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Codex Theodosianus [16.8.3]

Auteur

Constantinus

Theodosius II

Titre en français

Code Théodosien

Titre descriptif

Obligation faite aux juifs d'intégrer les conseils municipaux, le nombre d'exemptés ne devant pas dépasser deux ou trois juifs appelés par cité

Type de texte

Constitution romaine

Texte

Idem A. decurionibus Agrippiniensibus. Cunctis ordinibus generali lege concedimus Iudaeos uocari ad curiam. Verum ut aliquid ipsis ad solacium pristinae observationis relinquatur, binos vel ternos privilegio perpeti patimur nullis nominationibus occupari. Dat. III id. dec. Crispo II et Constantino II CC. conss.

Langue

Latin

Source du texte original

T.Mommsen & P.Meyer, eds., Theodosiani libri 16 cum Constitutionibus Sirmondianis et Leges Novellae ad Theodosianum pertinentes (Berlin, 1905), 887.

Datation

  • Date fixe : 11/12/321
  • Précisions : 11.XII.321 (date de promulgation de la loi); 438 (date de promulgation du Code Théodosien).

Aire géographique

  • Cologne
  • La constitution est adressée aux curiales d'Agrippina - ou Colonia Claudia Ara Agrippinensium -, cité située dans la province romaine de Germanie Seconde (actuelle Cologne en Allemagne).

Traduction française

Le même Auguste aux décurions de Cologne. Par une loi générale, nous autorisons tous les ordres curiales à appeler les juifs à la curie. Toutefois, pour qu'il leur reste quelque chose de l'ancienne observance, nous souffrons, en consolation, que deux ou trois d'entre eux demeurent à l'abri de toutes nominations, ce par privilège perpétuel. Donné le 3 des ides de décembre, sous le deuxième consulat des Césars Crispus et Constantin.

Source traduction française

C. Nemo-Pekelman

Résumé et contexte

La curie de Cologne ayant appelé les juifs de la cité disposant du niveau de fortune requis, elle s'est heurtée à un refus, ces derniers s'étant prévalus d'une "ancienne observance" les dispensant de participer au conseil municipal. La chancellerie romaine appelée à se prononcer sur ce différend (dans le cadre, probablement, de la procédure par rescrit) a donné droit aux prétentions de la curie, abolissant l'immunité des juifs en ne la réservant plus qu'à "deux ou trois" individus par cité. Elle ne répond pas par un simple rescrit confirmatoire mais par une loi, entendant étendre la portée de sa décision à l'ensemble des provinces romaines placées sous l'autorité de Constantin, c'est-à-dire la partie occidentale de l'Empire, Thrace exceptée. L'adjonction de l'adjectif "général" au mot loi ne paraît pas avoir de valeur technique mais simplement rhétorique (G. Archi, 1976, 72-73). L'"ancienne observance" ne paraît pas, contrairement à ce que l'on peut lire, faire référence à la loi de Septime Sévère et Caracalla (Digeste, 50, 2, 3, 3). En effet, cette loi ne dispensait pas les juifs de la participation à la curie en général mais uniquement des obligations entrant en contradiction avec le judaïsme (par exemple le serment exigé des magistrats à leur entrée en fonction). La constitution de Constantin paraît plutôt abolir un ancien privilège d'exemption obtenu du gouverneur de province ou même d'anciens magistrats de Cologne, qui accordaient des immunités de complaisance pour étendre leur clientèle. Constantin aurait abolit l'observance, réaffirmant la primauté impériale en la matière, et concédant, "en consolation" un privilège perpétuel d'immunité strictement restreint.

Signification historique

En 330, alors qu'il régnait désormais sur la pars orientalis où vivait une importante population juive, Constantin décidera de réserver l'immunité de la curie aux seules autorités juives, ainsi qu'il l'avait fait pour le clergé chrétien. Les chefs du judaïsme seront assimilés à un clergé. Cette politique de privilège sera reconduite par ses collègues orientaux et occidentaux jusqu'au début du Ve siècle. Le texte disparaît des codifications ultérieures.

Textes apparentés inclus dans le corpus

Editions

  • T.Mommsen & P. Meyer, eds., Theodosiani libri 16 cum Constitutionibus Sirmondianis et Leges Novellae ad Theodosianum pertinentes (Berlin, 1905) 887.

Traductions

  • A.Linder, The Jews in Roman imperial legislation (Detroit, 1987), 122.
  • R. Delmaire et al., eds., Les lois religieuses des empereurs romains de Constantin à Théodose II, 312-438, Vol. I : Code Théodosien, Livre XVI (Paris: Cerf, 2005), 372-373.

Etudes

  • G.Archi, Teodosio II e la sua codificazione (Napoli, 1976), 72-83.
  • G.De Bonfils, Omnes ...ad implenda munia teneantur. Ebrei curie e prefetture fra IV e V secolo (Bari, 1998), 6-18.
  • A.Linder, The Jews in Roman imperial legislation (Detroit, 1987), 120-124.
  • A.Linder, The Jews in Roman imperial legislation (Detroit, 1987), 120-124.
  • C.Nemo-Pekelman, Rome et ses citoyens juifs. IVe-Ve siècles (Paris, 2010), 27-37.
  • K.Noethlichs, Die gesetzgeberischen Massnahmen der christlichen Kaiser des 4. Jh. gegen Häretiker, Heiden und Juden, Diss. (Cologne, 1971), 35 sq.

Mots-clés

charge ; conseil municipal ; curie ; Juifs/Judaïsme ; privilège

Auteur de la notice

Capucine   Nemo-Pekelman

Collaborateurs de la notice

Adam   Bishop  :  traduction

Comment citer cette notice

Notice n°87441, projet RELMIN, «Le statut légal des minorités religieuses dans l'espace euro-méditerranéen (Ve- XVesiècle)»

Edition électronique Telma, IRHT, Institut de Recherche et d'Histoire des Textes - Orléans http://www.cn-telma.fr/relmin/extrait87441/.

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