Général
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Yves, évêque de Chartres
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Conon, évêque de Préneste (Palestrina)
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circa 1114
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[1114]
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Lettre
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Cononi, Dei gratia Praenestino episcopo, Ivo, eadem gratia Carnotensis Ecclesiae minister, devotam et debitam legatis apostolicis obedientiam.
Invitavit me sollicitudo vestra ad agendam causam(1) vel per me vel per vicarios meos de ecclesia Sancti Nicolai adversus monachos Majoris Monasterii, quae sita est in municipio quod Curvavilla dicitur, quam aliquando contra jura ecclesiastica occupare praesumpserunt. Sed, secundum legum tramitem(2), « quod ab eis contra leges praesumptum est », praecipiente legato apostolico domno Hugone, Diensi episcopo, « per leges dissolutum est(3) ». Hanc igitur causam idcirco tractandam suscepi, quia in propria persona me eam posse tractare putavi. Nunc vero quia adhuc equitare vel vehiculum aliquod sustinere non valeo, supplico sanctitati vestrae quatenus ita sincere tractari faciatis causam istam ut propter insufficientiam vicariorum nullum praejudicium patiatur absentia mea, sed potius, si necessarium fuerit, secundum tenorem canonum(4), congruo loco vel tempore exspectetur praesentia mea. Quidquid enim monachi dicant, si praesens essem, probarem irrefragabiliter nihil monachos illos in praedicta ecclesia habuisse nisi per invasionem, partim clericis de loco suo expulsis, partim comminationibus territis, partim graviter percussis(5), nec firmamenta chartarum habere sive de apostolica manu, sive de episcopali(6), nisi extorta per subreptionem. Sic ergo in hac causa sollicitudini vestrae providete ut, cum fama hujus rei longe lateque sonuerit, honor sit Dei et sanctae Romanae Ecclesiae. Valete.
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Voir lettres précédente et suivante.
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Sur cette expression voir lettre 169.
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Jean VIII à l'empereur Louis. Yves,
Décret4, 230 et 6, 115, voir lettre 161. L'affaire a été tranchée au concile d'Issoudun, voir lettre suivante.
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Même expresion lettres 120, 169, 219.
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Voir lettres 268 et 274.
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Assertion fausse puisque la donation s'est faite en présence de l'évêque Geoffroy,
Cartulaire de Marmoutier pour le Dunois, charte 139, p. 129-130, 1077-1084, mais la réserve qui suit prévoit cette objection.
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a. Avranches, BM 243, 135v
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M. Montpellier, Ecole de médecine H 231, 97rv
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À Conon, par la grâce de Dieu évêque de Préneste, Yves, par la même grâce ministre de l'Église de Chartres, l'obéissance dévouée due aux légats apostoliques.
Votre sollicitude m'a invité à régler, ou par moi-même ou par mes vicaires, le procès contre les moines de Marmoutier au sujet de l'église de Saint-Nicolas, qui est située dans le municipe nommé Courville, qu'un jour ils ont osé occuper contre les droits ecclésiastiques. Mais, selon le chemin des lois, « ce qui a été osé par eux contre les lois a été dissous par les lois », selon la prescription du légat apostolique le seigneur Hugues, évêque de Die. C'est la raison pour laquelle j'ai donc entrepris de traiter cette affaire, parce que j'ai pensé que je pouvais la traiter personnellement. Mais maintenant, comme je n'ai pas encore la force de monter à cheval ni de supporter aucun véhicule, je supplie votre sainteté de faire que cette affaire soit traitée avec une rectitude telle que mon absence ne me fasse subir aucun préjudice à cause de l'insuffisance de mes vicaires mais que plutôt, si c'est nécessaire, selon la teneur des canons, on attende ma présence en temps et lieu convenables. Car, quoi que disent les moines, si j'étais présent je prouverais de manière indiscutable que ces moines n'ont rien eu dans ladite église, si ce n'est par usurpation, en partie pour avoir expulsé les clercs de leur monastère, en partie pour les avoir effrayés par des menaces, en partie pour les avoir frappés grièvement, et qu'ils n'ont pas eu les confirmations des chartes que ce soit de la main apostolique ou de la main épiscopale, sauf s'ils les ont extorquées par ruse. Ainsi donc, veillez dans ce procès à votre sollicitude de sorte que, quand le bruit de cette affaire se sera répandu en tout sens, ce soit à l'honneur de Dieu et de la sainte Église romaine. Adieu.