Général
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Yves, évêque de Chartres
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Daimbert, archevêque de Sens
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après 1090 - avant 1116
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n.c.
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Lettre
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Daimberto, Dei gratia reverendo Senonensium archiepiscopo metropolitano suo, Ivo, Carnotensis Ecclesiae humilis minister, debitam cum omni devotione obedientiam.
Quoniam sponsae Christi custodes et paranymphi(1) deputati sumus, eamdem sponsam casto amore zelare debemus(a), ut eam sponso suo immaculatam exhibere possimus. Si ergo macula vel ruga(2) decorem ejus infuscaverit, nos omni studio curare debemus, vel rugam duplicitatis ad simplicitatem reducere, vel maculam turpitudinis nitro et sapone debitae correptionis abluere. Quae idcirco eminentiae vestrae praelibavimus, quoniam in Ecclesia Senonensi, Deo auctore vobis commissa, per quosdam ex fratribus ejusdem Ecclesiae grave scandalum emersisse cognovimus, partim propter cantorem ipsius Ecclesiae qui, contra sacramenta quae fecit, indebitam sibi sedem in Ecclesia temeraria ambitione occupavit, partim propter quemdam de praelatis Ecclesiae qui publice(3) sibi duo scorta copulavit et tertiam pellicem cui matrimoniales tabulas faciat jam sibi praeparavit(4). Quae quantum inhonesta sint et praeceptis apostolicis contraria, non est meum prudentiam vestram docere, sed tantum ut tales excessus non tepide, nec trepide comprimatis filiali dilectione admonere. Decet enim magnitudinem vestram ut haec vulnera cancrena, ne latius serpant, medicinali cauterio circumcidatis et a simili contagio horum exemplo caeteros compescatis. Quod si per vos id perficere non sufficitis, adhibete vobiscum duos aut tres ex suffraganeis episcopis, quorum consilio et auxilio scandalum hoc sedare studeatis, ne forte tantus faetor longius et latius diffusus(5) ad olfactum Romanae Ecclesiae perveniat et cum fatigatione corporum gravia quoque damna rerum infligat. Valete.
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debemus ne habeat vel maculam turpitudinis vel rugam duplicitatis T.
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Terme augustinien, par exemple
sermo195.
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Eph. 5, 27,
ecclesiam non habentem maculam aut rugam aut aliquid ejusmodi sed ut sit sancta et immaculata.
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La faute est plus grave d'avoir été publique.
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Sur la non-continence des prêtres,voir lettre 218.
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Joh. 11, 39, voir lettre 5.
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a. Avranches, BM 243, 107
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M. Montpellier, Ecole de médecine H 231, 74v
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T. Troyes, BM 1924, 34v-35
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Au. Auxerre, BM 69, 83v
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À Daimbert, par la grâce de Dieu révérend archevêque de Sens, son métropolitain, Yves, humble ministre de l'Église de Chartres, l'obéissance qui lui est due avec tout son dévouement.
Puisque nous avons été délégués gardiens et garçons d'honneur de l'épouse du Christ, nous devons être remplis du zèle d'un chaste amour envers cette épouse, pour pouvoir la présenter immaculée à son époux. Si donc une tache ou une ride altère son honneur, nous devons la soigner avec tout notre empressement, soit ramener vers la simplicité la ride de la duplicité, soit laver la tache de la honte avec la soude et le savon de la correction qui est due. Nous avons d'abord rappelé ceci à votre éminence pour la raison que dans l'Église de Sens, qui vous a été confiée par la volonté de Dieu, nous avons appris que s'était élevé un grave scandale causé par certains des frères de cette même Église, en partie à cause du chantre de cette Église qui, en dépit des serments qu'il a faits, a occupé dans l'Église par une ambition téméraire un siège qui ne lui était pas dû, en partie à cause d'un des prélats de l'Église qui s'est uni publiquement à deux courtisanes et s'est procuré une troisième concubine avec qui il a déjà fait un contrat de mariage. Combien tout ceci est deshonnête et contraire aux préceptes apostoliques, il ne m'appartient pas de l'enseigner à votre prudence, mais seulement de lui conseiller avec une dilection filiale de réprimer de tels excès sans tiédeur, sans frayeur. Car il convient à votre grandeur de réduire par un cautère curatif ces blessures gangrénées pour qu'elles ne s'étendent pas davantage et de protéger les autres, par l'exemple de ceux-ci, de semblable contagion. Et si par vous-même vous ne réussissez par à y aboutir, adjoignez-vous deux ou trois de vos évêques suffragants, avec l'aide et le conseil de qui vous vous appliquerez à apaiser ce scandale, de peur qu'une si grande puanteur, répandue en tous sens, ne parvienne aux narines de l'Église romaine et n'inflige aussi, en plus des fatigues corporelles, de graves dommages pour vos biens. Adieu.