Abraham ben David de Posquières
[Si] un gentil versa de l’eau
Le vin et l'eau mélangés involontairement par un gentil
גוי שזרק המים לתוך היין שלא לדעת מזיגה דיעבד מותר אפילו בשתייה
Ha-Rabad, "Teshuvot u-psakim" (Jerusalem, 1964), via The Responsa Project of Bar-Ilan University..
[Si] un gentil versa de l’eau dans le vin sans intention de les mélanger, il est permis même de boire [cela] a posteriori.
N. Koryakina
Selon la tradition juive, dans certains cas il faut faire la différence entre à priori (« lehatkhila » ) et à posteriori (« bediavad »). Il s’agit des interdictions qui ne sont pas issues de la Torah, mais qui sont imposées par les autorités rabbiniques. Des actions interdites à priori mais commises involontairement puissent être rendues permises à posteriori. Dans ce responsum on trouve la permission de consommer le vin mélangé avec de l’eau sans intention de faire le mélange.
Cette opinion contredit le raisonnement de l’auteur du Sefer Ha-Neyar, un recueil rendu anonyme de décisions composé dans le premier tiers du XIVe siècle, après 1319, probablement par un auteur français. Cet ouvrage décrit les coutumes juives en France et Allemagne. Le mélange de l'eau et du vin par un gentil rendu permis à posteriori d’après Rabad de Posquières fut considéré illicite par l’auteur du Sefer Ha-Neyar (Ḳovets shiṭot ḳamaʼi, ʿAvodah Zarah, b (Zikhron Ya’akov, 2006), 1318). Ce détail pourrait prouver la différence dans l'approche adoptée face à l’utilisation du travail des gentils dans la vinification entre les auteurs français et provençaux.
Notice n°246449, projet RELMIN, «Le statut légal des minorités religieuses dans l'espace euro-méditerranéen (Ve- XVesiècle)»
Edition électronique Telma, IRHT, Institut de Recherche et d'Histoire des Textes - Orléans http://www.cn-telma.fr/relmin/extrait246449/.