Général
-
Yves, évêque de Chartres
-
Galon, évêque de Paris
-
Guillaume 1er, évêque de Châlons
-
Geoffroy 1er, évêque d’Amiens
-
Clarembaut, évêque de Senlis
-
circa 1114
-
[1114]
-
Lettre
-
Episcopis Waloni(a) Belvacensi(1), Guillelmo Catalaunensi(2)(b), Godefrido Ambianensi(3), Clarebaldo Silvanectensi(4), Ivo, humilis Carnotensis Ecclesiae minister, spiritu scientiae et pietatis et zelo justitiae(5) abundare.
Cum secundum decretales paginas et scita canonum omnes controversiae ecclesiasticae in locis in quibus ortae sunt primo sint discutiendae et, nisi appellatum fuerit, terminandae(6), abbas Majoris Monasterii, postposito ordine judiciario(7), contempta fraterna charitate, et injustum et inordinatum clamorem de me detulit ad sedem apostolicam, qui nullam ei feceram injuriam, immo, judicio Ecclesiae mihi commissae, praesente Gauterio(c) archidiacono et Hugone subdecano(8) cum pluribus aliis, omnem obtuleram justitiam. Unde in auribus domni cardinalis(9) et vestris et totius hujus conventus(10) hanc primitus expostulo injuriam. Qua de re si dilata vel denegata mihi fuerit justitia ut res ad ordinem non redigatur, longe lateque clamabo dictis et scriptis quia aegrotanti et impetum monachorum ferre non valenti infertur violentia.
Haec enim causa, praecepto domni Hugonis Diensis episcopi, quondam sedis apostolicae legati, in concilio Exolidunensi(11) me praesente et audiente cum quibusdam aliis Carnotensibus clericis praecisa est. Et ideo si in causa non essemus, cum caeteris episcopis canonice judicaremus quia ulterius repetenda non est(12). Quod autem dico honestarum personarum testimonio comprobari potest, quae clamorem canonicorum ecclesiae de qua agitur in pluribus conciliis audierunt et judicium de removendis ab ecclesia monachis certissime cognoverunt. Hujus remotionis testis est etiam tricennalis quieta possessio, in qua toto hoc tempore canonici canonicis in praedicta ecclesia(d) successerunt, nec recedentes nec accedentes aliquam canonicam calumniam a monachis audierunt. Ego quoque toto hoc tricenario nullum clamorem canonicum apud antecessorem meum, de cujus concessione confidunt, super hoc factum cognovi et, in viginti quinque annis quibus in episcopatu moratus sum(13), calumniam canonicam vel apud me, vel apud concilia provinciarum, vel generalia aliquando factam audivi. Quidquid ergo monachi dicant, haec sicut a me dicuntur, si necesse sit, ita probabuntur. Quibus possem multa addere, sed ista credo ad defendendam justitiam meam prudentiae vestrae posse sufficere. Ordo autem rerum gestarum diffusius in litteris cardinali missis(14) continetur, quarum exemplar(e) vestrae sollicitudini transmisi, ut ex eis veritas certius posset agnosci. Valete.
-
Galoni A
-
Guillelmo Cataulanensi M, Guilermo Cautalaunensi T
-
Galterio A
-
in predicta ecclesia om. T
-
quarum exemplar] quas T.
-
Galon, voir lettre 102, a quitté en 1104 le siège de Beauvais pour devenir évêque de Paris. En 1115, l'évêque est Pierre de Dammartin.
-
Guillaume de Champeaux, fondateur de Saint-Victor, maître d'Abélard, auteur des
Sentences, évêque de Châlons-en-Champagne de 1113 à 1123.DLF609-610.DHGE22, 876-877.
-
Évêque de 1104 à 1114, voir lettre 253.
-
Évêque de Senlis de 1115 à 1133. Il a succédé à Hubert, lettres 103, 244, 258.
-
Voir lettre 122.
-
Étienne,
ep.2, c. 10,Fausses décrétales, éd. Hinschius, p. 185. Yves,Panormie4, 33 (Gratien, 3, 6, 4). Voir aussi lettres 33, 75, 85, 184.
-
Voir lettres 267 et 274.
-
Gautier, archidiacre, et Hugues, sous-doyen, apparaissent à plusieurs reprises dans le
Cartulaire de Notre-Dame, entre autres t. 1, p. 103 (1099), 118, 123 (1114).
-
Conon, voir lettre précédente.
-
S'agit-il d'un concile ? Aucun des quatre conciles présidés par Conon cités par O. Pontal,
Les conciles, p. 260-262 : Beauvais, 6 décembre 1114, Soissons, 6 janvier 1115, Reims, 28 mars 1115, Châlons-en-Champagne, 12 juillet 1115, ne semble correspondre.
-
Concile d'Issoudun, 18 mars 1081, voir lettres 266, 267. Ce concile a déjà été cité pour une autre affaire lettre 181.
-
Règle canonique évoquée aussi dans la lettre 266 à Conon, de même que les arguments qui suivent.
-
De 1090 à 1115.
-
C'est la lettre 266.
-
a. Avranches, BM 243, 135v-136
-
M. Montpellier, Ecole de médecine H 231, 97v
-
T. Troyes, BM 1924, 129v-130 (dernier folio du ms)
-
Aux évêques Galon de Beauvais, Guillaume de Châlons, Geoffroy d'Amiens, Clarembaut de Senlis, Yves, humble ministre de l'Église de Chartres, abonder en esprit de science et de piété et en zèle de la justice.
Bien que, selon les textes des décrets et la science des canons, toutes les controverses ecclésiastiques doivent être discutées d'abord dans les lieux où elles ont pris naissance et, à moins qu'il n'y ait appel, y être réglées, l'abbé de Marmoutier, en dépit de l'ordre judiciaire, au mépris de la charité fraternelle, a porté devant le siège apostolique une plainte injuste et irrégulière contre moi qui ne lui avais fait aucune injustice et lui avais même offert pleine justice, selon le jugement de l'Église qui m'a été confiée, en présence de l'archidiacre Gautier et du sous-doyen Hugues, ainsi que de plusieurs autres. C'est pourquoi aux oreilles du seigneur cardinal et aux vôtres et à celles de toute cette assemblée je demande d'abord satisfaction pour cette injustice. Si dans cette affaire soit on différait, soit on refusait de me rendre justice, de sorte que l'affaire ne se termine pas régulièrement, je crierai en tous sens par mes paroles et mes écrits que violence est portée contre un hommes malade et sans force pour supporter l'attaque des moines.
En effet cette cause, sur ordre du seigneur Hugues, évêque de Die, autrefois légat du siège apostolique, a été tranchée au concile d'Issoudun, alors que j'étais présent et que j'ai entendu, avec certains autres clercs de Chartres. Et c'est pourquoi, si nous n'étions pas partie dans cette affaire, nous jugerions canoniquement avec tous les autres évêques qu'elle ne doit plus à l'avenir être reprise en justice. Or ce que je dis peut être prouvé par le témoignage de personnes honorables qui ont entendu dans plusieurs conciles le cri des chanoines de l'église qui est en cause et ont eu connaissance avec la plus grande certitude du jugement qui obligeait les moines à abandonner l'église. La preuve de cet abandon est même la paisible possession trentenaire au cours de laquelle, pendant tout ce temps, les chanoines ont succédé aux chanoines dans ladite église et n'ont entendu des moines aucune réclamation canonique, ni à leur départ, ni à leur arrivée. Moi non plus, pendant l'ensemble de ces trente ans, je n'ai eu connaissance d'aucune plainte canonique à ce sujet auprès de mon prédécesseur sur la concession de qui ils appuient leur confiance et, pendant les vingt-cinq ans où je suis resté dans l'évêché, je n'ai pas appris qu'ait jamais été faite aucune réclamation canonique ni auprès de moi ni auprès de conciles provinciaux ou généraux. Donc quoi que disent les moines, il sera prouvé, si c'est nécessaire, que les choses sont comme je les expose. Je pourrais en dire davantage, mais je crois que ceci peut suffire à votre prudence pour défendre mon bon droit. Or le déroulement des événements est contenu plus en détail dans la lettre envoyée au cardinal, dont j'ai transmis une copie à votre sollicitude pour que grâce à elle la vérité puisse être plus sûrement reconnue. Adieu.