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עוד שאלת, כי פרש אחד עשה נשואין לבנו[73]

Auteur

Isaac ben Sheshet Perfet

Titre en français

Tu posas aussi une question concernant un chevalier qui célébrait le mariage de son fils

Titre descriptif

La viande reçue en cadeau par les juifs d'un chevalier non-juif.

Type de texte

Responsum

Texte

עוד שאלת, כי פרש אחד עשה נשואין לבנו, והיה לו עגל, ורצה שישחטנו טבח ישראל, כדי לשלוח מנות ממנו ליהודים מיודעיו, וכן עשה. ושלח המנות על יד נערו כותי בלי שומר, אם הם מותרו. תשובה: כבר ידעת מ"ש בפ' גיד הנשה (צה): דמקולין וטבחי ישראל, בשר הנמצא ביד א"י =אינו יהודי= מותר. ואפי' לרב, דאמר בשר: שנתעלם מ"ה =מן העין= אסור, משום דרב חייש לעורבים, שהחליפוהו והביאו נבלה ממקום רחוק, דרובא דעלמא א"י נינהו. אבל נמצא ביד א"י, אין לחוש לעורבים, ובודאי מן המקולין לקח, שהם יהודים. ואפי' יש בהם טבחים כותים, כל שרוב מקולין טבחי ישראל, אמרי': כל דפרי' מרובא פריש, כל שלא ראינוהו לוקח מן המקולין, דאז ספקו אסור, משום דכל קבוע המחצה על מחצה דמי. ואיברא, שיש מחלוקת בין הראשונים ז"ל. כי הרי"ף ז"ל והרמב"ם ז"ל פסקו כרב, לאסור בשר שנתעלם מן העין, ולחוש לעורבים שהביאוהו ממקומות רחוקים, וברוב א"י. ויש פוסקים כלוי, שהתיר, ולא חשש אלא לטבחי העיר. אבל כבר אמרו בגמ': ואפי' רב מודה בנמצא ביד א"י, כל שרוב מקולין וטבחים ישראלים. ולכן, בחתיכות אלו, אם נודע בבירור שלא עשה עגל אחר בעיר, אלא זה, חתיכות אלו מותרות. אבל אם הפרש ההוא, או אפי' אחר, עשה כמה עגלים למשתה בנו, חתיכות אלו אסורות, אלא א"כ יש בהן סימן טביעות עינא

Langue

Hébreu

Source du texte original

Responsa of Ribash (Vilna, 1879), via Responsa Project of Bar Ilan University

Datation

  • Entre 1326 et 1408

Aire géographique

Traduction française

Tu posas aussi une question concernant un chevalier qui célébrait le mariage de son fils. Il avait un veau et il voulait qu’il soit abattu par un boucher juif pour envoyer les coupes de viande aux juifs avec lesquels il faisait affaire, et il le fit. Il envoya les coupes de viande avec son servant non-juif sans surveillance. Sont-ils licites? Réponse. Tu sais déjà ce que fut écrit dans le chapitre portant sur gid hanasheh (le nerf sciatique – N.K.) (le Talmud de Babylone, Hullin 95a): «Dans les endroits où les vendeurs de viande et les bouchers sont juifs, toute la viande trouvée en possession d’un gentil est licite». Même Rav dit que la viande cachée aux yeux [des juifs] est interdite de peur qu’ils puissent confondre [la viande] . Assurément, il prit cette viande des vendeurs de viande qui sont juifs. Même s’il y a des bouchers non-juifs, lorsque la majorité des bouchers sont juifs, nous disons: ce qui fut séparé, fut séparé de la majorité des objets. Si on ne vit jamais ce juif acheter de la viande de ces boutiques de viande, cette viande est interdite en raison des soupçons [qu’elle puisse être illicite], puisque chaque objet qui se trouve dans une place désignée est considéré comme ce qui pouvait également provenir de la majorité que de la minorité. En effet, il y a un débat entre les rishonim (ancêtres – N.K.), que leur mémoire soit bénie sur ce sujet. Rif (Isaac al-Fasi – N.K.), que sa mémoire soit bénie et Rambam (Moïse Maimonides – N.K.), que sa mémoire soit bénie, suivirent la décision de Rav en interdisant de consommer la viande qui fut cachée aux yeux [des juifs] compte tenu que la viande licite puisse être confondue avec celle illicite qu’on peut apporter depuis des lieux éloignés où la majorité des habitants ne sont pas juifs. Certaines jugent comme Lévi qui permit de consommer cette viande, son seul souci étant les bouchers de la ville (le Talmud de Babylone, Pesachim 76b). Mais, il fut déjà dit dans la gemara (le Talmud de Babylone, Hullin 95a) que même Rav jugeait que la viande trouvée en possession d’un gentil soit licite (le texte ici est corrompu, c’était Rabbi et non pas Rav qui dit cela – N.K.) à condition que la majorité des vendeurs de la viande et des bouchers soient juifs. Par conséquent, s’agissant de ces pièces de la viande, si on sait exactement qu’il (le chevalier – N.K.) ne prépara pas un autre veau dans la même ville, mais seulement celui-ci, ces pièces de la viande sont appropriées pour la consommation. Mais si ce chevalier ou un autre prépara quelques veaux pour la fête de son fils, ces pièces de la viande sont interdites sauf si elles portent une marque distinctive.

Source traduction française

N.Koryakina

Résumé et contexte

Ce texte porte sur la permission de consommer la viande d’un veau abattu par un boucher juif et puis transporté aux juifs par un servant non-juif. L’auteur de ce texte proposa une interprétation intéressante des notions «majorité » et «minorité». Quand il parle de la majorité des vendeurs de viande et des bouchers qui sont juifs il est très peu probable qu’il vise la ville entière. Il décrivit plutôt la communauté juive habitant dans un quartier séparé où les juifs étaient donc la population dominante. Les vendeurs et les bouchers concernés étaient eux-aussi les habitants du quartier juif. Ce responsum montre comment une minorité religieuse devient une majorité par rapport aux lois du judaïsme.

Signification historique

Ce texte présente un exemple des relations entre les juifs et les non-juifs déterminées en fonction des liens économiques entre eux. Le chevalier envoya de la viande aux juifs qui étaient ses partenaires commerciaux pour les faire participer à la fête dédiée au mariage de son fils. Ce responsum fait la lumière sur l’aspect rituel de la coexistence pacifique entre les juifs et les non-juifs au Moyen Âge.

Etudes

  • M. Blasco Orellana, Aljamías hebraicorromances en los responsa de Rabí Yishaq bar Seset Perfet (Ryba"s) de Barcelona ( Barcelona,‎‪ 2005).‎
  • A. Hershman, Rabbi Isaac ben Sheshet Perfet and his times (New York :‎‪ Jewish Theological Seminary of America,‎‪ 1943).

Mots-clés

alimentation ; Juifs/Judaïsme ; viande

Auteur de la notice

Nadezda   Koryakina

Collaborateurs de la notice

Adam   Bishop  :  relecture -corrections

Claire   Chauvin  :  relecture -corrections

Comment citer cette notice

Notice n°268442, projet RELMIN, «Le statut légal des minorités religieuses dans l'espace euro-méditerranéen (Ve- XVesiècle)»

Edition électronique Telma, IRHT, Institut de Recherche et d'Histoire des Textes - Orléans http://www.cn-telma.fr/relmin/extrait268442/.

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