Général
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Yves, évêque de Chartres
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Guillaume 1er, archevêque de Rouen
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Évêques de la province de Rouen
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après 1104 - avant 1105
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[1104-1105]
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Lettre
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Guillelmo(1)(a), Dei gratia Rothomagensium archiepiscopo, et caeteris dioecesis Rothomagensis episcopis(2), Ivo, humilis Carnotentensis Ecclesiae minister, salutem et debitae charitatis obsequium.
Gratias agimus justo et misericordi Deo qui Ecclesiam suam delinquentem paterna severitate flagellat et flagellis attritam misericorditer visitat, ut tanquam pia mater panem consolationis tribuat lugenti, qui flagella prius juste irrogaverat delinquenti ; quod in Ecclesia Luxoviensi(3) nunc, Deo propitiante et vestra sollertia cooperante, provenisse cognovimus. Quorum consilio et auxilio eliminata est de praedicta Ecclesia spurcitia(4) puerorum nova et inaudita neophytorum haeresi(5) cathedram episcopalem in eadem Ecclesia usurpantium. Quod quamvis ad tempus aliqua rationabili consideratione, vel aliqua pusillanimitate sit a vobis toleratum, nunc tamen est, quantum nobis videtur, in melius commutatum, cum et ipsos flammigeros(6) pueros de praedicta Ecclesia ejici feceritis et virum strenuum et honestum, domnum videlicet Guillelmum(b), Ebroicensem archidiaconum(7), in pastorem praedictae Ecclesiae elegeritis. Unde multum liberalitati vestrae congratulamur et charitati vestrae, si in hoc negotio parvitatis nostrae auxilium vel consilium foret opportunum, pro viribus paratum esse pollicemur. Valete.
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Guillermo T, Guillemmo Au, Gulielmo éd.
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Guillermum T, Guillelmmum Au, Gulielmum éd.
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Guillaume Bonne-Âme, fils de Ratbod, évêque de Sées (c. 1025-1032), qui avait été marié à une sœur ou belle-sœur de Gérard Fleitel ; chanoine puis archidiacre à Rouen, il devint abbé de Saint-Étienne de Caen de 1070 à 1079 et archevêque de Rouen de 1079 à 1110.
DHGEXXII, 860-861. D. Spear, « William Bona Anima, Abbot of St. Stephen's of Caen, 1070-1079 »,The Haskins Society Journal, Studies in Medieval History, t. 1, 1989, p. 51-60. V. Gazeau,Princes normands, t. 1, p. 171. Lambert d'Arras,Registre, E. 6 et 96.
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Les évêques de Lyonnaise 2 sont : Gilbert II à Évreux (1071-1112), Turold à Bayeux (1097-1106), Turgis à Avranches (1094-1133), Raoul à Coutances (1094-1110), Serlon à Sées (1091-1123) ; à Lisieux Foucher, frère de Ranulfe Flambard, est mort le 29 janvier 1102.
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Arr. du Calvados. Ranulfe fit donner l'évêché à son fils Thomas âgé de 12 ans, pour le diriger de fait (ce qui explique l'accusation de bigamie puisqu'il tenait deux sièges, ce qui est expressément interdit en droit canonique), situation qui dura trois ans, jusqu'à ce que le duc de Normandie mette fin à ce scandale en faisant élire un autre évêque par les chanoines de Lisieux. Voir lettres 153, 157.
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Terme biblique, Numb. 19, 13, Matth. 23, 27
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Pascal Ier (817-824),
ep. 5,ad archiepiscopum Mediolanensem, met sur le même plan l'hérésie simoniaque et celle des néophytes. Cette lettre est présente dans de nombreuses collections canoniques (citées dans Gratien, 1, 3, 7), soit abrégée, soit intégralement comme dans Yves,Décret2, 84. Mais les avis avaient été partagés à ce sujet, comme le prouve lePrologued'Yves, § 20, éd. citée, p. 84,Sicut sanctae Romanae ecclesiae sanctus pontifex Leo neophytos ad summum sacerdotium permisit ascendere. Voir aussi Yves, lettres 27 et 153.
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Jeu de mot avec le nom de Flambard.
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Cet archidiacre
strenuus et honestusdont Yves vante aussi les qualités lettre 157 n'est pas identifié. Il ne faut pas le confondre avec son homonyme Guillaume de Pacy, dont parle Orderic Vital, l. 10, ch. 18, éd. A. Le Prévost, t. 4, p. 117,ingenti pretio comiti dato praesulatus praeoccupare sategit. Guillaume de Pacy est le candidat que veut imposer le duc, voir lettre 157.
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a. Avranches, BM 243, 83v
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M. Montpellier, Ecole de médecine H 231, 57v
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T. Troyes, BM 1924, 120v
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Au. Auxerre, BM 69, 59rv
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À Guillaume, par la grâce de Dieu archevêque des Rouennais, et aux autres évêques du diocèse de Rouen, Yves, humble ministre de l'Église de Chartres, salut et offrande de la charité qui est due.
Nous rendons grâce à Dieu juste et miséricordieux qui, avec une sévérité paternelle, fouette son Église fautive et la visite miséricordieusement une fois écrasée par les coups de fouet, de sorte qu'il distribue comme une mère pieuse le pain de la consolation à l'affligé, lui qui avait d'abord avec justice répandu ses coups de fouet sur le fautif ; c'est, avons-nous appris, ce qui est maintenant arrivé à l'Église de Lisieux, avec l'aide de Dieu et la coopération de votre sagacité. Par leur conseil et leur aide a été éliminée de cette Église l'impureté des enfants qui usurpaient dans cette Église la chaire épiscopale par une hérésie de néophytes nouvelle et inouïe. Bien que vous l'ayez toléré un temps, en raison de quelque considération raisonnable ou de quelque pusillanimité, ceci a toutefois été maintenant redressé pour le mieux, à ce qu'il nous semble, puisque vous avez fait rejeter de ladite Église ces mêmes enfants porteurs de flammes et que vous avez élu comme pasteur de ladite Église un homme énergique et honorable, à savoir le seigneur Guillaume, archidiacre d'Évreux. Aussi rendons-nous de multiples actions de grâce à votre bonté et promettons-nous à votre charité d'être prêt, dans la mesure de nos forces, si dans cette affaire l'aide ou le conseil de notre petitesse s'avère opportun. Adieu.