Général
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Yves, évêque de Chartres
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Pascal 2, pape
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après 1090 - avant 1115
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[avant 1115]
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Lettre
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Paschali, summo pontifici, Ivo, humilis Ecclesiae Carnotensis minister, dilectionem filii et obedientiam subjecti.
Quoniam apud sedem apostolicam viget misericordia et justitia(1), a quibuslibet oppressis humiliter ad eam recurrendum est, ut ibi unusquisque accipiat aut justum pro rerum veritate judicium, aut pium pro apostolica moderatione solatium. Unde flexis genibus cordis supplicamus excellentiae vestrae quatenus causam domni Huberti, Silvanectensis episcopi(2), soli audientiae vestrae reservetis, ubi eum temeraria multitudo non terreat, nulla principum violentia cogat, sed sola veritas secundum testimonium conscientiae suae prolata et probata defendat. Novimus enim quia praeteritis annis, cum domnus Richardus Albanensis episcopus apostolica legatione fungeretur(3), quia Trecis ab eodem legato concilium celebratum est(4), in quo a malevolis et aemulis personis crimen venditionis sacrorum ordinum eidem episcopo objectum est, sed propter insufficientiam accusantium personarum, consentientibus in hoc episcopis, minime probatum est. Sed praedictus episcopus, tanti criminis infamiam cupiens evitare, ad arbitrium legati vestri, sicut testantur qui affuerunt, spontaneus de objecto crimine se purgavit et innocentiam suam jurejurando comprobavit. Quo facto, intelligimus causam istam judiciario ordine fuisse decisam(5) et, secundum tenorem legum(6), non esse ulterius iterandam. Sed quia finitiva episcoporum judicia ad apostolicam sedem sunt referenda, finem causae suae impositurus et quae dixerit per honestas personas confirmaturus, ad thronum misericordiae(7) per nos et per alios sibi benevolos humiliter pulsat, quatenus sic erga eum observetur justitia ut non periclitetur innocentia ; quod sine nostra intercessione sedem apostolicam facturam speramus, sed voluntaria oris nostri(8) approbari ab ea desideramus. Valete.
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Cf. Alger de Liège,
Liber de misericordia et justitia.
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Hubert, 1099-1115. Voir les problèmes de l'évêque lettres 103 et 244.
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Richard, évêque d'Albano de 1096 à 1113, légat en France en 1102-1104, puis en 1107-1111.
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Concile d'avril 1104, O. Pontal,
Les conciles, p. 246-247. Le concile traitait de l'affaire d'Hubert, qui se purgea par serment de l'accusation de simonie, et de Godefroy, qui dut accepter le siège épiscopal d'Amiens qu'il refusait.
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Ordo judiciarius, voir lettre 138.
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On ne peut pas revenir sur une affaire jugée, règle générale sans citation précise, d'après
Digeste, 50, 17, 57.
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D'après Hebr. 4, 16,
thronum gratiae. Voir lettre 250.
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Ps. 119, 108.
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a. Avranches, BM 243, 132
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M. Montpellier, Ecole de médecine H 231, 94v-95
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À Pascal, souverain pontife, Yves, humble ministre de l'Église de Chartres, l'affection d'un fils et l'obéissance d'un sujet.
Puisqu'auprès du siège apostolique règnent miséricorde et justice, les opprimés quels qu'ils soient doivent recourir humblement à lui, pour que chacun y reçoive soit un juste jugement selon la vérité des faits soit une pieuse consolation selon la modération apostolique. Aussi, les genoux du cœur fléchis, supplions-nous votre excellence de réserver la cause du seigneur Hubert, évêque de Senlis, à votre audience seule, là où la multitude téméraire ne puisse l'effrayer, où aucune violence des princes ne fasse contrainte, mais où la seule vérité, selon le témoignage de sa conscience, défende les arguments présentés et prouvés. Car nous savons qu'il y a quelques années, tandis que le seigneur Richard, évêque d'Albano, s'acquittait de sa légation apostolique, un concile fut célébré par ce même légat à Troyes, dans lequel le crime de vente d'ordres sacrés fut imputé à ce même évêque par des personnes malveillantes et jalouses, mais que ce ne fut nullement prouvé à cause de l'insuffisance des personnes accusatrices, les évêques s'étant accordés sur ce point. Mais ledit évêque, désireux d'éviter l'infamie d'un si grand crime, selon la volonté de votre légat, comme l'attestent ceux qui furent présents, se justifia spontanément du crime qui lui était imputé et prouva son innocence par un serment. Ceci accompli, nous comprenons que cette cause a été réglée selon l'ordre judiciaire et que, selon la teneur des lois, il n'y a plus à y revenir. Mais parce que les jugements définitifs des évêques doivent être déférés devant le siège apostolique, pour imposer une fin à sa cause et faire confirmer ce qu'il a dit par des personnes honorables, il frappe humblement au trône de miséricorde, par notre intermédiaire et celui d'autres personnes qui lui sont favorables, afin que la justice soit observée à son égard de sorte que l'innocence ne soit pas en péril ; nous espérons que le siège apostolique le fera sans notre intercession, mais nous désirons le voir agréer les offrandes de notre bouche. Adieu.