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[Collectio Gerhardi][6]

Auteur

Gerhardus Mogontiacensis

Titre en français

[Collectio Gerhardi]

Titre descriptif

Pseudo-capitulaire de Charlemagne

Type de texte

collectio

Texte

Capitula contra Iudeos magni Karoli invictissimi nostri imperatoris caeterorumque regum cum consensu episcoporum: Ut erga Iudeos a christianis principibus ac caeteris omnibus dei fidelibus tam clericis quam laicis viris seu feminis sacrorum canonum et antiquorum regum legum iura serventur. Ex quibus pauca de multis subter annotare curavimus:1 Constantinus Flavius imperator augustus: Si quis Iudeorum chritianum servum vel cuiuslibet alterius sectae emerit et circumciderit, a Iudei ipsius potestate sublatus in libertate permaneat.2 Theodosius et Valentinianus augusti: Iudeis vel paganis causas agendi vel militandi licenciam denegamus. Quibus christianae legis nolumus servire personas, ne occasione dominii sectam venerandae religionis inmutent. Omnes igitur personas erroris infausti iubemus excludi, nisi his emendatio matura subveniat.3 Item, idem imperatores augusti: Haec victura in omne aevum lege sancimus. Neminem Iudeorum ad honores et dignitates accedere, nulli administrationem patere civilis obsequii nec defensoris saltim fungi officio, hostes quippe credimus, ut supernae maiestatis, ne Romanis legibus inimici sub specie cuiuslibet officii christianos vel etiam sacerdotes sub quacumque occasione iniuriis audeant fatigare vel legis nostrae aliquos aut condemnare aut adiudicare praesumant. Nec carcerali custodiae praesint, ne christiani, ut fieri assolet, nonnumquam obstrusi custodum odiis alterum carcerem paciantur; nullam denuo audeant construere sinagogam; nam si fecerint, noverint hanc fabricam aecclesiae catholicae profuturam et quinquaginta pondera auri auctores fabricae esse multandos. Ruinas tantum synagogarum permissa licencia reparandi. Quicumque Iudeus servum vel ingenuum invitum vel suasione plectenda ex cultu christiane religionis in nefandam sectam ritumve traduxerit, amissis facultatibus capite puniatur.4 Childebertus rex Francorum: Iudeis a caena Domini usque in primum pascha per plateas aut forum quasi insultationis causa deambulandi licentia denegetur.5 Haec de Iudeis sufficiant.

Langue

Latin

Source du texte original

Der Brief des Priesters Gerhard an den Erzbischof Friedrich von Mainz, F. Lotter, ed. (Sigmaringen, 1975), 117-18.

Datation

  • Date fixe : 937

Aire géographique

Traduction française

Chapitres contre les juifs de Charles le Grand, notre empereur jamais soumis, et ceux d'autres rois avec le consentement des évêques : Afin que les lois des saints canons et de la législation des anciens souverains soient maintenues envers les juifs par les princes chrétiens et tous les autres fidèles de Dieu, aussi bien par les clercs que par les laïcs, hommes et femmes, nous avons pris soin d'en transcrire quelques-unes ci-dessous, parmi les nombreux qui existent : Flavius Constantin, l'empereur Auguste : Si un juif achète et circoncit un esclave chrétien ou appartenant à une autre secte, une fois qu'il a été soustrait au pouvoir du juif, il faut lui rendre sa liberté. Les Augustes Théodose et Valentinien : Nous refusons d'accorder aux juifs et aux païens l'autorisation de juger et de servir dans l'armée. Nous ne voulons pas que des fidèles de la loi chrétienne soient à leur service afin d'éviter qu'en profitant de leur autorité ils ne changent la secte de la vénérable religion. C'est pourquoi nous ordonnons que toute personne appartenant à l'erreur maudite soit exclue sauf si un changement favorable survient chez eux. De la même façon, les mêmes empereurs Augustes : Nous décrétons dans cette loi qui survivra à travers les siècles qu'aucun juif ne revêtira ni office ni honneur, n'entrera dans aucune administration civile, ni même n'assumera la charge de "defensor" — de manière naturelle nous les considérons comme nos ennemis, comme ils le sont aussi de la majesté céleste — afin que les ennemis de la loi romaine n'aient pas l'audace de harceler les chrétiens ou même les prêtres en profitant de l'occasion pour les insulter sous couvert de quelque charge ni de juger un fidèle de notre loi. Ils ne doivent pas non plus exercer l'autorité en tant que gardiens de prison sauf si des chrétiens, bloqués par l'inimitié des gardiens, comme cela arrive parfois, devaient subir un nouvel emprisonnement. Encore, ils ne devront construire aucune synagogue ; car s'ils le font, qu'ils sachent que l'édifice sera mis au service de l'Église catholique et que les constructeurs de la structure devront payer une amende de 50 livres d'or. A été accordée l'autorisation de reconstruire les synagogues qui s'effondrent. Tout juif qui fait entrer un esclave ou un homme libre dans son abominable secte en l'arrachant au culte chrétien, soit contre sa volonté soit en le piégeant et en le persuadant sera puni par la privation de sa propriété et de sa vie. Childebert, roi des Francs : les juifs ne sont pas autorisés à se promener à travers les rues ou le forum, puisque c'est pour eux une occasion de se montrer insolents, du Jeudi Saint au premier jour de Pâques. Cela suffit à propos des juifs.

Source traduction française

L. Foschia

Résumé et contexte

En dépit de son appellation, ce chapitre est un extrait du canon 73 publié au concile de Paris-Meaux en 845/846. Bien qu'il n'ait pas été ratifié par Charles le Chauve à la Diète d'Épernay, il a toujours eu sa place dans les collections canoniques, y compris dans celle que l'on identifie comme le capitulaire de Charlemagne. L'extrait choisi par Gérard inclut une loi du Code Théodosien qui interdit aux juifs d'acheter ou de circoncire des esclaves chrétiens, une loi de la Constitution Sirmondienne les empêchant d'assumer une charge, un amalgame de lois issues des Novelles de Théodose interdisant aux juifs d'exercer une autorité sur les chrétiens, de construire des synagogues ou de convertir leurs esclaves ; enfin, un canon du concile de Mâcon (identifié comme une loi de Childebert) qui interdit aux juifs de se promener durant la Semaine sainte.

Signification historique

Voir Collectio Gerhardi 3.

Textes apparentés inclus dans le corpus

Manuscrits

  • Wolfenbüttel, Herzog August Bibliothek, Codex Guelferbytanus 83.21, Augusteus 2˚, fol. 161r-169v.

Editions

  • Der Brief des Priesters Gerhard an den Erzbischof Friedrich von Mainz, F. Lotter, ed. (Sigmaringen, 1975), 117-18.

Traductions

  • A.Linder, ed. & transl., The Jews in the Legal Sources of the Middle Ages (Detroit: Wayne State University, 1997), 632-33.

Etudes

  • A.Linder, The Jews in the Legal Sources of the Middle Ages (Detroit: Wayne State University, 1997).
  • Der Brief des Priesters Gerhard an den Erzbischof Friedrich von Mainz, F. Lotter, ed. (Sigmaringen, 1975).

Mots-clés

affranchissement ; charge ; circoncision ; conversion ; conversion au judaïsme ; esclaves ; Juifs/Judaïsme ; semaine sainte ; synagogue

Auteur de la notice

Jessie   Sherwood

Collaborateurs de la notice

Laurence   Foschia  :  traduction

Comment citer cette notice

Notice n°137019, projet RELMIN, «Le statut légal des minorités religieuses dans l'espace euro-méditerranéen (Ve- XVesiècle)»

Edition électronique Telma, IRHT, Institut de Recherche et d'Histoire des Textes - Orléans http://www.cn-telma.fr/relmin/extrait137019/.

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