« Acte de Jeanne d’Evreux en faveur de l’abbaye de Maubuisson (2) »


Description

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    Abbaye de Maubuisson

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    Acte de fondation

Description de l'acte

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    1340/02/03


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    Abbaye de Maubuisson

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    390

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    250

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    Papier

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    non

Identification du témoin

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    Acte de fondation

    France
    Paris
    Archives Nationales
    K//191
    n°178
    Copie

Identification de l'édition

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    Cet acte n'est pas édité mais nous trouvons les fondations de Jeanne d'Evreux à l'abbaye de Maubuisson dans l'ouvrage de Depoin et Dutilleux.

    p. 81
    partiel

Texte

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    Jehanne par la grace de Dieu Royne de France et de Navarre : a tous ceuls qui ces presentes lettres verront, salut. Comme nous aient fondé en l’eglise nostre dame la Royal de Maubuisson de les Pontoise deux chapellenies, chascune de trente livres tournois de rente, a l’autel qui est darrieres le grant autel de lad. eglise ; delaquelle rente nous leur avons fait bailler la possession et saisine si comme tout ce est plus plainement contenu en unes autres lettres scellées a nostre scel et des scaux et nos bien amées en Dieu l’abbesse et couvent de lad. eglise, esquelles ces presentes sont annexées ; et laquelle rente nostre tres chier seigneur et cousin le Roy de France leur a admorties par ses lettres scellées en soye et en cire vert et nous aient acheté de Pierre de Binignicourt et de Ysabel sa fame demourant a Pontoise certaines maisons et pour pris seans a Saint-Oyn avec ques jardins et terres gaingnables joingnant aus dites maisons tous seant en la censive de lad. abesse qui les nous a aussy baillié et delivré toutes admorties, pour certaine autre rente admortie que nous leurs sommes pour ce tenues a baillies et en y celles maisons aient fais certains nouviaux edifices, et les autres qui fais estoient aiens fait mettre en estat pour la demeure des dis deux chapelains ; et y ceuls chapelains que nous y avons nouvellement institues nous aient humblement suplié que avec la rente que donnée leur avons nous leurs teuilliens encores de grace especial donner et octroyer les dis jardins et terres gaingables, meesmement comme ils doivent prochains desdites maisons, et leur servient moult proufitables et de bonne revenues chascun an. Et nous en surce la relation de nos gens qui au lieu ont resté, considerant que lesdis jardins et terres gaingnables porteroient chascun an moult grant proufit aus dit chapelains, voulant leurd. rente augmenter et accroitre parquoy il puisent mieux tenir leur estat et avoir meilleur vivre, leur avons octroyé et octroyons de grace especial et de certaine science les dis jardins et terres gaignables avec lesd. maisons et appartenances d’y celles ; et voulons que celles et ceus successeurs chapelains esd. chapellenies les tiengnent a tousjours perpetuelment, et en lievent et recoivent tous les profits et emolumens enterinement et a plain, et des maintenant les en avons mis et mettons en possession et saisine par le bail et tradition de nos precedentes lettres ; et parmy ce ils seront tenus de soustenir a tousjours perpetuelment lesd. maisons de toutes choses tant de maçonnerie et charpenterie comme de couvertures et se par adventure les dis chapellains en devient deffaillant au’l vu d’tous nous voulons et ordenons de certaine science que lad. abbesse et couvent assenent ausd. maisons et jardins, et lievent tous les profits desd. jardins et appartenances entermiement en defaut d’tuls au de celui d’tuls qui son devoir n’en douvroit faire, jusques atant que les maisons soient par les lesd. religieuses mises en bon estat de maçonnerie, charpenterie et autres choses a ce appartenant et y celles remises en estat, nous voulons que lesd. chapelains et leurs successeurs joissent paisiblement et enterinemt desd. choses comme devant en tennoing de ce nous avons fait mettre nostre scel a ces presentes lettres qui furent faites en lad. abbaye le jour de la purification nostre dame. L’an de grace mil trois cent quarante. Philippes par la grace de Dieu, Rois de France : scavoir faisons a tous present et avenir que comme nostre tres chiere et tres amée dame la Royne Jehanne, compaigne jadis de nostre tres chier seigneur et cousin le Roy Charle, que Dieu absoille nous ait pieça signifié que elle avoit devotion et affection especial que en l’onneur de Dieu, de monseigneur st. Pol et de madame ste. Katherine, pour le remede et salut des ames de nostres seigneur de elle et de leurs amis, deux chapellenies perpetueles soient fondées en l’abbaye Royal nostre dame de Maubuisson de les Pontoisea l’autel qui est darriere le grant autel de lad. eglise, et led. chapellenies entendoit adoües chascune de trente livres tournois de rente admortis, pour deux chapelains qui perpetuelement les deserviront selon l’institution et ordennance que nostre dame y entendoit a mettre ; et elle ait acquis par titre d’achat certaines rentes, toutes mouvans de nous enfié de feu Jehan de Compiengne jadis chevalier et de Beatrix Dumes, sa fame, et villes de Chevrieres et de Fresnay en biauvoisins ; entre les quelles rentes nostre dame a regardé que celles qui s’ensuivent sont profitables pour la fondation des dites chapellenies ; c’est assavoir, en lad. ville de Chevrieres de certaines avenes que elle a yllue achetées desd. chevalier et dame trente muys a la mesure de Beart qui equipole a celle de Senlis, et les doivent les habitans de lad. ville chascun an payer depuis la feste saint Remy, et valent lesd. trente muys au sens de trente et un souls parisis le muy, quarante six livres dix souls parisis de rente par an. Item ille trente chapons de cens que elle y a aussy achater desd. chevalier et dame, deux chacun an le jour de Noel, qui valent au sens de douze deniers le chapon, trente souls parisis de rente. Ainsi monte la prisiée de ces deux parties, quarante et huit livres parisis, qui valent a tournois soixante livres tournois de rente par an. Et tant monte lad. rente, dont elle veut que lesd. deux chapellenies soient doüées. Et nostre dame nous ait moult affectuensement prié que nous lad. rente nousissient ad mortis pour la fondation desd. Chapellenies ; nous qui semblablement desirons l’accroissement et augmentation du service divin, loant et aprouvant son bon et devot propos, inclinant a sa priere, ci avons octroié et octroions de grace especial et de certaine science par la teneur de ces precedentes lettres que les chapelains qui ores sont et autres fois seront instituez ordenez et establir a deservir lesd. chapellenies selon l’ordenance que nostre dame y a mise ou mettra ; laquelle ordenance nous voulons estre ferme, estable et valable perpetuelment, tiengnent et puissent tenir et possesser lesd. rentes a tousjours sans ce que ils soient ou puissent estre contrains a les mettre hors de leurs mains ne a payer pour ce aucune finance ou redevance a nous, ne a nos successeurs, Rois de France, non contestant quelconque autre grace ou octroy que nous aiens fait autres fois a nostre dame par nos autres lettres, par les quelles nous luy octroiames qu’elle pouist acquerre en nos fiefs, arriere fiefs et censives jusques a la somme de cinq cent livres parisis de rente, et y celles donner et aumonner ensemble ou par parties a eglise, personnes d’eglise , religieux et autres, et que y celles personnes les puissent tenir a tousjours perpetuellement en la maniere dessus dite ; et avec que ce voulons que du cas ou par avanture ceux qui doivent lesd. avaines, chapons et rentes, ou qui les doivent faire paier et venir en au profind esd. chapelains en seroient defaillant remis ou negligent, que il soient a ce contraint par nos gens ou par les gens de nos successeurs, Rois de France, et non par autres toutes fois que requis en seront par lesd. chapelains ou par leur certain mandement ; et combien que nous qui lad. rente avons admortie comme dit est, sans lequel admortissement les dites chapellenies ne poroient estre fondées, aions reservé et reservont par la teneur de ces mêmes lettres a nous et a nos hoirs, Rois de France, du consentement de nostre dame la collation desd. deux chapellenies, sy nous plaistil, voulons et octroions de grace especial et de nostre auctorité royal a nostre dame que elle ait la collation desd. chapellenies a son vivant tant seulement, et les dons que elle en a fait et fera au temps avenir tant comme elle vivra voulons estre fermes et vamables ; et apres le deces de nsotre dame la nomination et presentation en appartient a perpetuelment a l’abbesse et couvent et lad. eglise conjointement ; laquelle chose a la requeste de nostre dame nous leur octroions de garce especial par la teneur de ces presentes lettres, la ditte collation tousjours demourant comme dit est a nous et a nos hoirs, Rois de France, apres le deces de nostre dame et non a autres ; et voulons encores et de grace especial octroions que se ceuls qui par lesd. religieuses seront presentez ou temps avenir avoient estre examinez et ordennez a ordre de prestrise avant lad. presentation, que il ne soient soumiz a autre examination ; ainçois de leur convenableté souffise le tesmoingnage desd. religieuses, dont nous voulons quant a ce leurs consciences estre chargiées ; mais au cas ou ordenez ne seroient ausd. ordres de prestre avant la presentation dessusd., nous voulons que il soient deuement examines par le confesseur ou maistre chapelain de nous cousins successeurs Rois de France, qui pour le temps seront. Et se einsi estoit que lesd. presentes ne feussent trouver souffisant, y celle presentation sera de nulle valeur ; et y pourront lesd. religieuses derechief presenter autres convenables et souffisans. Et pour ce que ce soit ferme chose et estable, nous avons fait mettre nostre scel au presentes lettres ; sauf en autres chose nostre doit et en toutes le doit autruy. Donné a Poissy l’an de garce mil trois cent quarante lendemain de la purification nostre dame tiers jours de fevrier. Signé sur le reply par le Roy present l’eveque de Tournay, I. Forris. et scellées du grand sceau de cire verte en lacs de soy rouge et verte.

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    Cet acte est accompagné d'un vidimus de Philippe VI de Valois.

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    Philippe VI de Valois, roi de France
    Charles IV le Bel, roi de France
    Pierre de Binignicourt, habitant de Pontoise
    Isabelle, femme de Pierre de Benignicourt
    Jean de Compiègne, chevalier
    Beatrice Dumes, femme de Jean de Compiègne

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    Pontoise
    Saint-Ouen
    Chevrier
    Fresnoy
    Senlis
    Béard

Bibliographie

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    DEPOIN Joseph et DUTILLEUX Adolphe, Cartulaire de l’abbaye de Maubuisson (Notre-Dame-la-Royale). Première partie. Chartes concernant la fondation de l’Abbaye et des Chapelles (Titres I et II du Cartulaire), Pontoise, Société historique du Vexin, 1890. 

Informations

Document

Lelde Strake (Sorbonne-Université), dans  Actes des femmes de pouvoir

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