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ישראל עובד ע"ז[126]

Auteur

Abraham ben David de Posquières

Titre en français

Un juif qui pratique l’idolâtrie

Titre descriptif

Des mesures appliquées aux juifs qui pratiquent l'idolâtrie

Type de texte

Responsum

Texte

ישראל עובד ע"ז מין הוא וכבר יצא מכלל אחיך ומותר להלוותו ברבית ולא קרינן ביה לא תשיך לאחיך ואין מחזירין לו אבדה ומורידים אותו למקום איבוד וכ"ש שאין מעלין אותו ולא יהא ממונו חמור עליו מגופו ואין כאן לחוש דילמא נפיק מניה ברא מעליא שהרי נושא גויה ובניו גוים גמורים, וכל מי שמוסר עצמו לע"א וכו' אין דורשין בעדו מה יש בלבו על טעותם, שאין הולכין אחר לבו אלא אחר מעשיו

Langue

Hébreu

Source du texte original

Ha-Rabad, "Teshuvot u-psakim" (Jerusalem, 1964), via The Responsa Project of Bar-Ilan University.

Datation

  • Entre 1120 et 1198
  • 12ème siècle

Aire géographique

Traduction française

Un juif qui pratique l’idolâtrie est hérétique et il a déjà quitté la religion de tes frères. Il est permis de lui prêter à intérêt, et la règle qui dit : « Tu ne prêteras point à intérêt à ton frère » (Deutéronome, 23 : 20) ne s’applique point à cette personne. On ne lui rend pas de biens perdus et il descend dans le puits de la destruction (Psalm, 55:22; Le Talmud de Babylone, ʿAvodah Zarah, 26:2). Car nous ne considérons pas ses lignées comme établies et ses biens ne peuvent pas être pire que son corps (Le Talmud de Babylone, Baba Kama, 119a), on ne doit pas tenir compte du fait qu’il puisse avoir un fils vertueux, parce qu’il est probable qu’il se marie avec une femme des gentils et que ses enfants seront gentils. Celui qui s’engage dans l’idolâtrie et les choses de ce genre ne pourra pas témoigner ce qu’il pense de leurs convictions erronées. Ce sont ses actes qui comptent et non pas ses pensées.

Source traduction française

N.Koryakina

Résumé et contexte

Le texte porte sur la notion de min qui est, dans la littérature rabbinique, un juif hérétique ou converti. Les minim mentionnés dans les Talmuds de Jérusalem et de Babylone désignent des chrétiens, des judéo-chrétiens, des manichéens, parfois encore des zoroastriens. Maïmonide (1135-1204) dans son livre Mishneh Torah (Hilkhot Teshuvah 3:7) définit les minim comme ceux dont la perception de Dieu contredit les principes du judaïsme. Son opinion ne fut pas partagées par Rabad selon lequel ce sont les actes de l’idolâtrie qui constituent la minut (l’hérésie) et non pas les convictions religieuses.

Signification historique

Nous ne savons pas avec certitude si le sectarisme juif fut répandu en Provence au XIIe siècle, mais les conversions au christianisme ne furent pas rares, il est donc probable que ce texte porte sur l’attitude de la communauté envers les convertis. La dernière ligne du responsum contient une allusion à cela en soulignant qu’on considère comme les hérétiques ceux qui participent activement dans des actes de l’idolâtrie (l’assistance à des services chrétiens, par exemple). Ce texte justifie également le prêt à intérêt aux chrétiens.

Etudes

  • M. Goodman, "The function of minim in early rabbinic judaism", Judaism in the Roman World (Leiden: Brill, 2007),163-174
  • Y. Teppler, Birkat HaMinim: Jews and Christians in Conflict in the Ancient World (Tübingen: Mohr Siebeck, 2007), 423p.

Mots-clés

conversion ; hérétiques ; Juifs/Judaïsme ; prêt

Auteur de la notice

Nadezda   Koryakina

Comment citer cette notice

Notice n°252282, projet RELMIN, «Le statut légal des minorités religieuses dans l'espace euro-méditerranéen (Ve- XVesiècle)»

Edition électronique Telma, IRHT, Institut de Recherche et d'Histoire des Textes - Orléans http://www.cn-telma.fr/relmin/extrait252282/.

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