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ראב"ד - תשובות ופסקים[31]

Auteur

Abraham ben David de Posquières

Titre en français

Rabad - Responsa et jugements

Titre descriptif

Un juif, peut-il percevoir des intérêts d'un autre juif par le truchement d'un agent gentil?

Type de texte

Responsum

Texte

ועוד לו ז"ל ישראל שנתן משכונו לגוי בשביל חובו למשכנו לישראל, אם מותר ישראל לגבות רבית הואיל וישראל נותן אותו [רבית], ואם יש חילוק בין ידע ובין לא ידע דע אם קבל ישראל עליו לתת את הרבית אין לבי (נוחה) [נוטה] בזה להתיר לפי שאין הגוי קונה משכונו של ישראל וזה אינו לוה אלא על המשכון ואין לו על הגוי כלום, ואף על פי שאין שליחות לגוי ונעשה כמי שהוליכו הקוף והכל של ישראל, והנה הגוי מסולק מן האמצע וישראל נוטל משכונו של ישראל ומלוה עליו ברבית ואסור ואפילו לא ידע וכל שכן (לא) אם ידע

Langue

Hébreu

Source du texte original

Ha-Rabad, "Teshuvot u-psakim" (Jerusalem, 1964), via The Responsa Project of Bar-Ilan University..

Datation

  • 12ème siècle

Aire géographique

Traduction française

Encore écrit par lui-même, bénie soit la mémoire de l'homme pieux. Un juif donna un gage à un gentil à titre de garantie d'une dette à payer à un autre juif. Est-ce que le créancier est autorisé à percevoir des intérêts, bien qu’ils soient payés par un juif ? Y a-t-il une différence si le créancier savait qui lui devrait payer les intérêts ou pas ? [Réponse] Tu dois savoir que si un juif se fut engagé de payer les intérêts, je ne voudrais pas le permettre, parce que ce gentil n’acquiert pas de droit de propriété sur le gage du juif. Ce juif ne prête qu’en prenant un gage, et ce gentil ne lui doit rien. Bien qu’aucun gentil ne soit autorisé à exercer une activité de médiation (Le Talmud Babylonien, Baba Mezia, 71b), on pourrait imaginer qu'ils aient pu le faire en contournant la loi, même si tout appartenait au juif. Mais dans ce cas-là le gentil ne fait pas de médiation, et ce juif prit le gage d’un autre juif et prête à intérêt. Cela est défendu même si le juif ne savait pas [qu’il prêtait à rechercher l'intérêt d’un juif], d'autant plus si il le savait.

Source traduction française

N.Koryakina

Résumé et contexte

La Torah et le Talmud favorisent l'octroi de prêts parmi des juifs s’ils ne comportent pas d'intérêt, avec cependant des exceptions. Il fut permis aux juifs de prêter aux gentils avec intérêt. Selon Maïmonide, sous certaines conditions on pouvait rendre permis quelque chose semblable à l’intérêt. Par exemple, si des disciple de la Torah prêtaient de l’argent les uns aux autres et l'emprunteur remboursait un montant de valeur supérieure à celle du prêt, cela fut considéré permis, parce que le supplément fut considéré comme cadeau (Mishneh Torah, Hilkhot Malveh, 4:9). La somme retournée pouvait aussi être différente du montant emprunté, si la valeur des monnaies changeait (Ibid, 4:10-11). Cependant, dans la plupart des cas le prêt aux juifs avec intérêt fut strictement interdit. Ce responsum porte sur une tentative pour éviter l'interdiction en utilisant un intermédiaire qui prit le gage comme s’il comme si ce fut lui qui prêta avec intérêt.

Signification historique

Ce texte reflète une tentative pour résoudre le problème de l’interdiction des prêts avec intérêt d’un juif à un autre en introduisant un tiers dans l'affaire. Le texte est très intéressant car des prêts avec intérêt furent défendus selon la loi juive, et même si ces incidents se furent produits ils ne furent jamais enregistrés dans les documents, parce que toutes les personnes prenant part à l’affaire y compris le scribe furent considérées comme transgresseurs.

Etudes

  • Joseph Shatzmiller. Shylock Reconsidered: Jews, Moneylending, and Medieval Society (Berkeley: University of California Press, 1990). 255 p.
  • Juliette Sibon, Les juifs de Marseille au XIVe siècle (Paris: Cerf, 2011), 33-95.
  • Yoram Barzel, "Confiscation by the Ruler: The Rise and Fall of Jewish Lending in the Middle Ages", Journal of Law and Economics, Vol. 35, No. 1 (Apr., 1992), 1-13.

Mots-clés

Juifs/Judaïsme ; prêt ; usure

Auteur de la notice

Nadezda   Koryakina

Comment citer cette notice

Notice n°244152, projet RELMIN, «Le statut légal des minorités religieuses dans l'espace euro-méditerranéen (Ve- XVesiècle)»

Edition électronique Telma, IRHT, Institut de Recherche et d'Histoire des Textes - Orléans http://www.cn-telma.fr/relmin/extrait244152/.

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