Général
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Yves, évêque de Chartres
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Pascal 2, pape
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après 1090 - avant 1116
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n.c.
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Lettre
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Paschali, summo pontifici, Ivo, humilis sublimitatis suae filius, cum debita obedientia quidquid potest esse beatius.
Ex majestatis vestrae praecepto, Gislebertum(1), nepotem archiepiscopi Turonensis, ad decidendam(a) causam quae erat inter eum et Gaufridum concanonicum suum invitavimus, diem et locum ei designavimus et, quia incertum nobis erat utrum ad hanc discussionem venturus esset an non, ne frustra nos fatigaremus, ut adventum suum nobis praemandaret(b) admonuimus. Ad hanc admonitionem nihil respondit. Nobis nescientibus, tanquam per absentiam nostram sublationem vel dilationem sententiae lucraturus, ad locum praesignatum venit, sed judices quibus dolose adventum suum celaverat non invenit. Nos itaque ita illusi alium diem ei statuimus, legatum ei cum litteris semel et saepius direximus. Ipse vero, more solito, latebras quaesivit et litterarum auditum tanquam venenum vitavit. Remittimus itaque praedictum Gaufridum paternitati vestrae ut, secundum ordinem rerum gestarum, quod vobis Deus inspiraverit de eo statuatis et fatigationem ejus et miseriam paterna miseratione sublevetis. Decet enim majestatem apostolicam tales tergiversatores(2) in astutia sua comprehendere et vitantes arcum ferreum intenso arcu aeneo de longe sagittare(3). Valete.
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praecidendam éd.
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praenuntiaret éd.
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Voir lettres 198 et 199, dont cette lettre reprend plusieurs expressions et citations.
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Contre les mesures dilatoires dans les procès,voir lettre 166.
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Job 20, 24, voir lettre 199.
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a. Avranches, BM 243, 107v
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M. Montpellier, Ecole de médecine H 231, 74v-75
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À Pascal, souverain pontife,Yves, humble fils de sa sublimité, avec l'obéissance qui lui est due tout ce qu'il peut avoir de plus heureux.
D'après la prescription de votre majesté, nous avons invité Gilbert, neveu de l'archevêque de Tours, pour régler le conflit qui existait entre lui et Geoffroy son collègue chanoine, nous lui avons signifié le jour et le lieu et, comme nous étions dans l'incertitude ne sachant s'il viendrait ou non à cette enquête, pour ne pas nous déranger en vain, nous l'avons enjoint de nous annoncer à l'avance sa venue. Il n'a rien répondu à cette injonction. Sans que nous le sachions, comme s'il devait gagner par notre absence une annulation ou un délai pour la sentence, il vint au lieu assigné, mais il ne trouva pas les juges auxquels il avait par ruse caché sa venue. C'est pourquoi nous, ainsi trompés, nous lui avons imposé un autre jour, nous lui avons envoyé un messager avec des lettres à maintes reprises. Mais lui, selon son habitude, a cherché des excuses et a évité comme un poison d'entendre les lettres. C'est pourquoi nous remettons à votre paternité ledit Geoffroy pour que vous décidiez, en fonction du déroulement des faits, ce que Dieu vous aura inspiré et que vous soulagiez avec une miséricorde paternelle et sa lassitude et sa misère. Car il convient que la majesté apostolique arrête dans leur astuce ceux qui usent de tels faux-fuyants et qu'elle frappe de loin avec un puissant arc d'airain ceux qui évitent l'arc de fer. Adieu.