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إذا طلب الذميُّ حقاً في مكة أو المدينة

Auteur

Abī Zayd al-Qayrawānī

Titre en français

Est-il permis à un non-musulman d'entrer à La Mecque ou à Médine pour y réclamer un droit?

Titre descriptif

Raisons autorisant l'éntrée du non-musulman à La Mecque et à Médine

Type de texte

Avis de juriste

Texte

قال محمد بن عبد الحكم: وإذا طلب الذميُّ حقاً من مسلم، أو طُولِب به، فلا بأس أن يُترك يدخل مكة أو المدينة لخصومته، فإذا فرغت، لم يُترك يقيم بها

Langue

Arabe

Source du texte original

Abī Zayd al-Qayrawānī, Al-Nawādir wa-al-ziyādāt ‘alā al-Mudawwana min ghayrihā min al-ummahāt, ‘Abd al-Fattāḥ M. Ḥulw, ed. ( Beyrouth, 1999), vol. 8, 239.

Datation

  • Entre 950 et 996
  • 10ème siècle

Aire géographique

Traduction française

Muḥammad b. ʿAbd al-Ḥakam a dit : « Si un tributaire (dhimmī) réclame un droit à un musulman ou si un droit lui est réclamé, il n’y a pas de mal à le laisser entrer à La Mecque ou à Médine pour prendre part au procès, mais dès que le procès se termine, on lui interdira de séjourner dans ces lieux. »

Source traduction française

A. Oulddali

Résumé et contexte

L’opinion légale rapportée dans ce texte est exprimée par un juriste égyptien, Muḥammad b. ʿAbd al-Ḥakam (d. 268/882) qui autorise les non-musulmans à entrer à La Mecque et à Médine pour y défendre leurs droits ou pour rendre des comptes au cours d’une audience ou d’un procès. En d’autres termes, afin de régler une affaire judiciaire l’impliquant, un non-musulman peut pénétrer dans La Mecque ou dans Médine, ce qui indique également qu’il est autorisé à entrer dans n’importe quel autre endroit de la Péninsule Arabique, mais il n’est pas autorisé à y résider quand le procès est achevé. La majorité des juristes musulmans s’accorde sur le fait que les non-musulmans ne sont pas autorisés à résider dans la Péninsule Arabique selon les traditions attribuées au Prophète ; cependant leurs avis divergent quant aux limites de cette Péninsule. Certains juristes limitent cette restriction à La Mecque et à Médine, et d’autres l’étendent au reste du Ḥiğāz et au Yémen.

Signification historique

Il y a de nombreuses traditions selon lesquelles le Prophète décida de chasser les non-musulmans de Médine. Plus tard, ‘Umar b. Khaṭṭāb (d. 23/644) est réputé les avoir chassés des villes saintes de La Mecque et de Médine. On dit qu’Abū Ḥanīfa (d. 148/767) autorisa les non-musulmans à entrer dans le Ḥarām, le territoire sacré autour de La Mecque, alors que trois autres imams, Mālik (d. 179/795), al-Shāfi‘ī (d. 204/820), Ibn Ḥanbal (d. 241/855) l’interdirent. Al-Shāfi‘ī établit qu’un non-musulman pouvait visiter le Ḥiğāz, mais ne pouvait pas s’y attarder plus de trois jours. Selon les juristes mālikītes, les non-musulmans pouvaient pénétrer dans La Mecque et Médine pour les besoins d’un procès les concernant, mais ils n’étaient pas autorisés à résider dans ces villes. La tradition attribuée au Prophète établissait que dans le pays des Arabes, on ne pouvait y avoir deux religions. Cependant, les traditions concernant l’expulsion des non-musulmans de la Péninsule Arabique n’utilisent pas les mêmes termes pour définir les limites des territoires arabes (arḍ al-‘Arab) dans lesquels les non-musulmans ne sont pas autorisés à rester. Selon Mālik, la Péninsule Arabique (ğazīrat al-‘Arab) signifie la « terre des Arabes » et inclut le Ḥiğāz, La Mecque, Médine et le Yémen, pays dans lesquels les non-musulmans ne doivent pas résider. La raison invoquée pour l’expulsion des non-musulmans de la Péninsule est d’apporter l’unité religieuse dans les territoires saints de la Péninsule Arabique, où aucune religion sinon l’islam ne doit se trouver.

Textes apparentés inclus dans le corpus

Etudes

  • M. Cohen, Under Crescent and Cross: The Jews in the Middle Ages (Princeton, 1994), 167-168.
  • A. Fattal, Le statut légal des non-musulmans en pays d’Islam (Beyrouth, 1986), 20-40.
  • Y. Friedmann, Tolerance and Coercion in Islam Interfaith Relations in the Muslim Tradition (Cambridge, 2003), 90-93.
  • A. Tritton, The Caliphs and their non-Muslim Subjects: A Critical Study of the Covenant of ‘Umar (London, 1930), 175-176.

Mots-clés

juridiction ; lieux de culte ; procédure judiciaire

Auteur de la notice

Emre   Çelebi

Collaborateurs de la notice

Ahmed   Oulddali  :  traduction

Claire   Chauvin  :  traduction

Comment citer cette notice

Notice n°252581, projet RELMIN, «Le statut légal des minorités religieuses dans l'espace euro-méditerranéen (Ve- XVesiècle)»

Edition électronique Telma, IRHT, Institut de Recherche et d'Histoire des Textes - Orléans http://www.cn-telma.fr/relmin/extrait252581/.

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