« aposcripta-1601 »


Description

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    Innocent IV (1243-1254)

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    L'évêque de Maguelone

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    22 avril 1250

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    1250/04/22


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    Lyon

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    Mandement (littere cum filo canapis)

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    Julien Rouquette, Augustin Villemagne, Bullaire de l'Église de Maguelone, Paris, Montpellier : Picard, Valat, 1911-1914, II, n. 424-CCXCIX, p. 288-289

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    Innocent IV défend à l’évêque de Maguelone de comparaître devant les arbitres laïques que saint Louis a choisis pour prononcer entre lui et l’évêque, au sujet de certaines localités du comté de Melgueil.

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    Innocentiusa episcopus, servus servorum Dei, venerabili fratri, episcopo Magalonensi, salutemb et apostolicam benedictionem.

    Tua nobis fraternitas intimavit quod, licet carissimus in Cristo filius noster, illustris rex Francie, causam quec inter ipsum et senescallos suos ex una parte, ac te, super possessione et dominio castrorum Montislauri et Ruppis Ayneried, necnon et jurisdictione villarum Sancte Crucis et Sancti Martini de Lundris, ac rebus aliis ad comitatum Melgoriie et Montisferrandi, quem a nobis et Romana Ecclesia sub annuo censu tenes, ex altera vertitur, quibusdam laicisf, pro sue voluntatis arbitriog, duxerith committendami, tu tamen, nolens predicta in judicium deducere absque nostre beneplacito voluntatis, id prudenter ad nostram notitiamj pertulisti, petens nichilominus quid super hoc per te fieri debeat, per Sedem Apostolicam edoceri.

    Ut igitur in premissis intentionisk nostre propositum tibi plenius innotescat, scire te volumus nos nolle penitus ut superl rebus, ad prefatum comitatum spectantibus, forum subire debeas judicis secularis.

    Datum Lugduni, x kalendas maii, pontificatus nostri anno septimom.


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    (a) Bull. et Cart., 121 : Innocencius ; Cart., 173 : en abrégé.
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    (b) Cart., 121 et 173 ont la formule complète ; Bull. : salutem, etc.
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    (c) Bull. et Cart., 173, ont ce mot ; Cart., 121, ne l’a pas.
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    (d) Bull. et Cart., 173 : Ruppis Aynerie ; Cart., 121 : Rupis Ainerie.
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    (e) Cart., 121 et 173 : Melgorii ; Bull. : Melgoriensis.
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    (f) Cart., 121 et 173 : laicis ; Bull. : laycis.
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    (g) Bull. et Cart., 173 : sue voluntatis ; Cart., 121 : sue libito voluntatis.
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    (h) Bull. et Cart., 121 : duxerit ; Cart., 173 : duxerat.
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    (i) Bull. et Cart., 173 : committendam ; Cart., 121 : committandam.
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    (j) Les trois manuscrits : noticiam.
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    (k) Bull. : intentionis ; Cart., 121 et 173 : intencionis.
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    (l) Bull. et Cart., 173 : penitus ut super ; Cart., 121, penitus super.
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    (m) Cart., 121 et 173 : septimo ; Bull. : VII°.

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    Bull. de Maguelone, fol. 37 v°

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    Cart. de Maguelone, reg. F, fol. 121 r° et 173 v°.


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    Depuis le traité de Meaux, nous avons assisté aux empiètements du roi de France sur le comté de Melgueil. Remarquons cependant que ce fut pendant la minorité de saint Louis, et pendant son expédition en Orient, que nous devons constater ces tentatives du pouvoir royal, représenté par ses officiers de la sénéchaussée de Beaucaire. Jusqu’ici le roi n’est pas intervenu en personne.

    Identifions les localités citées dans cette bulle. Il y a d’abord deux châteaux importants : celui de Montlaur et celui de Laroque-Aynier. Nous connaissons ce dernier, dont il a été question plusieurs fois dans les bulles précédentes. Le château de Montlaur appartenait à la famille des deux évêques de Maguelone Jean de Montlaur I et Jean de Montlaur II. Il était à cette époque le principal château de la partie orientale du comté, puisque le château de Montredon ne devait plus lui faire retour. Il dominait le haut de la plaine qui, des premiers contreforts des Cévennes, s’étend en ondulations à la mer en suivant la vallée du Bérange. On comprend que les officiers royaux aient voulu le placer sous la domination du roi.

    Sainte-Croix de Quintillargues était aussi d’une grande importance pour l’évêque. Il y avait là un péage lucratif, qui a suscité bien des difficultés à nos évêques, et dont les actes se trouvent dans le Cartulaire de Maguelone. A une époque où déjà les revenus du comté provenant de la fabrication de la monnaie melgorienne diminuaient tous les jours, le Pape ne pouvait permettre au roi de France de mettre la main sur cette localité.

    Les droits de l’évêque de Maguelone, comme comte de Melgueil, sur la seigneurie de Saint-Martin de Londres nous paraissent indiscutables (Cf. abbé Bougette, Hist. de Saint-Martin de Londres).

    Par ces empiètements, les officiers royaux diminuaient considérablement les limites d’un comté déjà énormément diminué, selon le mot très juste de Grégoire IX. L’évêque protesta : les officiers du roi portèrent le différend devant des arbitres civils que Pierre de Conques ne voulut pas reconnaître ; et sa conduite fut approuvée par Innocent IV.

    Nous ignorons quel fut le résultat de cette affaire ; mais il est bien probable que le sénéchal dut se soumettre, et que l’évêque rentra en possession de ses domaines.

    [Rouquette-Villemagne]

Informations

Document

aposcripta admin (CIHAM (UMR 5648)), dans  APOSCRIPTA database

APOSCRIPTA database – Lettres des papes, dir. J. Théry, CIHAM/UMR 5648, éd. électronique TELMA (IRHT), Orléans, 2017 [en ligne], acte n. 24450 (aposcripta-1601), http://telma.irht.cnrs.fr/chartes/en/aposcripta/notice/24450 (mise à jour : 08/07/2021).