Général
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Yves, évêque de Chartres
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après 1090 - avant 1116
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Lettre
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Ivo, Ecclesiae Carnotensis minister(1).
Cum ea quae xenodochiis, ptocotrophiis vel aliis religiosis domibus devotio fidelium pro redemptione animarum suarum dare consuevit ad1 sustentationem eorum qui ibi commorantur(2) non jam in humanis rebus computanda sunt, quia Dei sunt, oportet rectores Ecclesiarum ut ea tanquam divina patrimonia in defensionem Ecclesiae suscipiant et exerto gladio spiritus pervasores eorum et distractores tanquam Dei contemptores canonica severitate ferire non differant. Quod ego Ivo, Ecclesiae Carnotensis minister, pio affectu considerans omnia quae ptocotrophio quod situm est in Castroduno prope ecclesiam beatae Mariae Magdalenae(3) a fidelibus collata sunt, vel in futurum Deo donante conferenda sunt, in tuitionem sanctae Carnotensis Ecclesiae et nostram paterne suscipimus, et pervasores eorum atque distractores ante tribunal aeterni Judicis terribiliter condemnandos esse denuntiamus et, in hac temporali Ecclesia, sine cujus communione ad illam aeternam perveniri non potest, eos a corpore et sanguine Domini et ejusdem Ecclesiae communione sequestramus, donec resipuerint et Christi patrimonium reformare humili satisfactione studuerint. Conservantibus autem et idem Christi patrimonium amplificantibus benedictio et pax a Domino Jesu Christo qui, cum dives esset, pro nobis pauper et infirmus factus est(4), ut nos ditaret sua paupertate et sanaret sua infirmitate.
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Pas ds Montp. Ce n’est pas une lettre, mais une confirmation de privilège.
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Novelles, Constitution 7, § 32, Yves,Décret3, 183. Voir aussi lettre 192.
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Châteaudun, Eure-et-Loir. L’église la Madeleine qui datait du XIe siècle a été reconstruite au XIIe siècle. Un Hôtel-Dieu, du XVIIe siècle, existe encore à côté, sans doute à l’emplacement de celui dont il est question ici.
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Paraphrase de I Cor. 9, 22 et II Cor. 8, 9.
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0. Hospice de Chateaudun
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BN. Paris, BNF, Lat. 2490; 2893; 2894; 16713
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a. Avranches, BM 243, fol. 111
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M. Montpellier, Ecole de médecine H 231, fol. 79 sans inscription (ms c sans inscription selon Juret).
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Comme les choses que la dévotion des fidèles a eu l’habitude de donner aux hôpitaux, aux hospices ou aux autres maisons religieuses pour la rédemption de leurs âmes pour la sustentation de ceux qui demeurent là ne doivent jamais être comptées parmi les choses humaines, parce qu’elles sont de Dieu, il faut que les recteurs des Églises les reçoivent comme des patrimoines divins pour la défense de l’Église et, sorti le glaive de l’esprit, qu’ils ne tardent pas à frapper de la sévérité canonique leurs envahisseurs et leurs détracteurs comme des gens méprisant Dieu. Et moi Yves, ministre de l’Église de Chartres, considérant avec un pieux sentiment tout ce qui a été apporté par les fidèles, ou qui devra y être apporté à l’avenir grâce au don de Dieu, à l’hospice qui est situé a Chateaudun près de l’église de la bienheureuse Marie-Madeleine, nous le recevons paternellement en la protection de la sainte Église de Chartres et en la nôtre et nous dénonçons, pour qu’ils soient terriblement condamnés, ses envahisseurs et détracteurs devant le tribunal du juge éternel, et dans cette église temporelle, sans la communion de qui on ne peut parvenir à l’éternelle, nous les écartons du corps et du sang du Seigneur et de la communion de cette même Église tant qu’ils ne se seront pas repentis et ne se seront pas appliqués par une humble satisfaction à rétablir le patrimoine du Christ. Mais à ceux qui maintiennent et qui augmentent ce même patrimoine du Christ bénédiction et paix de notre seigneur Jésus Christ qui, alors qu’il était riche, s’est fait pour nous pauvre et faible, pour nous doter de sa pauvreté et nous soigner de sa faiblesse.