Général
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Yves, évêque de Chartres
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Foulques, préchantre du Mans
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après 1090 - avant 1116
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n.c.
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Lettre
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Ivo, Dei gratia Carnotensis Ecclesiae minister, F.(1), Cenomanensis Ecclesiae praecentori, salutem(a).
De viro qui, antequam uxorem duceret, circa maritalia loca matrem ejusdem uxoris exteriori pollutione maculavit, nihil sanius respondere valeo quam quod papa Urbanus respondit Hugoni, Gratianopolitano episcopo, consulenti eum de simili negotio(2). Respondit enim ex consulto propter tale flagitium legitimum solvendum non esse matrimonium. Consuluit tamen diligentissimis et districtissimis examinationibus esse perquirendum utrum in tali turpitudine contigerit aliqua carnis commixtio(3), per quam fierent in commixtione seminum una caro, propter quam fieri deberet male initi vel violati matrimonii disjunctio. Audivi enim quod vir ille de quo agitur de objecto crimine examinatione igniti ferri se purgaverit(4) et a laesione ignis illaesus repertus sit. Quod si ita est et hoc in sacramento purgationis suae posuit quod numquam cum matre uxoris suae una caro fuerit, contra divinum testimonium nullum ulterius investigandum intelligo esse judicium. Valete.
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F Cenomanensis Ecclesie praecentori M, Ivo eadem gratia K E salutem (sans adresse) A, Hildeberto, Dei gratia Cenomannensium episcopo, Ivo, eadem gratia Carnotensis Ecclesiae minister, salutem, TAu Merlet, Hildeberto, Dei gratia Cenomanensi episcopo, Ivo, eaadem gratia Carnotensis Ecclesiae minister, F., Cenomanensis Ecclesiae praecentori salutem éd.
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Foulques, préchantre du Mans. Foulques n'apparaît pas dans le
Cartulaire de l'évêché du Mans (965-1786), éd. Bertrand de Broussillon, Le Mans, 1908.
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Hugues, évêque de Grenoble (1080-1132), canonisé en 1134,
BBKL, 2, 1990, p. 1141-1143. Guigues Ier, prieur général des Chartreux, a écrit sa vie à la demande du pape Innocent II,Dictionnaire des lettres françaises, p. 591-592. Cette lettre d'Urbain II (JL 5730), datée de 1088-1099, n'est connue que par un fragment :Extraordinaria pollutio non nisi in naturalibus admissa, vel saepius reiterata, citra maritalem affectum, si praebitis sacramentis ita esse constiterit quemadmodum nobis tuis significatum est litteris, non videtur matrimonium impedire, quamvis ipsa est criminosa et damnabilis(édité dansPL151, lettre 257, col. 522, d'après Gratien, 35, 2, 11).
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Ces termes sont importants car la
commixtio carnisest preuve de mariage, Yves,Décret8, 14, 77, 182, 254 etc.
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Yves est d'ordinaire très réticent à l'égard de l'ordalie, voir lettres 74, 205.
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a. Avranches, BM 243, 120rv
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M. Montpellier, Ecole de médecine H 231, 84
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T. Troyes, BM 1924, 115rv
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Au. Auxerre, BM 69, 93v-94v
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Yves, par la grâce de Dieu ministre de l'Église de Chartres, à F[oulques], préchantre de l'Église du Mans, salut.
Au sujet de l'homme qui, avant de prendre femme, a maculé d'une pollution extérieure la mère de cette même femme vers le moment des noces, je ne peux rien répondre de plus adapté que ce que le pape Urbain répondit à Hugues, évêque de Grenoble, qui le consultait sur une affaire semblable. Car il répondit, après consultation, qu'un mariage légitime ne devait pas être dissous à cause d'un tel opprobre. Il décida cependant qu'il fallait rechercher avec des enquêtes des plus diligentes et des plus rigoureuses si dans une telle turpitude il y avait eu union de la chair, par laquelle ils deviendraient une seule chair dans l'union des semences, ce qui devrait causer la rupture d'un mariage mal commencé ou souillé. Car j'ai appris que l'homme dont il est question s'est justifié du crime qui lui était reproché par l'examen du fer rouge et a été trouvé intact de la lésion du feu. S'il en est ainsi et s'il a déclaré dans le serment de sa purgation que jamais il n'y a eu une seule chair avec la mère de son épouse, je pense qu'il ne faut plus poursuivre davantage un jugement qui irait contre le témoignage divin. Adieu.