Faut-il enterrer le dhimmī s'il décède ?
L'inhumation des défunts non-musulmans
من "المجموعة"، قال على بن زياد، عن مالك، فى ذمى مات ليس معه أحد من أهل دينه، قال: يوارى؛ فإنَّ له ذمة
Abī Zayd al-Qayrawānī, Al-Nawādir wa-al-ziyādāt ‘alā al-Mudawwana min ghayrihā min al-ummahāt, ‘Abd al-Fattāḥ M. Ḥulw, ed. ( Beyrouth, 1999), vol. 1, 612.
D'après al-Majmū‘a, ‘Alī b. Ziyād a rapporté ceci de Mālik au sujet du dhimmī qui décède sans qu'il y ait personne parmi les gens de sa religion pour l'inhumer. Il (Mālik) a dit: "Il faut l'enterrer car il bénéficie de la protection (dhimma)."
A. Oulddali
Dans ce texte, l’opinion légale de Mālik b. Anas (m. 179/795) est transmise par ‘Alī b. Ziyād al-Tūnusī (m. 183/799). Selon celui-ci, Mālik affirme que si un dhimmī décède dans un lieu où il n’y a personne parmi ses coreligionnaires pour l’inhumer, les musulmans doivent prendre en charge son enterrement. La raison avancée pour justifier cet avis est que les dhimmīs bénéficient de certains droits en vertu du pacte de protection dhimma qu’ils ont conclu avec les musulmans. Sur la base de ce pacte, les musulmans sont dans l’obligation non seulement de tolérer la foi, les pratiques religieuses et les lois des non-musulmans mais aussi d’offrir à ces derniers une protection pour leurs vies et leurs propriétés. Dans ce cas, au moins l’enterrement décent d’un non-musulman décédé, qui est un droit religieux du défunt, incombe à un musulman lorsqu’il n’y a aucun autre parmi les coreligionnaires du défunt pour l’enterrer. Le texte révèle une certaine tolérance des musulmans envers les non-musulmans, et un respect pour la mort quelque que soit l’affiliation religieuse.
De nombreuses traditions attribuées au Prophète enjoignaient aux musulmans de participer aux funérailles. En fait, la participation aux funérailles est l’un des droits du musulman décédé sur les autres musulmans. Selon la loi islamique, il est considéré comme un farḍ al-kifāya, ce qui signifie une obligation qu’au moins quelques musulmans effectuent pour le compte de la communauté. Cependant, les musulmans n’avaient pas le droit d’exécuter ou de participer aux rites funéraires des non-musulmans vivant sous la loi islamique ; et les non-musulmans avaient l’interdiction de célébrer leurs funérailles près des musulmans, ce qui était une des restrictions applicables aux dhimmīs en vertu du célèbre pacte de ‘Umar attribué à ‘Umar b. Khaṭṭāb (m. 23/644). Historiquement, le défaut d’un enterrement digne était parmi les plus grandes humiliations et une indication claire d’exclusion de la communauté dans l’islam ainsi que dans les autres religions monothéistes ; ainsi, Mālik permettait à un musulman d’enterrer un défunt dhimmī en l’absence des coreligionnaires de ce dernier. Ceci est considéré comme l’un des droits des dhimmīs sur les musulmans basé sur le pacte de protection liant les non-musulmans aux musulmans.
enterrement ; enterrement ; mort
Ahmed Oulddali : traduction
Emre Çelebi : traduction
Notice n°252633, projet RELMIN, «Le statut légal des minorités religieuses dans l'espace euro-méditerranéen (Ve- XVesiècle)»
Edition électronique Telma, IRHT, Institut de Recherche et d'Histoire des Textes - Orléans http://www.cn-telma.fr/relmin/extrait252633/.