Général
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Yves, évêque de Chartres
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Pascal 2, pape
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après 1102 - avant 1116
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[après 1102]
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Lettre
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Paschali, summo pontifici, Ivo, humilis Carnotensis Ecclesiae minister, cum debito obedientiae felicitatem utriusque vitae.
Cum nuper de amputandis pravis Ecclesiae consuetudinibus quaedam mandata vel interdicta vestrae paternitatis accepissem(1) et fratribus mihi commissis denuntiassem, quidam(a) ita gratanter(b) susceperunt ut non tantum ea verbis approbarent, sed etiam, quibusdam additis quae ad honestatem vel libertatem Ecclesiae prodesse videbantur, jurejurando firmarent. Et quia quibusdam qui sua quaerunt(2), quorum famae vel commodis haec et similia obviare videntur, aliquantisper displicent, ut per succedentia tempora inconvulsa maneant sub clavi Petri, ita ea observari per mediocritatis nostrae intercessionem postulant ut nulli minori clavi ea ulterius solvere(3) liceat et a sua stabilitate convellere.
Misimus itaque duos ex nostrorum collegio fratres, qui auribus paternitatis vestrae rei ordinem et causam aperiant, ut cum intellexeritis pro quanta libertate et honestate, vel pro quibus incommodis vitandis fecerint quod fecerunt, auctoritate qua praeminetis missis Ecclesiae litteris confirmetis(4). Valete.
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quaedam AMT
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graviter M.
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La lettre de Pascal II, éditée dans
PL163, n° 84, col. 100 et dansCartulaire de Notre-Dame de Chartres, t. 1, p. 110, datée de Bénévent le 11 novembre 1102, condamnant les mauvaises coutumes de l'Église de Chartres, est peut-être celle à laquelle Yves fait allusion. Mais ce pourrait être aussi la lettre de confirmation demandée plus bas par Yves, bien que la date corresponde moins bien. Une autre lettre du pape adressée aux chanoines de Chartres,ibid., lettre 410, col. 367, d'une date indéterminée mais plus tardive, porte aussi sur les mauvaises coutumes. Dans la lettre 133 Yves se justifie devant le légat Richard d'Albano.
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I Cor. 13, 5.
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Même expression lettre 126.
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Voir note
supra.
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a. Avranches, BM 243, 73
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M. Montpellier, Ecole de médecine H 231, 49rv
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T. Troyes, BM 1924, 18v-19
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À Pascal, souverain pontife, Yves, humble ministre de l'Église de Chartres, avec le devoir d'obéissance, la félicité dans l'une et l'autre vie.
Comme j'avais reçu récemment de votre paternité certains mandements et interdits concernant les coutumes dépravées de l'Église qu'il fallait émonder et que je les avais communiqués aux frères qui me sont confiés, certains les ont acueillis assez favorablement pour non seulement les approuver en paroles mais aussi les confirmer par un serment, après avoir ajouté quelques points qui leur semblaient utiles à l'honorabilité ou à la liberté de l'Église. Et parce qu'ils déplaisent quelque peu à certains qui recherchent leur intérêt et à la renommée ou aux avantages de qui ces choses et d'autres semblables paraissent s'opposer, pour que dans les temps à venir ces ordres demeurent sans changement sous la clé de saint Pierre, nos frères demandent, par l'intercession de notre médiocrité, qu'ils soient respectés de telle sorte qu'il ne soit permis à personne de les délier ultérieurement avec une plus petite clé et d'en ébranler la stabilité.
C'est pourquoi nous avons envoyé deux frères de notre communauté pour dévoiler aux oreilles de votre paternité le déroulement et la raison de l'affaire afin que, quand vous aurez compris au nom de quelle liberté et de quelle honnêteté ou pour éviter quels ennuis ils ont fait ce qu'ils ont fait, vous envoyiez une lettre de confirmation à notre Église selon l'autorité qui vous donne la prééminence. Adieu.