Concilium Eliberritanum
Concile d'Elvire
Les chrétiennes ne doivent pas épouser de gentils
De coniugio eorum qui ex gentilitate ueniunt. Propter copiam puellarum gentilibus minime in matrimonio dandae sunt uirgines Christianae, ne aetas in flore tumens in adulterio animae resoluatur.
La colección canónica Hispana, G. Martínez Díez and F. Rodríguez, eds. (Madrid, 1966-), 4: 247.
Sur le mariage avec ceux qui sont issus du monde des gentils. Même si le nombre de jeunes filles est très élevé, les vierges chrétiennes ne doivent en aucun cas être données en mariage aux gentils pour éviter que la jeunesse en train de fleurir ne s'achève en adultère pour l'âme.
L. Foschia
Ce canon est le premier d'une série (cc. 15-17) portant sur le mariage avec des non-catholiques. À la différence des canons postérieurs qui concernent les hérétiques, les juifs et les prêtres païens, ce canon n'ordonne pas que soient châtiés les parents qui violeraient la loi.
Ce canon est le reflet d'une époque où les chrétiens étaient toujours minoritaires dans la population, de sorte qu'il était plausible qu'il n'y eût pas suffisamment de maris chrétiens pour toutes les jeunes chrétiennes. Notons que ce canon fait allusion aux non-chrétiens en les nommant "gentils", chose qui devint un lieu commun dans les sources latines du droit canon et qui reflète la conviction que les chrétiens constituaient les héritiers spirituels du Peuple d'Israël.
Laurence Foschia : traduction
Notice n°238283, projet RELMIN, «Le statut légal des minorités religieuses dans l'espace euro-méditerranéen (Ve- XVesiècle)»
Edition électronique Telma, IRHT, Institut de Recherche et d'Histoire des Textes - Orléans http://www.cn-telma.fr/relmin/extrait238283/.