Général
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Yves, évêque de Chartres
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Gilbert, chancelier de doyen de Tours
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après 1108/01 - avant 1109/08/15
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[1108-1109 ? avant le15 août]
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Lettre
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Ivo, Dei gratia Carnotensis Ecclesiae minister, Gisleberto, nepoti domni Turonensis archiepiscopi(1), salutem.
Ad causam te, ex praecepto domni papae, adversus Gaufridum concanonicum tuum, de praepositura Suobrii, denominato certo die, certo loco invitavimus et ut de tuo adventu certos nos redderes, quia de obedientia tua incerti eramus, patenter admonuimus, ne nos et alios qui ad hanc causam venturi erant frustra fatigaremus. Tu vero admonitionem nostram, immo domni papae postponens, legationi nostrae nihil respondisti ; judicium subterfugiens, nobis ignorantibus, venisti et, quia cum judicibus de causa non conveneras, judices non invenisti. In quo melius tibi absenti potuit suffragari innocens et simplex veritas quam praesenti prodesse possit ad nocendum multo scrutinio perquisita et palliata duplicitas. Quo modo enim prodesse non potest(a) dolosa absentia, sic jure prodesse non potest dolosa praesentia, quia sicut dicit beatus Augustinus(2) : « Simulata aequitas non est aequitas, sed simulatio et iniquitas. » Monemus ergo iterum, quod monuimus nos et collegae nostri ex praecepto apostolico, ut revertaris ad judicium, et diem tibi praescribimus, loco non mutato, kalendis septembris(3) ; ad quem si venturus es, usque ad Assumptionem beatae Mariae praemandare nobis ne pigriteris, quia aliter ad hanc discussionem aliter convenire non debemus, nisi venturum te esse praesciamus. Alioquin vitabis arcum ferreum et incurreres arcum aeneum(4). Vale.
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posset AMT.
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Voir lettre précédente.
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Augustin,
Enarrationes in Psalmos,in Psalmum 63, § 11 :Simulata innocentia non est innocentia. Simulata aequitas non est aequitas sed duplex iniquitas quia et iniquitas est et simulatio,CCSL39, p. 814. Repris par Prosper d'Aquitaine,Livre des sentences, sentence 220,PL51, col. 458. Le texte n'est pas dans les collections d'Yves.
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Premier septembre.
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Job 20, 24. Suite de l'affaire, lettre 201.
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a. Avranches, BM 243, 106v-107
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M. Montpellier, Ecole de médecine H 231, 74rv
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T. Troyes, BM 1924, 34rv
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Yves, par la grâce de Dieu ministre de l'Église de Chartres, à Gilbert, neveu du seigneur archevêque de Tours, salut.
Nous t'avons invité, selon la prescription du seigneur pape, pour l'affaire qui t'oppose à Geoffroy ton collègue chanoine sur la prévôté de Suèvres, en désignant un jour déterminé, un lieu déterminé, et nous t'avons ouvertement exhorté à nous assurer de ta venue, parce que nous n'étions pas sûr de ton obéissance, pour que nous ne nous dérangions pas en vain, nous et les autres personnes qui devaient venir à ce procès. Mais toi, négligeant notre admonition, et même celle du seigneur pape, tu n'as rien répondu à notre message ; te dérobant au jugement, tu es venu sans nous avertir et, comme tu ne t'étais pas mis d'accord avec les juges sur l'affaire, tu n'as pas trouvé les juges. En cela, une vérité honnête et simple aurait pu mieux te servir, absent, que ne peut t'être utile, présent, une duplicité voilée qui s'applique à nuire avec une grande recherche. Car de la même manière qu'une absence fondée sur la ruse ne peut être utile, ainsi une présence fondée sur la ruse ne peut être utile en droit, parce que, comme le dit le bienheureux Augustin : « L'équité simulée n'est pas équité, mais simulation et iniquité. » Nous t'ordonnons donc à nouveau, ce que nous et nos collègues évêques avons ordonné selon la prescription apostolique, de te présenter au jugement et nous te prescrivons le jour, le lieu restant inchangé, aux calendes de septembre ; si tu dois venir, ne tarde pas à nous en informer d'ici l'Assomption de la bienheureuse Marie, parce que nous ne devons nous réunir pour cette discussion que si nous sommes d'avance assurés que tu y viendras. Autrement tu éviteras l'arc de fer et tu iras au devant de l'arc d'airain. Adieu.