Code Théodosien
Ordre de préserver un temple pour les réunions du peuple
Idem AAA. Palladio Duci Osdroenae. Aedem olim frequentiae dedicatam coetui et iam populo quoque communem, in qua simulacra feruntur posita artis pretio quam diuinitate metienda iugiter patere publici consilii auctoritate decernimus neque huic rei obreptiuum officere sinimus oraculum. Ut conuentu urbis et frequenti coetu uideatur, experientia tua omni uotorum celebritate seruata auctoritate nostri ita patere templum permittat oraculi, ne illic prohibitorum usus sacrificiorum huius occasione aditus permissus esse credatur. Dat. prid. kal. dec. Constantinop(oli) Antonio et Syagrio conss.
Paulus Meyer + Theodor Mommsen, eds. Theodosiani libri 16 cum Constitutionibus Sirmondianis et Leges Novellae ad Theodosianum pertinentes, (Berlin, 1905).
Les trois mêmes Augustes (Gratien, Valentinien et Théodose) à Palladius duc d'Osrhoène. L'édifice qui était jadis consacré aux assemblées de la foule, qui sert encore aujourd'hui de lieu de réunion au peuple et où se trouvent, à ce qu'on dit, des statues dont on doit estimer la valeur artistique et non la divinité qu'elles représentent, Nous décrétons qu'il soit toujours ouvert sous l'autorité du conseil de la cité et Nous interdisons de s'opposer à cette décision à l'aide d'un rescrit obtenu par fraude. Pour que l'ensemble de la ville et des assemblées fréquentées puissent en profiter, ton Expérience permettra que le temple soit ouvert à tous pour la célébration des vœux, en vertu de l'autorité de notre décision, pourvu que l'on ne s'imagine pas qu'à l'occasion de cette liberté d'accès il est permis de pratiquer des sacrifices interdits. Donné la veille des calendes de décembre à Constantinople sous le consulat d'Antonius et de Syagrius (30 novembre 382).
Les lois religieuses des empereurs romains de Constantin à Théodose II, 312-438, Vol. I : Code Théodosien, Livre XVI. Réédition du texte de Th. Mommsen, avec traduction française de Jean Rougé et notes de Roland Delmaire. Sources chrétiennes, 497 (Paris: Cerf, 2005), p. 437.
L'Osrhoène est une province de l'ancienne Asie, située entre l'Euphrate et le Tigre, soumise à Rome depuis le début du IIIe siècle. Au IVe siècle, elle fait partie de la Mésopotamie et a pour capitale Edesse. On pense donc que le temple dont il est question dans cette constitution est celui de cette ville. Beaucoup l'ont identifié avec le temple dont Libanius loue également la grandeur et la beauté qui protégeait la ville comme une forteresse ; il sera détruit par les moines à l'instigation du préfet du prétoire Cynegius (Libanius, Or. XXX, 44-46). D'autres proposent d'identifier ce temple avec celui d'Hiérapolis. Mais cette hypothèse est à exclure car ce temple était du ressort du duc d'Euphratensis et non de celui d'Osrhoène. Selon une autre hypothèse, il s'agirait du temple de Sin à Carrhes situé sur une citadelle. A.H.M. Jones (Later Roman Empire, p. 1001, n. 75 pense que cette loi fait suite à une pétition appelant à la fermeture du temple.
C'est la première loi où l'empereur s'inquiète de préserver les temples ou les statues sous prétexte qu'ils faisaient partie de la parure monumentale des villes. Les sacrifices interdits sont encore une fois ceux qui étaient liés à une pratique divinatoire. Les "uota publica" ou voeux publics à l'empereur sont célébrés le 3 janvier (voir 16.10.17).
idole ; paganisme ; sacrifice ; statue ; temple
Notice n°30316, projet RELMIN, «Le statut légal des minorités religieuses dans l'espace euro-méditerranéen (Ve- XVesiècle)»
Edition électronique Telma, IRHT, Institut de Recherche et d'Histoire des Textes - Orléans http://www.cn-telma.fr/relmin/extrait30316/.