Général
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Yves, évêque de Chartres
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Geoffroy, évêque de Beauvais
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après 1105 - avant 1116
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[après 1105]
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Lettre
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Gaufrido, Dei gratia Belvacensium episcopo(1), Ivo, humilis Carnotensis Ecclesiae minister, sibi et gregi sibi commisso salubriter providere.
De quanta spe promissionum vestrarum ceciderim novi ego, noverunt et illi qui promissiones vestras mecum audierunt. Contra petitionem etenim meam(a) et promissionem vestram, contra canonicam et(b) apostolicam institutionem, contradicentibus majoribus et prudentioribus(2) Ecclesiae Beati Quintini fratribus, Odonem, olim fratrem(3), nunc vero hostem, in praedicta Ecclesia, quod sine me fieri non poterat, confirmastis in abbatem. Hanc plantationem vestram poterit eradicare, qui non plantavit eam, Deus ; fructum quippe primitiarum mearum, quantum in vobis est, in hoc mihi abstulistis et vobis forsitan non satis utiliter providistis. Qui enim hoc consilium vobis dederunt callide inter me et vos discidium fieri voluerunt. Quod qua intentione factum sit, si modo non perpenditis, forsitan aliquando perpendetis. Hoc autem factum vestrum si ad praesens corrigere non vultis aut non valetis, saltem id quod mihi inter caetera promisistis, ornamenta quae praedictae Ecclesiae commendavi mihi facite restitui et in cella fratris Gunherii(4)(c) custodiri, donec suo tempore cogitem quid inde velim facere. Interim autem, ubicumque sint qui praedictum invasorem non recipiunt, nihil grave, nihil intolerandum super eos faciatis vel fieri permittatis, quoniam sentientes se esse praegravatos per me et per se sedem apostolicam appellant, in cujus redundabit injuriam, si quis eis amodo aliquam intulerit violentiam. Valete.
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nostram TAu
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etiam et A
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Gonherii A, Gontherii TAu.
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Geoffroy fut évêque de Beauvais de 1105 à 1113 (27 août ou 2/3/6 décembre selon les
obit). D'après O. Guyotjeannin,Les évêques de Beauvais, p. 78 et n. 59, on ne sait rien sur lui. Le nom de Pisseleu qui lui est accolé généralement n'est porté par unmilesqu'en 1197. Les anciens auteurs avaient interprêté en Pisseleu le nom dePejor lupus, sous-doyen d'Orléans, voir Yves lettre 54. Il fut peut-être chapelain royal et chancelier en 1071-1072.
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Variante de la
major et sanior parsrequise pour les élections.
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L'élection d'Eudes fut annulée et il fut remplacé par Raoul le 4 octobre 1105. O. Guyotjeannin,
Episcopus et comes, p. 76, n. 44. Eudes,confrater et compresbyter, voir lettre 128. S'il s'agit du même Eudes, il est devenu prieur de Saint-Georges de Ganay au diocèse de Troyes, lettre 257.
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La lettre d'Anselme de Cantorbéry, livre 3, l. 106, lui est adressée ; Anselme insiste pour qu'il accepte la charge d'abbé de Saint-Quentin que Galon, Yves et les moines lui proposent au départ de Galon (
PL159, col. 143). Voir lettres 140 et 228.
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a. Avranches, BM 243, 84
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M. Montpellier, Ecole de médecine H 231, 57v-58
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T. Troyes, BM 1924, 121rv
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Au. Auxerre, BM 69, 59v-60
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À Geoffroy, par la grâce de Dieu évêque des Beauvaisiens, Yves, humble ministre de l'Église de Chartres, veiller, pour son salut, sur lui et sur le troupeau qui lui est confié.
De quel espoir en vos promesses je suis tombé, moi je le sais et le savent aussi ceux qui ont entendu avec moi vos promesses. En effet, à l'encontre de ma demande et de votre promesse, à l'encontre de l'institution canonique et apostolique, contredisant les frères les plus importants et les plus prudents de l'Église de Saint-Quentin, vous avez confirmé comme abbé dans ladite Église Eudes, autrefois notre frère, mais maintenant notre ennemi, ce qui ne pouvait se faire sans moi. Cette plantation qui est vôtre, Dieu, qui ne l'a pas plantée, pourra l'arracher ; vous m'avez assurément par cet acte enlevé le fruit des mes premières récoltes autant que vous l'avez pu et vous n'avez peut-être pas assez pris d'utiles précautions pour vous. Car ceux qui vous ont donné ce conseil ont voulu perfidement que naisse un différend entre vous et moi. Dans quelle intention cela s'est fait, si vous ne le comprenez pas maintenant, vous le comprendrez peut-être un jour. Or si pour le moment vous ne voulez pas ou ne pouvez pas corriger votre action, faites-moi au moins ‑ ce que vous m'avez promis entre autres ‑ restituer les ornements que j'ai confiés à ladite église et faites-les garder dans la cellule du frère Gunhier, jusqu'à ce que je réfléchisse en son temps à ce que je veux en faire ensuite. Mais d'ici là, où que soient ceux qui n'acceptent pas ledit usurpateur, ne faites et ne permettez pas que soit fait sur eux rien de grave, rien de répréhensible, puisque, s'apercevant qu'ils ont été opprimés, ils font appel par moi et par eux-mêmes au siège apostolique, sur qui l'injure retombera si quelqu'un leur inflige dorénavant quelque violence. Adieu.