Guillot Lendri paraît inachevée. La fin de la sixième peau est moins clairement organisée : il semble que tous ceux qui tenaient un office du roi à Orléans et dans les environs et qui bénéficiaient à ce titre d’un droit d’usage dans les forêts voisines aient été interrogés : les gardiens de la garenne de Châteauneuf et de la rivière de Fay, Vincent de Fontainebleau et Millet de Dravel ; Guillaume Menier, concierge d’Orléans ; Pierre Angellart, gardien de la Tour neuve d’Orléans ; Jean de la Barre, le geôlier, dont on apprend au passage que c’est par son cousin le fameux frère Laurent, confesseur de Philippe III et auteur de la Somme le Roi, qu’il a obtenu son office ; Gilles du Pont, concierge de Fay. Le titre général porté au dos de l’enquête s’en trouve ainsi justifié : op. cit.L’enqueste des serjans et de cex qui sunt es offices en Olenois fetes en l’an 1278 a la Touz Sainz. op. cit.
Plusieurs établissements ecclésiastiques possédaient des forêts importantes, mais
le roi était le principal propriétaire des forêts de l’Orléanais. L’immense
étendue forestière détenue directement par le roi était divisée en
« baillies » (balliviae
) ou « gardes » (souvent dans
l’expression « garde de la forêt de … », avant que le terme de « garde »
ne supplante, au XIVe siècle, celui de « baillie »). Ces divisions portaient
chacune un nom particulier ; dans les comptes du bailliage d’Orléans de 1285,
sont indiquées les six gardes qui composaient le massif forestier : Chaumont,
Vitry-aux-Loges, garde du Milieu (de Medio
), Courcy,
Orléans (connue plus tard sous le nom de garde de Neuville), Goumez5 . Ces six gardes
formaient la forêt du Loge, plus rarement appelée forêt d’Orléans. A la fin du
XIVe siècle, le terme de « Loge » tomba en désuétude, et ne figura plus que
joint aux noms propres : Vitry-au-Loge, transformé au fil du temps en
Vitry-aux-Loges, les érudits s’étant longtemps interrogés sur la nature de ces
« loges »6 . Chaque « garde » était dotée d’un maître, parfois appelé
« forestarius »7 ; contrairement à l’évolution ultérieure, il ne
paraît pas que les maîtres forestiers aient été à la fin du XIIIe siècle de bien
grands personnages : si notre Robert de Hupecourt peut passer pour noble, il
n’est cependant jamais caractérisé comme chevalier ou écuyer, et Taupin est un
nom bien commun. Leurs appointements, connus par le compte des bailliages de
1285, sont modestes : 2 s. par jour (36 l. 10 s. par an), auxquels il faut
ajouter la gratification pro roba sua
(100 s. soit 5 l. en
deux termes) ; les forestiers d’Orléans recevaient même seulement 3 s. par jour
pour deux, et 140 s. pour leurs robes ; pro roba sua, le forestier de Goumas ne
touchait que 80 s.8
Au XVe siècle, le maître était assisté d’un procureur et d’un clerc juré ; dès le XIIIe siècle, il y avait sans doute un mesureur, apparemment payé par une part sur les ventes qu’ils avaient mesurées (« routes »). Les sergents étaient divisés en trois catégories : sergents à cheval, à pied, sergents traversiers. Ce n’était pas une mauvaise situation : Jean de Compiègne, un des sergents interrogés dans notre enquête, avait ainsi vingt vaches ; un sergent, Philippe Dupont, devint prévôt d’Orléans et son fils lui succéda comme sergent. Certains sergents étaient à cheval ; au XVe siècle, il y avait un sergent à cheval par garde. Dans notre enquête, c’est apparemment le cas de Philippe de Comeni, qui touchait dix l. par an pour restor de chevaux. Les sergents traversiers n’apparaissent pas dans l’enquête présentée ici, mais on les voit dans une autre, contemporaine (J 1028, no25) : chargés de surveiller les forêts, ils pouvaient y instrumenter partout, mais leur domaine de prédilection était les rives de la Loire ; leur rémunération semble avoir été liée aux condamnations obtenues.
Le maître, comme il ressort de l’enquête, exerce une réelle autorité sur les sergents : il peut ainsi menacer de les destituer ; on comprend les réponses plutôt évasives que ceux-ci font sur les turpitudes supposées de leur maître. Les accusations portées contre les maîtres par les sergents sont de ce fait assez légères : des vaches qui broutent là où elles ne devraient pas, des droits d’usage un peu étendus (trois charrettes au lieu de deux), une arrestation abusive, un peu de manipulation sur la vente de bois, une certaine opacité dans le recouvrement des amendes, une tendance, enfin, à l’absentéisme. Les établissements ecclésiastiques sont souvent plus sévères, en reprochant à Taupin le vol de chevaux au moment même des semailles, et à Robert de Hupecourt une nette tendance à l’extorsion de fonds. Au total, comme l’a déjà constaté Romain Telliez, les reproches faits aux maîtres des forêts ne semblent pas exorbitants.9
Outre son intérêt intrinsèque, cette enquête présente une caractéristique peu courante : au début de son interrogatoire, chaque titulaire d’office dut récapituler ses états de service et exhiber les lettres royales qui l’avaient pourvu de sa charge. On dispose ainsi de l’analyse de vingt-sept actes (cinq actes de Saint Louis et vingt-deux de Philippe III), avec l’indication de la date et du lieu où fut donné l’acte. Dans la production de la chancellerie royale, ce type d’actes devait être fortement représenté, mais sa part dans le catalogue des actes conservés est infime : comme on le sait, l’enregistrement ne fut rendu courant qu’au début du XIVe siècle, et de toute façon il ne concerna jamais que certains types d’actes, dont les provisions d’office ne faisaient pas partie. Comme, par ailleurs, les fonds des bénéficiaires ne sont pas parvenus jusqu’à nous, l’intérêt de cette enquête ne fait aucun doute : elle nous fournit un échantillon d’un type d’actes qui étaient certainement produits en masse par la chancellerie mais qui ont très rarement traversé les siècles.
D’autre part, l’analyse des actes est souvent accompagnée d’une précision qui en augmente encore le prix : l’indication des personnes par l’intermédiaire desquelles l’office a été accordé. Pour le coup, cette mention est tout à fait inédite, puisque l’acte lui-même ne précise jamais dans quelles conditions et à la demande de qui la charge a été attribuée. C’est tout le mécanisme de la prise de décision en matière d’attribution des offices qui s’en trouve éclairé plutôt crûment : il semble difficile d’obtenir un office même minime sans une recommandation. Le côté peu méritocratique de ce système est néanmoins compensé par deux constatations ; un veneur du roi peut appuyer l’attribution d’un office au même titre que la reine-mère Marguerite de Provence ; certains serviteurs du roi peuvent se prévaloir de leurs services passés ou de ceux de leur père pour obtenir un office de sergent. De ce point de vue, cette enquête éclaire la nature véritable de l’entourage royal : la qualité des personnes (la reine mère, le confesseur, de hauts barons comme le comte de Ponthieu ou la comtesse de Blois) peut être en quelque sorte compensée par la proximité entretenue avec le roi : si on pouvait se douter qu’un chambellan comme Jean Sarrasin jouissait d’une certaine influence, on peut être plus surpris de voir que de simples veneurs du roi pouvaient eux aussi constituer des garants suffisants, et que les petits serviteurs du roi avaient un accès apparemment assez facile au roi. Cette région était d’ailleurs chère à Philippe III. En 1268, Saint Louis avait constitué un domaine propre à son futur successeur, qui comprenait notamment les châtellenies de Lorris, Boiscommun, Fay, Vitry, ainsi que les trois quarts de la forêt du Loge les plus proches du Gâtinais10 . Beaucoup des actes datant du règne de Philippe III et signalés par l’enquête furent du reste donnés à Lorris (quatre), Châteauneuf-sur-Loire (trois), Montargis (deux), Vitry-aux-Loges (deux) et Orléans (un). La nomination aux offices forestiers était une affaire de proximité. Signalons pour terminer que l’itinéraire de Saint Louis et de Philippe III se trouve ponctuellement complété par les indications de notre enquête11.
Les vingt-sept actes connus par notre enquête ne sont sans doute pas suffisants pour tirer des conclusions trop assurées ; mais ils indiquent cependant une direction qu’il conviendrait de poursuivre, en reprenant l’étude, sur un plan général, du personnel en place sous Philippe III, tant à l’Hôtel que dans les offices locaux de tout rang.
Date | Lieu | Bénéficiaire | Montant des gages | Intermédiaire |
---|---|---|---|---|
1245, juin | Villeneuve-Saint-Georges | Guillaume Menier, concierge d’Orléans | (Guillaume était alors valet du roi) | |
1248, mai | Orléans | Guillaume Menier, concierge d’Orléans | Pour que G. et sa femme Isabelle tiennent la conciergerie à vie, et que le survivant la tienne seul | |
1265, 14 décembre (lendemain de la Sainte-Luce) | Fontainebleau | Thierry le Messager, qui fut messager de Marguerite de Provence, sergent | 6 d. par jour | Marguerite de Provence |
1267, 1er juillet (octaves de la Saint-Jean-Baptiste) | Paris | Bertaut de Villiers, pour la forêt de Bur dans le bailliage de Caen | 8 d. de gages | |
1269, jeudi 26 juillet (jeudi après la Madeleine) | Bonneville-sur-Touque | Bertaut de Villiers, pour la forêt de la Ferté-Macie | 2 s. de gages | |
1271, lundi 28 décembre (lundi après Noël) | Châteauneuf-sur-Loire | Thierry le Messager, qui fut messager de Marguerite de Provence, sergent | Jean de Barbizon lui apporta de la cour | |
1271, mercredi 30 décembre (mercredi après Noël) | Orléans | Vincent de Fontainebleau | 6 d. de gages par jour | |
1272, dimanche 8 mai (dimanche après la fête de Sainte-Croix en mai) | Bernay | Perret de Longchamp, sergent | 8 d. de gages | Robert le Veneur, Remont et Gautier et Robert de Longchamp |
1273 n. st., lundi 30 janvier (lundi avant la Chandeleur) | Châteauneuf-sur-Loire | Ph. de Comeni, de la châtellenie de Pontoise, sergent | 12 d. par jour ; 100 s. pour sa robe par an ; 10 l. pour restor de chevaux | Robert le Veneur, chevalier, châtelain du Vaudreuil |
1273 n. st., lundi 30 janvier (lundi avant la Chandeleur) | Sens | Guillaume le Gobe, né à Cepai, sergent | 6 d. de gages | Jean de Nesle, comte de Ponthieu |
1274 n. st., lundi 23 février (lundi avant les Cendres) | Sens | Gilles du Pont, concierge de Fay | ||
1274, mercredi 4 avril (mercredi après Pâques) | Vitry-aux-Loges | Millet de Dravel, garennier | 8 d. de gages par jour | |
1275 n. st., mardi 2 avril (mardi avant Pâques fleuries) | Anet | Perret de Longchamp, sergent | 12 d. de gages | Robert le Veneur, Remont et Gautier et Robert de Longchamp |
1275, 3 mai (jour de la fête de Sainte-Croix en mai) | Loches | Aalot de la Ferté-Milon, sergent | 6 d. de gages | Robert de Longchamp et Gautier, veneurs du roi |
1276, samedi 6 juin (samedi avant la Saint-Barnabé) | Saint-Germain-en-Laye | Jean de Compiègne, sergent | 6 d. par jour | Le roi |
1276, mardi 11 août (mardi avant le 15 août) | Montargis | Bertaut de Villiers, de la châtellenie de Senlis, maître de la forêt | 2 s. de gages par jour | L’a demandé au roi ; son père, Renou de Villiers, avait été au service du roi toute sa vie. |
1276, jeudi 24 septembre (jeudi après la Saint-Mathieu) | Poitiers | Odin Quoipin, de Bois-le-Roi, de Biere, sergent | 6 d. de gages par jour | L’avait demandé au roi, qui ordonna à Jean de Beaumont de trouver un office de sergent en forêt |
1276, dimanche 27 décembre (dimanche après Noël) | Lorris | Gilles du Pont, né de Loiry près d’Orléans, sergent | 6 d. de gages | L’a demandé au roi |
1276, dimanche 27 décembre (dimanche après Noël) | Lorris | Guillot du Pont, sergent | 6 d. de gages par jour | Son père Philippe du Pont avait gardé la prévôté d’Orléans |
1276, dimanche 27 décembre (dimanche après Noël) | Lorris | Guillot Lendri, fils de feu Simon Lendri, de Donesi lez Fai ; sergent | 6 d. de gages par jour | Sur la recommandation de son père ; le roi voulut que le père et le fils servent ensemble |
1276, mercredi 30 décembre (mercredi après Noël) | Lorris | Guillaume Menier, concierge d’Orléans | 5 s. p. par jour ; 100 s. de robe par an ; sur la prévôté d’Orléans | Guillaume était alors échanson du roi ; il prit ensuite sa retraite |
1277 n. st., 22 janvier (Saint-Vincent) | Saint-Germain-en-Laye | Etienne Flaci, né de la paroisse de Loiri, sergent | 6 d. de gages par jour | L’a demandé au roi ; avant de recevoir sa lettre, il avait servi neuf ans sur la recommandation auprès de Saint Louis du doyen de Saint-Aignan, de Pierre de Beaumont et de Jean Sarrasin |
1277, mercredi 31 mars (mercredi après Pâques) | Paris | Etienne de Trappes, sergent | 6 d. par jour | A la requête de maître Guillaume de Trappes et à la prière du bailli d’Orléans |
1277, lundi 26 juillet (lundi après la Madeleine) | Vitry | Adenot Gautier, sergent | 6 d. de gages par jour | Rappela au roi que Jean Gautier, son père, sergent en la forêt de Goumez, fut tué à son service ; le roi lui donna l’office |
1277, 15 août | Paris | Colin Trino, né de la paroisse de Neufville, sergent | 6 d. de gages | L’a demandé au roi en lui rappelant que son père l’avait toujours servi ; Raoul d’Orléans en fut témoin |
1278, mardi 27 décembre (mardi après Noël) | Argentan | Jean de la Barre, cousin de fr. Laurent, confesseur du roi ; geôlier d’Orléans | Fr. Laurent, confesseur du roi | |
1283, 19 octobre (lendemain de la Saint-Luc) | Montargis | Pierre Angellart, fils de Pierre Angellart, garde de la Tour neuve d’Orléans | La comtesse de Blois |
Xavier Hélary. "Une enquête sur les maîtres des forêts de l’Orléanais ( Archives nationales, J742, n°6)", dans Enquêtes menées sous les derniers Capétiens, Xavier Hélary, Benjamin Suc, éds, Orléans : Institut de Recherche et d'Histoire des Textes, 2006. (Ædilis, Publications scientifiques, 4). [En ligne] http://www.cn-telma.fr/enquetes/ .
1 Enquête menée par Guillaume de Prunay et maître Renaud de Sées contre Bertaut de Villers et Ymbert Chapellet, maîtres de la garde de Courcy (cf. R. de Maulde, op. cit., p. 389-390).
2 Enquête menée par le sire de Véry et maître Renaud de Sées contre un certain Thibaud (cf. René de Maulde, Étude sur la condition forestière de l’Orléanais au Moyen âge et à la Renaissance, Orléans, s. d., p. 388-389).
3 Enquête menée par Guillaume de Prunay, chevalier, et maître Renaud de Sées, sur les forestiers de Paucourt, de Gien, du Chaumontois et de Vitry (v. 1280) (cf. R. de Maulde, op. cit., p. 387-388).
4 La présentation de la forêt du Loge et de ses institutions doit beaucoup à la monographie très fouillée de René de Maulde citée dans une note précédente, particulièrement p. 60-84 ; je remercie mon collègue et ami Romain Telliez, maître de conférences à l’université Paris-Sorbonne, d’avoir attiré mon attention sur ce livre. René de Maulde utilise à plusieurs reprises notre enquête ; il faut signaler qu’il cite de très nombreux documents, souvent intégralement, ce qui est d’autant plus précieux qu’ils ont parfois disparu depuis : il donne par exemple le texte de deux actes de Philippe III dont un autrefois conservé aux Arch. dép. du Loiret qui ont beaucoup souffert de la seconde guerre mondiale. On trouve également dans les notes ou le corps du texte des actes de Philippe Auguste, Saint Louis et de Philippe le Bel provenant de diverses sources.
5 Recueil des Historiens de la Gaule et de la France [désormais RHGF], t. XXII, p. 658.
6 R. de Maulde, op. cit., p. 73-74.
7 R. de Maulde, op.
cit., p. 320, cite le compte des bailliages de France, RHGF, t.
XXII, en en corrigeant la lecture : « forestarius Calvimontis, forestarius
Victriaci, forestarius guardae de Medio, forestarii Courciaci,
forestarii bosci Aurelianensis, forestarius de Gometo » ; la
correction porte sur la substitution du pluriel au singulier dans deux cas,
fondée sur le fait que les appointements sont doubles (4 s.) et qu’il est
indiqué pro robis suis
et non pro
roba sua.
8 RHGF, t. XXII, p. 6, 59.
9 Romain Telliez, Per potentiam officii. Les officiers devant la justice dans le royaume de France au XIVe s., Paris, Honoré Champion, 2005 (Études d’histoire médiévale, 8), p. 305-306.
10 Ordonnances des rois de France, t. XI, p. 341 : « et tres partes foreste totius nostre Lagii, Gastinesio propinquiores, cum griagiis, … quarta parte ipsius foreste Lagii Aurelianis propinquiore nobis retenta, cum omnibus griagiis … que ab Aurelianis nolumus separari » (passage cité par R. de Maulde, op. cit., p. 76) ; cf. Charles-Victor Langlois, Le règne de Philippe III le Hardi, Paris, 1887, p. 2-3.
11 Jean-François Moufflet, qui achève une thèse de l’École
des chartes sur l’entourage de Saint Louis au miroir de ses actes, pour
laquelle il a repris en les complétant le catalogue qu’avait entrepris Louis
Carolus-Barré, a bien voulu m’indiquer que les cinq actes complétaient
l’itinéraire du roi. En ce qui concerne Philippe III, tous les séjours
signalés par les actes analysés dans l’enquête étaient inconnus ou connus de
façon imprécise (indication du mois sans le quantième) ; voyez son
itinéraire,Philippi tertii mansiones et itinera
,
RHGF, t. XXI, p. 423-430. Le séjour du roi le 8 mai 1272 à Bernay, en
Normandie, pose cependant problème, puisque Philippe III se trouvait alors
au sud de la Loire, entre La Rochelle et Saint-Jean d’Angély.