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Constitutio Sirmondiana[4]

Assemblée

Constitutiones Sirmondianae

Constantinus

Titre en français

Constitution Sirmondienne

Titre descriptif

Libération des esclaves non-juifs circoncis par leurs maîtres juifs et sévérité exigée dans le choix des peines sanctionnant les auteurs de violences contre les convertis au christianisme

Type de texte

Constitution romaine

Texte

Imp. Constantinus ad Felicem Praefectum Praetorii Iam dudum quidem constitutionis nostrae saluberrima sanctio promulgata est, quam nostrae repetitae legis veneratione geminamus, ac volumus, ut, si quispiam iudaeorum christianum mancipium vel cuiuslibet alterius sectae mercatus circumcidere non perhorruerit, circumcisus quidem istius statuti mensura libertatis conpos effectus eiusdem privilegiis potiatur : non fas iudaeo sit qui circumciderit mancipium generis memorati in obsequium servitutis retinere. Illud etenim hac eadem sanctione praecepimius, ut, si quispiam iudaeorum reserans sibi ianuam vitae perpetuae sanctis se cultibus mancipaverit et christianus esse delegerit, ne quid a iudaeis inquietudinis vel molestiae patiatur. Quod si ex iudaeo christianum factum aliquis iudaeorum iniuria putaverit esse pulsandum, volumus istiusmodi contumeliae machinatorem pro criminis qualitate commissi poenis ultricibus subiugari, Felix parens carissime. Quare divinitatis affectu confidimus ipsum […] in omni orbe romano qui nostri debita veneratione servata : ac volumus, ut excellens sublimitas tua litteris suis per dioecesim sibi creditam commeantibus iudices moneat instantissime huiuscemodi debitam reverentiam custodiri. Data XII kal. novemb. proposita VII id. mart. Carthagine Nepotiano et Facundo conss.

Langue

Latin

Source du texte original

Th. Mommsen & P. Meyer, eds., Theodosiani libri 16 cum Constitutionibus Sirmondianis et Leges Novellae ad Theodosianum pertinentes (Berlin, 1905), 910-911.

Datation

  • Date fixe : 21/10/335
  • Précisions : 21.X.335 (date de promulgation de la loi) ; entre 425 et 438 (date présumée de réalisation de la collection).

Traduction française

L'empereur Constantin à Felix, préfet du prétoire.

Il y a quelque temps a été promulguée dans une de Nos constitutions une disposition très salutaire que Nous répétons par Notre loi vénérable et renouvelée, à savoir que Nous voulons que si un juif ne redoutait pas d'acheter et circoncire un esclave chrétien ou d'une autre secte, ce circoncis, par le présent statut1, serait fait libre et mis en possession des privilèges afférents : qu’il ne soit pas permis à un juif qui a circoncis un esclave du genre déjà rappelé de le retenir à son service en servitude. Nous ordonnons par cette même sanction2 que si un juif, s'ouvrant la porte à la vie éternelle, se soumettait et s’en remettait aux cultes saints en se faisant chrétien, qu’il ne soit ni inquiété ni molesté par les juifs. Si quelque juif s’imaginait pouvoir bousculer et causer un dommage à un chrétien auparavant juif, Nous voulons, Félix, mon très cher sujet, que le machinateur de cet outrage soit soumis à des peines de rétorsion à la mesure de la nature des crimes commis. Nous faisons confiance en l’amour divin pour qu’il […]3 dans tout le monde romain qui sert la vénération qui Nous est due : et Nous voulons que ton excellente sublimité avertisse les gouverneurs4, par lettres circulaires dans le diocèse de leur ressort, pour qu’ils entretiennent cette révérence requise.

Donné le 12 des calendes de novembre, affiché le 7 des ides de mars sous le consulat de Nepotianus et de Facundus.

1 . "Statut" ne semble pas revêtir de valeur technique précise et paraît équivaloir aux mots "constitution" et "lois". Cf. Delmaire, 2005, 18

2 . Tout comme le mot "statut", "sanction" paraît être d'un usage indifférencié dans les chancelleries impériales et désigner la loi. Cf. Delmaire, 2005, 18.

3 . Lacune dans le texte. Cf. A. Linder, 1987, 143

4 . Le mot "juge" désigne les gouverneurs de provinces, qui se trouvaient investis, outre leurs fonctions militaires et administratives, d'un rôle judiciaire

Source traduction française

C. Nemo-Pekelman

Résumé et contexte

La constitution fut adressée par l'empereur Constantin au préfet du prétoire d'Afrique Félix. Elle comporte deux mesures. La première ordonne la libération des esclaves chrétiens - et plus généralement des esclaves non juifs - qui auraient subi la circoncision de la part de leurs maîtres juifs. Cette mesure s’inscrit dans la ligne d’une législation ancienne remontant au Haut-Empire, qui incriminait la circoncision pratiquée sur des non-juifs. La libération qui sanctionne la circoncision est une mesure favorable aux esclaves et pourrait, de ce fait, porter la marque d’une influence chrétienne. Nous renvoyons, pour plus de détails, au commentaire de la loi de CTh 16.9.1, dont le texte ne diffère pas en substance. La seconde disposition recommande la plus grande sévérité contre les auteurs de violence à l’encontre des juifs convertis au christianisme. Nous renvoyons au commentaire de la loi de CTh 16.8.5, qui est une autre expédition de la constitution.

Signification historique

La constitution utilisée par le compilateur de la Collection Sirmondienne est une lettre édictée par Constantin de Constantinople à l’attention du préfet du prétoire d’Afrique Félix puis affichée à Carthage. Mais il existait sans doute d’autres expéditions de cette lettre, à des gouverneurs d’autres diocèses. Sa portée ne se limitait donc sans doute pas à la seule province africaine de Carthage. On trouve d'ailleurs une version légèrement différente de ce texte dans le Code Théodosien (CTh 16.9.1 et CTh 16.8.5).

Textes apparentés inclus dans le corpus

Editions

  • Th. Mommsen & P. Meyer, eds., Theodosiani libri 16 cum Constitutionibus Sirmondianis et Leges Novellae ad Theodosianum pertinentes (Berlin, 1905), 910-911.

Traductions

  • G. De Bonfils, Gli ebrei dell’impero di Roma (Bari, 2005), 74.
  • R. Delmaire et al., eds., Les Lois religieuses des empereurs romains de Constantin à Théodose II, 312-438, Vol. II : Code théodosien I-XV, Code justinien, Constitutions sirmondiennes (Paris: Cerf, 2009), 484-487.

Etudes

  • O. Huck, "Les Constitutions Sirmondiennes", R. Delmaire et al., eds., Les Lois religieuses des empereurs romains de Constantin à Théodose II, 312-438, Vol. II : Code théodosien I-XV, Code justinien, Constitutions sirmondiennes (Paris: Cerf, 2009), 464-465.

Mots-clés

affranchissement ; apostasie ; circoncision ; conversion ; esclaves

Auteur de la notice

Capucine   Nemo-Pekelman

Collaborateurs de la notice

Jessie   Sherwood  :  traduction

Comment citer cette notice

Notice n°87478, projet RELMIN, «Le statut légal des minorités religieuses dans l'espace euro-méditerranéen (Ve- XVesiècle)»

Edition électronique Telma, IRHT, Institut de Recherche et d'Histoire des Textes - Orléans http://www.cn-telma.fr/relmin/extrait87478/.

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