Général
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Yves, évêque de Chartres
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Hugues, comte de Troyes
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après 1109/01 - avant 1109/06/20
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[1109, avant le 20 juin](1)
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Lettre
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Ivo, Dei gratia Carnotensis Ecclesiae minister, Hugoni, magnifico Trecensium comiti(2), salutem et servitium.
Notum facere volo celsitudini tuae quia discussio illa quae ventilanda est in octavis Pentecostes Senonis de conjugio regis et consobrinae tuae, filiae Bonifacii marchionis(3), virgini illi de cujus conjugio tractandum est nec honesta est nec utilis(4). Ideo inutilis, quia foedus illud quod de ipso conjugio initum est, consilio episcoporum et optimatium(a) omnino cassabitur. Honesta vero ideo non erit, quod(b) infamia virginis, quae(c) de legitimo conjugio nata non est, longe lateque divulgabitur. Nullus quippe qui fidelitatem regi fecerit praesumet illud dare consilium quod sit contra fidelitatem suam et regni minuat majestatem. Cum his enim quae fidelitas continet, praecipue observandum est utile et honestum, quae minime observarent qui mulierem de incesto conjugio natam regiae personae sociandam esse decernerent. Jam enim insonuit murmur ducum et marchionum(d) qui jam deliberant se a rege(e) dividere si tam manifestam occasionem valuerint invenire.
Vos itaque, qui hujus conjugii paranymphus(5) estis, potestis in utrumque consulere ut nec rex incurrat perjurium, nec turpe consobrina vestra repudium, maxime cum rex dicat se hanc maculam ignorasse et simpliciter in verba vestra jurasse. Propterea scribo vobis absens quod dicerem vobis praesens, consulens in hoc meae fidelitati et nobilitatis vestrae honestati, quatenus ita discrete et provide rem istam modificetis ut omnibus quae de hoc contractu contingere possunt salubri consilio occurratis. Unde mihi consultius videtur ut conventus convocatus non fiat, ne res ista amplius ventilata in pejus proveniat. Valete.
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optimatum AMT
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quia AMT
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quod AMT
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nationum T
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regno MT.
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Sur cette lettre et sa datation, A. Luchaire, Annales de la vie de Louis VI, n° 78, p. 42-43.
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Voir lettre 158. Le comte, parti en Terre Sainte fin 1104, revint en 1108.
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C'est la fille naturelle de Boniface, marquis de Montferrat. A. Luchaire suggère qu'Hugues a pu faire sa connaissance en Lombardie, quand il revenait de Terre Sainte. Louis VI avait déjà été fiancé avec la fille de Gui de Rochefort, Suger,
Vie de Louis VI le Gros, p. 40-43 et 70-71, fiançailles cassées pour consanguinité au concile de Troyes en 1107. Il épousa finalement en 1115 Adélaïde de Maurienne, fille du comte Humbert II. Il n'est pas question dans Suger du projet de mariage évoqué dans cette lettre.
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Le passage suivant est une allusion précise à la lettre de Fulbert de Chartres à Guillaume d'Aquitaine sur la fidélité, lettre 51, éd. Fr. Behrends, p. 90-93. Yves,
Décret12, 76. Voir lettre 134.
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Même terme lettre 200.
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a. Avranches, BM 243, 110rv
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M. Montpellier, Ecole de médecine H 231, 77
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T. Troyes, BM 1924, 12rv
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Yves, par la grâce de Dieu ministre de l'Église de Chartres, à Hugues, comte magnifique des Troyens, salut et service.
Je veux faire savoir à ton altesse que la discussion qui doit être soulevée à Sens dans l'octave de la Pentecôte à propos du mariage du roi et de ta cousine, la fille du marquis Boniface, n'est ni honnête ni utile pour la jeune fille du mariage de qui on doit traiter. Inutile, parce que ce pacte dans lequel on s'est engagé à propos de ce mariage sera cassé absolument par le conseil des évêques et des grands. Et il ne sera pas honnête, parce que l'infamie de la jeune fille, qui n'est pas née d'un mariage légitime, sera divulguée en tous sens. Assurément aucun de ceux qui auront fait fidélité au roi n'aura l'audace de donner un conseil qui aille à l'encontre de sa fidélité et diminue la majesté du royaume. De ce qu'implique la fidélité, il faut surtout observer l'utile et l'honnête, que n'observeraient pas du tout ceux qui décideraient qu'une femme née d'un mariage incestueux doit être unie à la personne royale. Car déjà ont résonné les murmures des ducs et des marquis, qui déjà délibèrent de se séparer du roi s'ils peuvent trouver une occasion aussi manifeste.
C'est pourquoi vous, qui êtes le garçon d'honneur de ce mariage, vous pouvez vous intéresser aux deux parties, faisant en sorte que le roi ne s'expose pas à un parjure et votre cousine à une répudiation honteuse, surtout que le roi dit qu'il ignorait cette tache et qu'il a simplement juré sur vos paroles. C'est la raison pour laquelle je vous écris absent ce que je vous dirais présent, consultant en cela ma fidélité et l'honnêteté de votre noblesse : renoncez à cette affaire avec discrétion et prudence de manière à remédier par une décision salutaire à tout ce qui peut résulter de ce contrat. Il me semble aussi plus avisé que l'assemblée convoquée ne se tienne pas, pour que cette affaire ne s'aggrave pas en étant davantage ébruitée. Adieu.